Trilogue schizophrénique
Madame, je suis fou de nous. Nous ne comprenons. En une seule peut-être êtes-vous en nous trois. Ou encore trois, une pour l'un, une pour l'autre, une pour le dernier. Serait-ce l'inverse possible ? Nous trois en vous seule qui est une.
Qu'y suis-je là où vous pensez me retrouver ? Nenni, vous n'êtes qu'ici par là-bas pour nous perdre un peu plus en l'obscurité d'une cavité cernée de boiseries fibrilleuses. Conspuez donc cette infamie qui vous nie ! Fou d'âmes éplorées, chantez avec elles et eux, les ondines et oisillons ! Oubliez l'oubli, vivez d'eau-de-vie, soufflez plus sans remords ni regrets, ouvrez-vous à l'onde et au fiel, qu'importe au bout gît l'ermite disposant pleinement de sa réponse. Réponse qu'il tient fort serré en ses mains.
Perdu, le suis-je vraiment ? Ou est-ce un prérequis pour ne plus se perdre définitivement. À moins que tout ne soit déjà disparu aux oubliettes... les limbes, l'oubli, le néant... La vie n'attend pas. Trace ton chemin. Trace un sentier parmi les fourrés. Cavale parmi les ronces et les déchirures du temps. Évapore ton esprit aux mille enchantements de la sauvage nature, fraîche et rayonnante, légère et vaporeuse. Aux senteurs de pâmoisons, aux indifférences de la faune et de la flore, aux cœurs et au fin fond d'intérieur d'une nuit sans répit, sans horreurs, sans âme ou sans corps...
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