Le quatrième district leur apparut dans un jaillissement de couleurs. Le printemps reprenait ses droits après un long hiver, tout refleurissait et s’épanouissait. Ils survolaient le pays à bord d’un vaisseau de seconde classe, propriété de la famille Oak. Ils se trouvaient dans un petit salon aménagé à l’arrière dont la fenêtre donnait sur le riant paysage. Yukikaze avait tout naturellement pris part au voyage, et Lieva était accompagnée de sa mère. Tout en regardant défiler les jardins Ayanami s’adressa à la jeune fille :

« Alors, avez-vous hâte d’arriver ? »

Elle le rejoignit près de la vitre et répondit :

« Je suis impatiente, en effet. J’aurais juste aimé que mon père puisse venir.

- Pourquoi est-il resté dans le premier district ?

- La situation politique est tendue, en ce moment. Je n’ai pas tout compris, mais je crois qu’il y a un rapport avec les pirates. »

Eva Trirhodes, assise un peu en retrait, prit la parole :

« L’Empire a réussi à capturer l’un des leurs, qui faisait partie des meilleurs tueurs à gages du clan dominant. Il devait être exécuté mais les pirates ont envoyé une délégation pour le récupérer, et des pourparlers sont actuellement en cours.

- Étonnant de la part de hors-la-loi. commenta l’adjudant.

- Ils savent qu’il est inutile de tenter une évasion. » déclara la femme.

Pendant un instant, personne ne parla. Puis Lieva reprit :

« Et si nous évoquions des sujets plus heureux ?

- Bonne idée, approuva Yukikaze, que diriez-vous de nous raconter ce que vous avez prévu pour vos fiançailles ? »

La jeune fille sourit et commença :

« Tout d’abord, je rencontrerai mon futur demain. Attendre me convient puisque j’aurai le temps de me préparer. Ensuite, nous devrons patienter un jour, puis la cérémonie aura lieu. Après cela se tiendra une réception avec les membres de nos deux familles. Étant donné que les fiançailles seront célébrées en journée, ce ne sera pas un bal, mais une fête conviviale. D’ailleurs, mon père nous rejoindra après-demain. Puis tout le monde repartira le jour suivant, et je resterai chez les Midori. »

Alors qu’elle terminait sa phrase, la porte s’ouvrit et son précepteur entra.

« Nous n’allons pas tarder à arriver. » annonça-t-il.