Face à face
Ça y est, je suis enfin de retour à Madrid. J’avais tant espérer rentrer plus tôt pour affronter Horacio enfin, plus pour m’excuser de l’avoir traité de dangereux professeur. Je sais bien qu’Alicia n’est pas étranger, à ma démission.
Sous prétexte qu’elle a refusé un poste au pays de l’Oncle Sam, je suis partit comme une ados. Ma sœur me l’a moulte fois reprochée et là-bas, je n’ai jamais pu me libérer pour la retrouver, même pour un week-end.
L’exigence est plus élevé, les heures pas comptés et pour rendre un logement, rien n’est facile. Et pourtant, les étoiles se sont toutes alignées pour notre famille. Bien au-delà de la maladie de ma sœur, il aura suffi que début novembre, de la démission d’Alicia et d’une confrontation certes brutal, avec mon père.
Marta a bien réussie le pari de tous nous réunir. Et la voir aussi heureuse nous a plaqué au sol. Toutes ces années de mensonges, déshérences sont perdus à jamais. Il aura sans doute suffit, d’un autre coup du sort frappant notre sang, l’éclair brisant nos rêves à courts et moyens termes, pour nous rappeler les essentiels : l’amour, la solidarité, la communication.
Et ses principes continueront de s’appliquer cette après-midi, à l’école, où je dois confronter ma sœur à son journal. Un carnet noir, sombre qui m’est venu alors que je l’aidais à changer ses draps, il y a quatre jours.
Elle prenait sa douche assez longuement, ce qui m’avait laissé largement le temps, de lire quelques bribes de mots noircis. Caché sous le matelas, un endroit logique quand on veut dissimuler ses troubles psychiques.
De plus, depuis ma prise de fonction, un mois de plus c’est écouler. Un mois, où Roberto, mes parents et toutes l’école, observent un changement brutal de ses humeurs. Plus colérique, plus susceptible…
D’après mes recherches, cela est normal mais ajouté à par exemple, « Vous devriez déjà réfléchir à ce que vous mettrez sur ma pierre. Moi j’ai choisi : Expérimentation réussie, humain détruit. », lors d’un repas le midi avec les autres ou bien, à des petites gestes paranoïaques, je m’interroge.
Je sais que la fois dernière, pendant sa boulimie, elle m’avait tourné le dos car j’ai lu son journal intime. J’ai bien peur que l’histoire se répète.
— Je peux entrer ?
— Déjà un pied sur Terre, la mort m’appelle plus.
Elle me regarde sans émotion et je ne sais pas si elle a conscience de ce qu’elle dit. D’après l’avis de Carmen, la virer pour qu’elle soit prise en charge, n’est pas pour le moment, urgent. Je dois admettre qu’elle dit vrai. Marta n’a pas tout à fait, retrouvé son plus haut niveau mais elle reste dans la moyenne haute, continue de bien travailler.
Alors, comment expliquer tout ça ? La lettre ? Roberto m’a parlé de ça hier, elle avait reçue une et sa parano pourrait finalement être lié au contenu du courrier. Lui qui pensait à une farce. Ou, bien, sa greffe a donné un mélange de ses symptômes temporaires brutaux à ça.
Je m’installe sur le deuxième lit tandis qu’elle écrit…sur son carnet. Bien vite, elle se rend compte qu’elle observé. Fermant brusquement le tout avant de fixer le tapis depuis sa chaise. Faut que je sois cash, sinon, on arrivera pas à l’accompagner.
— Marta, j’ai lu quelques passages sans faire exprès. Pardonne moi par avance de ma curiosité maladive, hors, placer un journal noir, en cuir, digne des recettes du Diable, m’inquiète au plus au point. Pardonne moi également, d’en avoir rapidement informé nos parents, Carmen et Roberto. Bien que tes sauts d’humeurs sont fortement liés à ton nouveau greffon, bien que tu es une élève assidus, tu marmonnes parfois, des choses étranges. Roberto m’avait aussi parlé d’une lettre, une blague ? On en saura pas plus sauf si toi, tu en as eu d’autres. Car, il semble que cela parlait d’un groupe, un cobaye de la part d’un ami anonyme. Donc, par-là, il ne s’agit que de tendre la main pour t’épauler dans ce chemin tortueux. On t’aime tous et personne ne te jugeras.
Pour toute réponse, elle ouvre à nouveau pour me tendre d’entres les pages, trois petits papiers, écrit à l’ordinateur.
— « Ils croient t’aimer, mais ils ne savent pas ce que tu es. » « Le silence des autres est plus bruyant que tes cris. » « Ce que tu ignores te regarde tous les matins dans le miroir. ». Tu les a eu quand ?
— Je ne suis pas folle, c’est de la faute de…De retour après la greffe, je me sentais moi-même, plus énergique, motivé et puis…la lettre, plus longue, le lendemain du premier concert de Upa Dance. Rien n’avait changer. J’avais oublié l’envie d’en savoir plus. J’ai continué, jusqu’à ta venue.
— Tu as conscience donc tes mots ? De ce que tu écris ?
— Le carnet est un défouloir mais je sens, une espèce de différences. Il m’arrive de me relire, sauf que rien ne me revient. Évidemment, le nouveau cœur donne une autre impression, c’est normal sauf que. Ces trois petits mots, ont été déposé, la semaine dernière. J’ai peur de savoir qui me traque, je n’ose pas porter plainte car ça se trouve ce n’est pas un élève qui les a déposés. Alors, je pense de plus en plus, fortement, que le cardiologue joue avec ma vie.
— Pourquoi te ciblerais toi ? Et dans quel but ?
— L’ami anonyme est comme un moi, un ancien patient. Il a eu sans doute accès à mon dossier et n’ose pas le dénoncer, ce médecin ! Il attend que je le fasse ! Personne ne devrait changer aussi vite ! Quatre mois après, je devrais avoir stabiliser mes humeurs non ?! Bé non ! On me fait avaler des médicaments qui nuise à ma vie ! Et, si j’en ai pas parlé pour le moment, c’est que je voulais attendre de savoir si cela dure !
— Marta, ta parano est le symptôme…
— Non ! Ce n’est pas normal !
— La durée est variable selon les patients. Bon, si tu veux, on ira au prochain rendez-vous pour améliorer tes doses et trouver donc une solution. Tu es d’accord ?
— Il devra payer !
— Marta, calmes toi. Ce n’est que temporaire. D’ailleurs, aux derniers bilans, il ne t’a rien dis d’anormal ? Tu lui en a parlé de tout ça ?
— Je me méfie de lui, je le surveille. Mais, la prochaine fois, il va bien m’entendre !
— La sonnerie retentie, tu as un cour de chant, je crois, non ?
— Oui, la voix de l’immortalité.
— On se retrouve alors plus tard pour en reparler de tout ça, ok ?
— Oublie pour le moment. Mais, vous allez pas me prendre pour une dingue, hein ?
— Personne ma petite sœur, personne. Allez, en cours, continue à bien travailler. On est tous fier de tes progrès.
Elle me sourit à peine et prend son sac pour filer sans demander mon reste. Je ne suis pas sûr qu’elle m’a cru avec mes arguments. Au moins, le cardiologue sera d’accord avec nous. Il lui dira qu’elle a inventé et que fortement, un rendez-vous avec un psy, sera nécessaire.
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