III
Elles y sont. La capitale culinaire, la plus belle ville du monde, la ville de la mode : elles sont à Paris. Elles en ont fait des rêves, en voilà maintenant une réalité : elles, foulant du pied le sol de cette ville internationalement connue. Du Japon jusqu'à San Francisco en passant par Londres ou New Delhi, on s'arrache des billets pour venir ici.
Et elles, elles y sont. Un peu moins féérique que prévue, mais tout de même magnifique. Cette ville qui semblait inaccessible depuis bords du Rhône. Et pourtant, les voilà.
Elles y sont.
Un pas dehors suffit pour casser à peine cette illusion : comme prévue, une averse les attend à la sortie de la Gare de Lyon. Seules Aleyna et Adriana ont pensées à prendre un parapluie ; les voilà donc à cinq, collées les unes aux autres sous deux parapluies juxtaposés près de l'arrêt de bus déjà plein à craquer. Sophie a tout de même pensé à un imperméable, mais se retrouve tout de même trempée due à une mauvaise qualité.
Elles avaient prévue d'aller chez une tante à Adriana pour dormir la première nuit, c'est pourquoi elles devait prendre le bus, mais ce dernier est déjà grandement en retard et l'arrêt commence à se vider peu à peu. Soudain, elles virent un arrêt de taxi parisien pas loin.
Tremblotant à cinq sous deux parapluies, elle tentent de traverser rejoindre les différents voitures souvent noires avec des lumineux de taxis parfois allumés, parfois éteint. Elles vont voir un chauffeur et, se penchant à sa fenêtre, Adriana lui souffle quelques mots, après quoi il accepte de prendre seulement trois d'entre elle (il n'avait que trois places). Cependant, il désigne son ami taximan un peu plus loin, avec qui elles peuvent aussi faire le voyage. Ainsi, sous l'insistance d'Aleyna, ce sont Adriana, Sophie et Laure qui prenne le premier taxi et partent en première. Il reste donc Louise et Aleyna qui se dirige vers l'autre taxi désigner par le chauffeur. Les jeunes lyonnaises toquent à la vitre et demandent :
« Bonjour monsieur. Nous sommes deux jeunes filles et nous avons besoin d'un taxi pour rejoindre l'adresse suivante, » dit Aleyna en indiquant l'adresse de la tante d'Adriana.
Le chauffeur, un homme d'une cinquantaine d'années avec une moustache soignée et un regard bienveillant, sourit à travers la vitre.
« Pas de problème, entrez mesdemoiselles, » répondit-il en ouvrant le coffre pour leurs bagages. « Installez-vous à l'arrière et je vous emmène. »
Louise et Aleyna montent dans le taxi et se blottirent pour se réchauffer. Le chauffeur allume le chauffage pour les aider à se sécher un peu. Elles lui donnèrent l'adresse, et le taxi s'engagea dans les rues animées de Paris. La pluie tambourine sur le toit, mais la chaleur à l'intérieur du taxi et le confort des sièges les rassurent.
Alors qu'elles s'avancent dans la ville, Aleyna regarde par la fenêtre, émerveillée par les lumières scintillantes qui éclairent les rues malgré l'averse. Paris est différente de Lyon, avec ses boulevards plus larges, ses immeubles haussmanniens majestueux, et ses cafés accueillants.
« Ça fait tout de même bizarre d'être ici, » murmure Aleyna à Louise, les yeux fixés sur les vitrines brillantes des boutiques de mode.
« Oui, c'est un rêve devenu réalité, » répond Louise, son regard également captivé par les merveilles de la ville lumière. « On a tellement parlé de Paris, et maintenant nous y sommes enfin. »
Le trajet en taxi leur permit de se reposer un peu et de discuter de leurs attentes pour les semaines à venir. Elles sont impatientes de retrouver Adriana, Sophie et Laure chez la tante d'Adriana et de commencer leur séjour parisien.
Après une vingtaine de minutes, le taxi s'arrête devant la grande porte cochère de l'immeuble où vivait la tante d'Adriana. Les deux amies remercient chaleureusement le chauffeur et descendent du taxi. Elles remontent leur col de manteau pour se protéger de la pluie qui tombait encore, puis s'empressent de rejoindre l'entrée de l'immeuble.
Le séjour à Paris venait à peine de commencer, et elles savaient déjà qu'il serait rempli d'aventures, de découvertes et de moments précieux entre amies.
Aleyna et Louise sonnent à l'interphone au nom de leur amie et montent ensuite jusqu'au dernier étage où les attend Adriana qui les fait ensuite entrer dans l'appartement.
La porte de l'appartement à peine refermée derrière elles, un sentiment d'excitation mêlé à une douce appréhension s'installe parmi les cinq amies qui se retrouvent autonomes pour les jours à venir. L'appartement de la tante d'Adriana est spacieux, avec de hauts plafonds ornés de moulures, des parquets en bois massif et de grandes fenêtres qui offrent une vue plongeante sur les toits de Paris. Chaque détail de l'appartement respire le charme parisien.
Adriana s'avance vers le salon, où une note manuscrite est posée sur la table basse. « Faites comme chez vous, mes chéries. Le frigo est rempli, et les clés sont sur le comptoir. Amusez-vous bien et faites attention à vous. » La tante d'Adriana, toujours aussi prévenante, leur a laissé de quoi se sentir à l'aise. Les filles sourient, reconnaissantes pour cette liberté qu'elles savourent déjà.
Laure, la plus aventurière du groupe, se dirige vers la grande baie vitrée du salon. « Regardez ça ! » s'exclame-t-elle en ouvrant les rideaux pour révéler une vue imprenable sur la ville, avec la tour Eiffel se dressant majestueusement au loin, illuminée malgré la pluie. « On est vraiment à Paris, les filles. »
Sophie, qui avait encore quelques gouttes de pluie dans les cheveux, s'empresse d'aller fouiller dans sa valise pour sortir une paire de chaussettes sèches et confortables. « Bon, avant de partir explorer, je propose qu'on se change et qu'on se mette à l'aise. Pas question de sortir trempées dans la ville ! »
Louise, toujours un peu plus réservée, s'assied sur l'un des grands canapés et prend un instant pour observer ses amies. Elle ressent une immense gratitude d'être ici, avec elles. « On pourrait commencer par un petit tour du quartier quand la pluie ce sera arrêter, histoire de se repérer et peut-être de trouver un endroit sympa où déjeuner ? » propose-t-elle doucement.
Aleyna, l'organisatrice du groupe, déjà en train de consulter son téléphone pour repérer les bonnes adresses du quartier, acquiesce avec enthousiasme. « Je suis partante ! Il y a un petit bistrot à deux rues d'ici qui a l'air parfait pour notre premier déjeuner parisien. Et en plus, ils ont des avis géniaux sur leurs desserts ! »
Le groupe acquiesce à cette proposition. Alors vite, elles partent ranger leurs affaires et se changent. En attendant que la pluie s'arrête, elle décide de regarder une série qu'elles avaient commencé ensemble récemment pour l'occasion, Emily in Paris. Toutes blotties les unes contre les autres sur le large canapé du salon face à la télé, elles profitent de se moment de détente.
Quelques dizaines de minutes plus tard, la pluie s'étant arrêter, elle peuvent enfin sortir et profiter de l'air parisien.
Leur aventure vient à peine de commencer, mais déjà, elles se sentent chez elles dans cette ville qui, elles le savent, leur réserve encore de nombreuses surprises.
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