Nous avons déménagé encore une fois. Parfois, j’ai l’impression que je ne pourrais jamais être tranquille. 0101 a lancé la parution du journal hier soir, et ce matin, la vérité a été rétablie. Je ne pensais jamais dire ça un jour, mais que c’est excitant d’écrire un journal intime relatant des faits totalement interdit par les nouvelles lois. Au fait, j’ai décidé de terminer tous mes écrits par longue vie au Paon-Dragon. 0101 dit qu’il faut avoir un avis tranché dans la vie.

Mais d'abord, j'aimerais raconter la journée d'hier. Nous avons été réveillés très tôt, le soleil était tout juste en train de se lever. À première vue, j'aurais dit une heure voire une demi-heure après le lever du soleil. C'est approximatif, car il n'y avait aucun moyen de savoir l'heure, ou même le jour. Nous avons eu tout juste le temps d'avaler une biscotte avec de la pâte de maïs dessus, quand des hommes sont venus nous chercher. Je ne les avais jamais vus avant. Ils ne parlaient qu'avec 0101, et " , dans une langue que je ne comprenais pas. J'avais l'impression d'entendre des sonorités du Prancien mélangé avec des dialectes locaux. Ils ont fini par nous emmener à l'extérieur de la maison. Puis nous avons été séparés en deux groupes d'un côté ", / et 0101, sont allés dans la première voiture, et : , 5, et moi sommes allés dans la deuxième. Les étrangers nous ont interdit de parler. Bercée par le bruit des roues sur le sol, j'ai fini par m'endormir. Lorsque je me suis réveillée, j'étais dans une pièce. Elle était assez petite mais bien plus grande que la chambre que j'avais à Prance. On m'avait allongé sur le lit. J'ai descendu les escaliers, et j'ai trouvé 0101, avec tous les autres. Je ne les avais pas vu aussi heureux depuis longtemps. En me voyant, 0101 m'a pris dans ses bras et il m'a montré ce qui occupait tout le monde à la table. Le premier numéro du Prance Libre était enfin fini, prêt à être distribué. Et avec ça, la vérité serait enfin rétablie.

VLPL