Jour 31 - Slice || Tranche
La chambre était plongée dans la pénombre. Le petit réveil d'appoint indiquait six heure à peine. Il était tôt et pourtant, Enora avait les yeux grands ouverts, l'esprit clair : elle était complètement réveillée.
Cependant, elle était tiraillée entre l'envie de se lever et de mettre son corps en mouvement ou bien rester encore pelotonner dans les bras puissants et chauds de son amant. Elle était d'ailleurs étonnée de se sentir autan en forme après tous les jeux qu'elle avait pratiqués avec Raphaël.
Ce dernier dormait toujours, la tenant dans ses bras avec fermeté, comme si elle chercherait à se volatiliser à son insu. À cette idée, Enora laissa un sourire fendre ses lèvres. Elle lui avait peut-être un peu trop fait le coup. Même s'ils n'étaient pas en couple, il y avait un certain savoir-vivre à respecter avec ses amants.
Encore un instant, elle observa l'homme dormir et ce, malgré la nuit ambiante. Au moins, quand il était dans le monde du sommeil, il n'avait plus cette mine renfrognée. Il semblait si paisible. Mais la jeune femme ne pouvait rester sans bouger trop longtemps, peu importait le sentiment de confort et de sécurité que lui offrait l'étreinte. Elle chercha à s'en extraire le plus délicatement du monde. Ne voulant pas réveiller l'homme qui lui avait fait atteindre le septième ciel quelques heures plus tôt. Malheureusement, il la tenait trop fermement pour que sa fuite passe inaperçu. À force de se tortiller contre Raphaël, ce dernier finit par grogner, se réveillant difficilement.
— Tu cherches encore à partir avant le petit-déjeuner... Gronda l'homme mécontent à cette idée.
Enora arrêta alors de luter. Raphaël venait de raffermir sa prise tout en plongeant son visage contre sa clavicule. La jeune femme ne put retenir un glapissement de surprise mêlé de plaisir lorsqu'elle sentit les dents de l'homme venir maltraiter gentiment sa peau.
— Rha, mais qu'est-ce que tu fais ? S'indigna Enora à son tour, reprenant sa quête pour la liberté.
— Je te punie ! Ce n'est pas gentil de vouloir me fuir comme tu le fais à chaque fois. Il est encore tôt. J'aime dormir avec toi. Reprit Raphaël tout en continuant de déposer baiser et morsures sur la peau blanche de sa compagne.
— Je suis réveillée, je ne supporte pas rester au lit.
— Tu ne disais pas cela hier soir...
La dernière réplique de Raphaël eu le mérite de clouer le bec de la jolie blonde. Il avait raison. Rester au lit, elle appréciait cela lorsqu'il s'agissait de faire des galipettes. Cette vérité lui fit lâcher un petit rire, puis elle ne parvint plus à s'arrêter entrainant même Raphaël dans son fou-rire effréné.
Quand ils s'arrêtèrent avec difficulté, Raphaël était bien réveillé lui aussi. Enora prenait lentement conscience des quelques courbatures qui la recouvraient suite à leur débauche de la nuit. Une aspirine ne serait pas de trop.
— Bon aller, lâche moi, je nous le ramène ce petit déjeuner. Avait-elle finit par lâcher en caressant distraitement le bras qui la maintenait toujours contre le torse puissant de son amant.
Ce fut visiblement à contre-coeur que Raphaël la relâcha. Profitant alors de sa liberté, Enora enfila le t-shirt que Raphaël avait porté la veille et qu'elle lui avait quasiment arraché en arrivant dans la chambre. Elle en profita également pour se rafraichir le visage et peigner sa longue tignasse blonde. Puis enfin, la cuisine.
Enora faisait comme chez elle, ouvrant placard et frigo. Elle finit par faire un joli plateau avec café, pain et beurre. Puis son estomac fut attiré par une douce odeur de charcuterie venant du cellier. Sans aucune hésitation, elle dépendit les trois saucissons et le jambon emmitouflé dans des torchons. Elle ne pouvait résister à cet appel si délicat. Armé d'un couteau récemment aiguisé, Enora découpa quelques rondelles en fines tranches. À chaque lamelle découpée, de nouvelles odeurs arrivaient à ses narines, creusant la faim qui la dévorait. Cette faim la poussa à trancher plus que prévu, mais au final, elle savait que Raphaël ne serait pas mécontent de partager avec elle.
L'eau à la bouche malgré son chapardage discret dans ce qu'elle venait de couper, Enora revint dans la chambre. Les volets avaient été ouverts tout comme la lampe de chevet, éclairant la chambre de façon tamisée. Le petit-déjeuner s'annonçait agréable et reposant.
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