Les masques
Le lieu est aussi plein que sa tête se vide. Pour le moment, je ne comprends sa stratégie, elle me donne rendez-vous, elle a déjà quinze minutes de retard. Si c’était moi qui mener la danse, elle aurait subi les conséquences.
— Sergio, ça tombe bien que tu sois là, j’ai deux mots à te dire.
Adela, je ne l’ai jamais vu telle une lionne. Elle pose sa bière à côté de mon verre de cognac. Je picore à l’angle du bar quelques cacahuètes prêt à entendre ses douces paroles.
— Je ne sais absolument pas comment tu as connu ma sœur. En tout cas, je sais tout de tes plans. Elle se prostitue à cause de toi ! Elle t’a donné un carnet, sa vie pour que tu l’abîmes. Je te préviens juste que si tu continue ton emprise, la police sera au courant de tes agissements !
— Du calme Adela. Déjà c’est un plaisir de se revoir après tant d’années. De plus, pour te rassurer, j’ai changé. Bien que j’assume diriger des clubs, j’aide en parallèle les gens à s’aimer, s’élever, grandir. Je n’ai pas menacer ta sœur, juste proposer de l’accompagner à côté de ses thérapies.
— Tu crois vraiment que l’a forcer à se vendre va l’aider à être en paix ?! Tu te fiches de moi !
— Ta sœur est majeur, libre et elle a choisit de savoir ce que ça fait de se prostituer.
— Et tu penses que je vais avaler de tels mensonges ?! Et le carnet hein ? Que comptes tu en faire ?
— Je l’ai rendu, comme pour votre oncle ou d’autres personnes, c’est moyen de mieux personnalisé nos séances. Tu veux des preuves ? Regarde, c’est mon cabinet libéral.
Je lui sors ma carte de visite hors elle est attiré par autre chose derrière moi. Je me retourne pour sourire face à la tenue risquée de ma jolie. En presque deux mois, elle s’est mise à porter ce que je lui ai offert, des robes sexy à peine cachés sous un manteau de fourrure.
Si son oncle n’était pas dans les parages pour l’a détruire, je l’aurais gardé précieusement pour l’avoir toujours à mes côtés. Ma jolie se rapproche un peu avant d’hésiter pour aller s’installer dans un carré proche de l’entrée.
— Tu lui as donné rendez-vous ?
— Non ma chère. C’est elle, vraiment. Tu ne me crois pas ? Vas lui parler.
…..
Pour une fois, je suis ici car Horacio m’a invité pour discuter hors de l’école. Et me voilà, devant ma sœur gêné de me voir. Malheureusement, j’ai laissé tomber ma quête de la sauver et je pense qu’il faut informer Roberto. Il a sans doute une solution.
Elle retire son manteau et je m’installe à ses côtés. On a une vision parfaite du loup qui me fait un clin d’œil.
— Bon Marta, je ne te suivais plus, sache le. J’ai toujours peur de ce qu’il se passe mais tu maintient tes notes bien que tu t’isoles. Tu es majeur et j’espère que ce que raconte Sergio sur ta volonté de te vendre est bien vrai. Car ça voudrais dire que tu m’as menti, qu’il ne t’a jamais forcé hors j’ai bien vu dans la voiture la première fois que…
— J’étais perdue les premiers jours et maintenant, j’ai une nouvelle peau. J’en suis navré pour Roberto mais je suis plus heureuse comme ça. Tu remarques que mes humeurs sont stabilisés et le sexe est un moyen de contrôle. Alors, ok, l’argent est à lui mais considère aussi que c’est temporaire, que c’est un jeu. Je sais qui je suis, où je vais et ou j’irais. Enfin, l’avocate avance bien pour le procès contre le cardiologue.
— Une petite bière à trois ? Je vous invite les frangines, histoire de parler et voir que j’ai changé Adela. Tu sais, je t’aimais vraiment mais ta manière de te comporter avec l’alcool m’a brisé.
— Tu m’enfoncais ! Tu me disais de boire pour oublier !
— Faux, tu te mens. Tes addictions t’on fait perdre la compréhension des choses.
Je n’ose pas l’admettre mais quelque part, il a raison. La boisson et les médicaments influent sur la perception des choses. Pourtant, je me souviens que j’avais parfois été giflé et je n’ai jamais eu souvenir qu’il m’aimait vraiment.
Et si ma sœur avait raison ? S’il a vraiment changé ? Même s’il a des moments de perte de contrôle, il arrive à vouloir se contrôler ? Je me lève déstabiliser, perdue et c’est dehors qu’enfin Horacio se plante.
Soudain, alors que je lui annonce vouloir changée de coin, il remarque que la police tente d’embarquer sa moto mal garée. Le temps qu’il noie le poisson voir négocie comme il sait si bien le faire, je décide de sortir mon téléphone.
De retour proche de la vitre, je filme la preuve qu’il n’est pas le même que j’ai connu mais il est bien plus malsain. Ma sœur est mal à l’aise tandis qu’il s’approche d’elle, lui caresse la jambe et la contraint de boire les trois verres.
Fier de lui, il l’embrasse sensuellement avec les mains un peu baladeuse et lui murmure tendrement. Pourtant, elle tente de parler, il l’a coupe avec sa langue. Ne tenant plus devant cette autre scène, je coupe et range mon appareil pour décider de sauver mon collègue en payant l’amende pour qu’il me conduise ailleurs, une fois bien garée.
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