3

12 minutes de lecture

La voiture roulait depuis deux bonnes heures déjà. Gabriel ne parvenait pas à fermer l’œil. Devant lui, sa mère dormait à point fermé, bouche entrouverte. À sa gauche, Thomas et Rebecca somnolaient depuis le début du trajet. Gabriel tournait parfois la tête en arrière afin de vérifier que la famille d'Esteban suivait toujours, ce qui était invariablement le cas.

Après un moment, il enfonça les écouteurs de son baladeur dans les oreilles. Bercé par la musique, il parvint enfin à s'endormir. Il ne fit aucun cauchemar cette fois et ne se réveilla que lorsque son père le secoua par l'épaule.

— On est arrivé, viens.

Gabriel descendit de la voiture. Jetant un coup d'œil autour de lui, il vit des mines fatiguées. Très vite, ces expressions se changèrent en excitation pour certains, en appréhension pour d'autres. Il se retrouva dans un gigantesque hall déjà fourmillant. Il fallut attendre, faire la queue, présenter papiers et billets, marcher, prendre une navette, marcher encore pour enfin s'installer dans un fauteuil confortable d'un appareil conçu et fabriqué par la S.T.A.T. Les parents avaient leur place à l’avant de l’appareil, tandis que les enfants se voyaient relégués à l’arrière. Mais cela les arrangeait bien de se retrouver entre jeunes. D’autres rejetons d’ingénieurs, de directeurs et de cadres supérieurs chahutaient raisonnablement. Lorine hérita du siège près du hublot et Rebecca s’installa à côté d’elle, côté allée. De l’autre côté, les trois garçons occupaient les sièges du centre de l’appareil. Gabriel se sentait un peu comme dans un rêve, harassé de fatigue. Le stress et l’attente, ainsi que ce fichu cauchemar, le privaient depuis des jours de sommeil. L'avion s’élança sur la piste. Combien de temps avaient-ils attendu dans l'aéroport ? Une légère appréhension saisit le jeune homme quand il sentit les roues de l'appareil quitter le sol avec un léger soubresaut. Il plongea de nouveau dans royaume des songes quelques minutes après le décollage.

Le réveil suivant fut plus agréable ; une hôtesse passait dans les rangs pour proposer le petit déjeuner qu'il se fit une joie d'accepter. Dehors, il faisait grand beau au-dessus d’une mer de nuages d’un blanc éblouissant. Après manger, Esteban, Thomas et lui jouèrent ensemble pendant un bon moment avec leurs consoles portables. L'appareil se posa à deux reprises, une première fois après quatre heures de vol environ, pour faire le plein et permettre à une poignée de passagers de débarquer, remplacés par autant de nouveaux visages, puis une seconde après autant de temps et pour les mêmes opérations. Pris de fatigue, Esteban piqua du nez peu après le redécollage, suivit de près par Thomas. Gabriel et Rebecca passèrent un moment complice à se moquer d’eux, car le premier ronflait, la bouche grande ouverte, et le second bavait sur sa couverture. À leur grand regret, ils ne trouvèrent rien à redire au sujet de Lorine. Fidèle à sa version éveillée, elle dormait sans un bruit, dans une position digne d’une princesse, délicate et jolie comme une poupée de porcelaine. Rebecca se demandait comment serait sa nouvelle vie, dans l’université privée où elle terminerait ses études. Elle et Gabriel discutèrent un moment de leurs avenirs, de leur séparation prochaine, de leurs retrouvailles futures puis, l’un comme l’autre, bercés par le ronron des moteurs, ils succombèrent à l’appel du sommeil.

Le cauchemar revint, plus violent et plus terrifiant que jamais. Gabriel se réveilla en sursaut, une sueur âcre et froide perlant sur son front. Il venait de pousser un cri de douleur, et il ressentait encore dans son corps cette souffrance pourtant imaginaire.

— Vous allez bien ? lui demanda une hôtesse, sincèrement inquiète, penchée vers lui.

— Oui, oui, merci, répondit Gabriel après une seconde d'égarement. Un simple mauvais rêve.

L'hôtesse s'éloigna à la hâte et revint avec une serviette chaude et un verre d'eau qu'elle tendit à Gabriel avec un sourire compatissant. Certains passagers lui lançaient des regards intrigués, probablement à cause de son cri de souffrance et de panique. Il s'épongea le front et avala le contenu du verre qui lui fit l’effet d’une bouffée d'oxygène. Il remercia la jeune femme qui s'éloigna de nouveau. Thomas ronfla bruyamment.

Deux heures plus tard, après le déjeuner, une hôtesse pria les passagers de boucler leurs ceintures pour se préparer à l'atterrissage imminent. La descente fut longue et agitée, l’appareil soumis, selon le commandant de bord, à des turbulences dues à l’air très chaud au sol. Enfin, les roues de l'avion touchèrent la piste et le débarquement se fit sans encombre, dans une chaleur étouffante. Laissant dans un brouillard vague la recherche des bagages et le passage aux guichets, Gabriel prit place avec les jeunes des deux familles dans une grosse berline noire, tandis que les parents montaient dans une autre. Pendant tout le trajet, il laissa son esprit vagabonder tandis que les autres discutaient ferme, excités. Au dehors, le paysage défilait, bien différent de ce qu’ils connaissaient. Ici, tout oscillait entre le rouge, le brun et l’ocre. Les pelouses brûlées par le soleil ardent du sud s’étalaient au bord des routes. Au loin, point de verdure, sinon quelques îlots entretenus de main d’homme. Et des bâtiments de la S.T.A.T, partout.

Le trajet dura environ une demie heure. Les berlines entrèrent dans un périmètre sécurisé. D’un côté, un vaste quartier résidentiel flambant neuf s’étendait sur des dizaines de pâtés de maisons, occupant le sommet d’un plateau, tandis que de l’autre, des édifices plus vastes occupaient les pentes qui descendaient vers la vallée et le fleuve, là où les installations les plus importantes se trouvaient. Lorsque les voitures s’arrêtèrent devant les deux vastes maisons destinées aux familles Houri et Frewek, Gabriel ne put s’empêcher de sourire. Elles ressemblaient tellement aux anciennes qu’on aurait pu les croire fraîchement arrachées de leur lointaine contrée septentrionale pour être larguées ici par quelque géant.

La visite de la nouvelle maison familliale dura un moment. Lorsque ce fut expédié, Gabriel sentit le besoin de faire le tour du quartier seul, pour souffler un peu et reconnaître les abords immédiats de ce nouvel environnement, bien qu’il soit temporaire. Puis tous se retrouvèrent le soir pour partager le souper. Ils veillèrent tard, se retrouvant même pendant un moment à regarder le ciel étoilé avec la famille d'Esteban, s'extasiant devant des constellations inobservables depuis l'hémisphère nord. L’absence de grande ville à proximité permettait au ciel de paraître plus lumineux que jamais. Puis tous se souhaitèrent une bonne nuit et s'en allèrent se coucher.

Gabriel s'enferma dans cette pièce qui ne serait sa chambre que pendant quelques jours. Il se déshabilla et se glissa sous les draps. Il eut bien du mal à s’endormir, car il venait de quitter son climat froid du nord et de passer plus de douze heures dans un avion climatisé pour arriver dans ce pays inondé de soleil, bien plus chaud.

Ce fut pire le lendemain matin. L'atmosphère se réchauffait à vitesse grand V et Gabriel se réveilla en nage. Il ne se rappelait cependant pas avoir fait son cauchemar habituel. Son état découlait uniquement de la température excessive. Quand à son réveil brutal il le devait à un bruit violent à l'étage inférieur, suivit d'un juron aussi retentissant qu’inhabituel.

Après un passage éclair sous la douche, il descendit dans la cuisine pour prendre son petit déjeuner. Il jeta un coup d'œil à sa montre. Midi ! Il l'avait mise à l'heure locale la veille au soir. Il regrettait un peu de ne pas s'être réveillé plus tôt, histoire de profiter de sa matinée. Au lieu de ça, il devrait passer directement à table et aux plats toujours très légers que sa mère préparait pour le déjeuner. Elle se trouvait d'ailleurs dans la cuisine.

— Ah, je me demandais qui serait le premier debout ! dit-elle, l’air soulagé. Tu veux bien mettre la table s'il te plaît ?

Gabriel, l'air endormi, empoigna une pile d'assiettes déjà prêtes et les répartit aussitôt sur la table, en baillant si fort qu'il crut s'arracher la mâchoire, sous le regard amusé de sa mère. Marie se rendit à l'étage quelques minutes plus tard pour réveiller le reste de la famille.

Après le repas, Gabriel se retira dans sa chambre, prétendant aller se coucher. Il ne se sentait pas du tout fatigué, il désirait simplement être un peu seul. Il attrapa un bouquin et se plongea dans une lecture fantastique qui lui aéra l’esprit.

Ce ne fut que le lendemain qu'il retrouva un peu de sa bonne humeur habituelle, mettant sur le compte du décalage horaire ses états-d'âme de la veille. Il se leva de bonne heure, avant tout le monde, et sortit pour explorer un peu les environs. Il fit le tour du pâté de maisons, et se retrouva nez à nez avec son petit frère, au détour d'une rue.

— Je te cherchais ! Tu fais quoi dehors à cette heure ? lui demanda Thomas, les sourcils froncés, ce qui le faisait étrangement ressembler à leur père.

— J’me balade, répondit évasivement Gabriel en haussant les épaules.

Ils continuèrent leur visite des environs ensemble, en causant de tout et de rien. Le quartier s'étendait sur les hauteurs dominant le reste des installations de l'entreprise. Un fleuve se jetait dans l’océan en une multitude de bras séparés par de solides éperons rocheux. Certaines installations de la S.T.A.T. se trouvaient perchées là, ayant apparemment besoin d'eau en grande quantité pour fonctionner, la centrale hydroélectrique en premier lieu. Des pistes d'aviation et des terrains d'essai s'étendaient à perte de vue de l’autre côté du fleuve, jusque dans le désert aride, au sud. Les labos et usines étant tout neufs et la plupart encore inactifs, un certain calme régnait partout, en dehors de quelques chantiers. Du haut de l'éminence sur laquelle se trouvait le quartier, Gabriel et Thomas observèrent ce paysage étranger, puis se dirigèrent de nouveau vers la maison, non sans faire un large détour.

En revenant, ils passèrent devant un grand terrain où s'élevait un bâtiment de la firme. Tout juste terminé, un hangar se dressait au centre d'une grande étendue de terre battue, rouge et sèche, entourée de grillage et de fil d'acier barbelé. Des caméras veillaient au-dessus des portes et aux sommets de plusieurs pylônes.

— C'est la première fois que je vois un entrepôt de la S.T.A.T. aussi bien protégé, s'étonna Gabriel. On est déjà dans une enceinte sécurisée, pourquoi ils s’embêtent avec toutes ces caméras ?

Thomas jeta un œil tout autour de l’enceinte, remarqua des détecteurs de mouvement et deux gardes accompagnés de deux molosses. De plus, il se trouvait étrangement isolé de toute autre installation.

— Sûrement un truc de recherche. On entre ? demanda Thomas en plaisantant.

Gabriel ne répondit pas.

— Alors! Tu attends quoi ? C'était pour rire, tu sais ?

— Regarde, y'a quelque chose qui cloche, fit remarquer Gabriel.

En effet, les deux gardes couraient vers l'entrée du bâtiment, précédés par leurs chiens qui aboyaient, fou furieux.

— Il poursuivent quelqu'un tu crois ? demanda Thomas, soudain un peu inquiet et excité à la fois.

— J'ai plutôt l'impression que leurs chiens poursuivent quelque chose et que les gardes poursuivent leurs chiens, répondit Gabriel, amusé. Ça fait pas très sérieux.

Les deux hommes disparurent dans le hangar, y entrant par une porte sectionnelle grand ouverte, à la poursuite de leurs molosses. Presque aussitôt, l’un des deux cria quelque chose d’indistinct, mais le ton indiquait une urgence. Gabriel et Thomas échangèrent un regard, avisèrent la barrière qui leur permettrait d'entrer facilement si jamais ils se décidaient à entrer. Les aboiements continuèrent, un nouveau cri retentit.

— Ils ont peut-être besoin d'aide ? suggéra Thomas.

Gabriel, partagé, sortit son téléphone de sa poche et composa le numéro des urgences. Hélas, il ne reçut qu'un signal sonore inhabituel, indiquant que ce numéro ne fonctionnait pas ici.

— Rien du tout ; ça ne marche pas.

Ils échangèrent un dernier regard avant de prendre leur décision et se précipitèrent en avant. Ils sautèrent par-dessus la barrière et foncèrent vers l'entrée. En arrivant dans le hangar, ils retrouvèrent les deux gardes. L'un semblait être tombé à la renverse et se tenait maintenant assis par terre, les mains posées en arrière sur le béton, immobile. L'autre se tenait debout un peu plus loin, parlant dans une radio. Encore un peu plus loin, les deux chiens aboyaient furieusement devant un grand tube transparent, posé à la verticale en plein milieu du hangar.

Le garde resté debout jeta soudain la radio par terre en jurant, la faisant éclater en mille morceaux. Il fit volte-face pour sortir et découvrit les deux garçons.

— Qu'est-ce que vous foutez là vous deux ? hurla-t-il. Dehors ! C'est dangereux et vous n'avez rien à faire ici !

Mais les garçons ne bougèrent pas, ils observaient le conteneur les yeux grands ouverts. À l'intérieur se trouvait un éclat scintillant en lévitation. Une étrange lueur bleutée en émanait et dansait contre les parois translucides, dessinait comme des vagues sur le sol de béton ciré. Par moment, ils apercevaient comme un fantôme, l’image spectrale d'une femme magnifique. Ils eurent le sentiment d'être appelés, entraînés vers elle, sans rien pouvoir y faire.

Le premier garde, toujours par terre, fixait le tube transparent d'un regard vide, comme s'il n'était plus conscient. Le second continua de hurler aux garçons de s'en aller tout en s'approchant d'un air menaçant. Les chiens aboyaient toujours furieusement. Pour accentuer encore le vacarme, un bourdonnement de plus en plus fort, semblant provenir du conteneur, s’éleva dans tout le bâtiment. Gabriel et Thomas aperçurent de nouveau fugacement l'image de la femme dans le tube. Se pouvait-il qu'elle leur adresse un signe ? Au même moment, le second garde se tut. Il resta figé là, la bouche grande ouverte, l'air furieux. En l'observant d'un peu plus près, les garçons se seraient aperçu qu'il bougeait encore, comme si le temps s'était ralenti pour lui. Mais ils étaient comme hypnotisés par cette image spectrale et ne prêtaient plus attention à rien d'autre. En approchant, la femme leur apparut encore par deux fois. Plus aucun aboiement. La femme ne disparut plus quand il furent assez proches. Son regard se dirigeait vers eux et elle les encourageait à approcher, souriante, tant par des gestes lents et élégants que par une autre chose invisible, plus subtile ; une volonté, qu’elle leur imposait gentiment, mais qu’elle imposait tout de même. Une vibration sourde émanait du tube, vrillant les entrailles et faisant résonner les tôles et les poutrelles d’acier. Même les lourdes et solides dalles de béton tremblaient comme si une fusée décollait, toute proche.

Soudain, le sol se déroba sous leurs pieds. Tout se disloqua autour d’eux et ils se sentirent chuter dans l'obscurité. Gabriel et Thomas s'écrasèrent à terre, hébétés, le souffle coupé. Gabriel parvint à se redresser un peu après quelques secondes d’une franche panique. Assis en tailleur, la vue encore obscurcie, il cligna des yeux, essayant de voir un peu mieux d'où venaient ces éclats de lumière bleue qui piquetaient le monde flou. À moins que ces étranges farfadets ne soient une conséquence de sa chute ?

Il entendit son frère grogner à côté de lui. Tout semblait être revenu au calme autour d'eux, mais il fallut encore attendre un moment avant qu’ils distinguent nettement leur environnement ; une grande pièce rectangulaire aux parois, du sol au plafond, faites d’une pierre d’une riche teinte ocre. De portes-lampes accrochés aux murs jaillissaient des flammes d'un bleu azur. En résultait une lumière dansante et d’aspect surnaturel. Gabriel se sentait vaseux. Ses yeux lui faisaient mal et ses oreilles bourdonnaient. Il se releva, chancelant sur ses jambes cotonneuses.

— Ça va, Tomtom ?

— On est où ? répliqua Thomas d'une voix faible et éraillée, ne relevant pas ce surnom qu’il détestait.

— Je n'en sais absolument rien... reconnu son aîné. Sans doute sous le hangar.

Alors que Gabriel observait une large vasque métallique à l'opposé de la salle, Thomas poussa une exclamation de surprise.

— Qu'est-ce qu'il y a ? s’inquiéta Gabriel en se retournant précipitamment.

— Y'a pas de trou dans le plafond, ni dans les murs ! Pas de porte non plus... Par où on est arrivés ?

Gabriel observa attentivement la pièce. Après un examen minutieux, il fallut qu’il se rende à l’évidence ; lui et son frère étaient piégés. Il leur faudrait pourtant trouver un moyen de sortir rapidement, avant de manquer d’air. Un instant, ils demeurèrent tous deux immobiles, pensant avoir entendu un bruit, mais lorsqu'ils tendirent l'oreille, seul le silence leur répondit.

— C’est pas vrai ! Il faut qu’on trouve un moyen de se tirer d’ici ! pesta Gabriel. Thomas, viens par là, on va regarder cette grande vasque de plus près.

L’objet trônait à l’autre extrémité de la chambre rectangulaire. Quand ils furent approximativement au centre de la pièce, ils furent soudain paralysés. Pas moyen de faire un pas de plus. Impossible de parler ou de faire le moindre mouvement. Même cligner des paupières se révéla impossible, ce qui devint rapidement désagréable.

La vasque, dans laquelle les deux garçons auraient pu aisément s'allonger, s'enflamma brusquement du même feu bleu azur que celui qui brûlait dans les lampes. Gabriel sentit ses membres s'engourdir. Sa vue s'obscurcit de nouveau. Il eut juste le temps de voir de fines lignes briller d'une vive lumière bleutée sur le sol, dessinant un vaste motif circulaire et très complexe, puis il s'écroula.

Il tomba d'abord à genoux, mais ne ressentit aucune douleur. À côté de lui, Thomas gisait déjà à terre, étendu sur le dos et les yeux clos, comme mort. Gabriel bascula sur le côté et sa tête heurta violemment le sol. À ce moment, il avait déjà perdu connaissance.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire DjuRian ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0