Le premier rendez-vous avec Alisson était de loin le plus romantique des rendez-vous amoureux. Nous nous sommes retrouvés dans sa ville, à la gare, faute de permis. Elle m’avait acheté un magnifique et très fourni bouquet de fleurs. Je l’ai conservé même plus de 5 mois plus tard. Elle était belle, maquillée, elle suscitait en moi tellement de passion et de désir, je n'oublierai jamais et renirai jamais à quel point je l’ai aimé.

Arrivé à la gare, je l’ai embrassé. Je me souviens avoir eu du rouge à lèvre bleu sur la bouche dès mon arrivée. J’avais l’air d’un clown ! Nous étions tous les deux gênés et timides, mais déjà, quelque chose de fort se produisait entre nous. Nous sommes ensuite parti en recherche d’un restaurant. Nous sommes allés dans un restaurant de burgers dans le centre-ville, un régal ! L’angoisse de la grande ville où elle vivait me traversait. Elle m’empêchait de laisser libre cours à mon amour et à la sensualité que je lui devais, cela me provoque des regrets en y repensant.

Nous avons par la suite pris le bus pour rejoindre son appartement au nord de la ville. Le bus était aussi stressant et angoissant. Elle essayait tant bien que mal de me rassurer mais rien n'y faisait.

Je me souviens avoir été surpris par la surface minuscule de son appartement. C’est tout de même scandaleux que de telles habitations soient toujours sur le marché (à des prix exorbitants) ! Lorsque nous sommes arrivés chez elle, avons fait l’amour tendrement, c’était si beau, si intense ! Nous nous partagions, nous échangions nos corps et nos âmes, si fougueusement, comme des jeunes écorchés de la vie, n’ayant aucune peau pour se protéger des coups de soleil émotionnels.

Un jour est venu où nous avions tellement envie l’un de l’autre que nous avions décidé de ne pas nous protéger. Le désir et l’amour que l’on se portait l’un l’autre étaient si forts qu’ils dépassèrent la raison. Cette erreur commune est celle qui a brisé notre couple. Du moins, je le pense.

Le lendemain, nous nous rendions à la pharmacie. Nous étions à la recherche de médicaments inhérents à mon traitement et d’une pilule du lendemain. Nous ne savions pas ce que nous allions décider, la prendre ou pas, nous ne savions pas. Après tout, cela faisait un mois que nous nous voyions presque toute la semaine, j’étais bien installé chez elle au point d’y passer tous mes week-ends, et surtout, nous nous sentions prêts à accueillir un enfant, du moins dans l’idée. Lorsque est arrivé le moment crucial, nous avons tirés les cartes avant, pour savoir au cas où. Ésotérisme de bas étage ? Peut-être, mais sur le moment ça rajoutait de la gravité. Nous avons finalement décidé de la prendre, faute de manquer de raison. Son visage déçue et rassurée en même temps me marquera tout au long de ma vie et m’aura enseigné une grande leçon de vie.

Depuis ce jour maudit, nous nous éloignions. Elle prenait de la distance, elle ne me désirait plus. J’étais effondré et fatigué de lutter contre mon envie de la coller pour ne pas qu’elle me lâche. Finalement, quelques semaines plus tard, je pris la décision de rompre avec elle, faute de mieux pour notre couple. Encore aujourd’hui je regrette, car j’en suis sûr c’était l’amour de ma vie.

Après avoir écrit ces lignes qui ont été très dures à sortir du fait des blessures sous-jacentes, j’ai recontacté Alisson pour lui dire que je l’aimais toujours. Puis, tel le lâche que je suis, je me suis enfui, avant même d’attendre sa réponse. La situation était compliquée, elle est désormais en couple, moi, je n’arrive toujours pas à tourner la page. L’amour est le pire malheur qui puisse arriver, je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi.