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Haruse et Kuroyuri se trouvaient à nouveau dans la salle commune du vaisseau. Le premier lisait un livre, tandis que le second observait ce qui l’entourait, cherchant des détails intéressants. La pièce était plutôt spacieuse, et les parois en métal n’empêchaient pas une joyeuse ambiance d’y régner. Divers groupes s’assemblaient autour des tables pour discuter, jouer, boire, ou simplement profiter de la compagnie. L’enfant remarqua Sziska et Líle qui entraient, accompagnées d’un garçon blond aux yeux bleus et d’un grand homme aux cheveux noirs. Les deux filles les aperçurent et les rejoignirent avec leurs camarades.
« Bonsoir, les salua Haruse, comment allez-vous ?
- Bien, répondit Sziska, et vous ?
- De même. Qui sont vos compagnons ? »
La demoiselle fit les présentations :
« Voici Frau, annonça-t-elle en désignant le garçon, ainsi que Guido, un pirate si doué qu’on dit qu’il succèdera à Étienne.
- Ce ne sont que des rumeurs, protesta celui-ci, et je ne suis pas le seul candidat en lice. Et j’imagine que vous êtes deux des trois nouveaux.
- En effet, confirma la meneuse de la conversation, voici Hayao Kamiki et Iphis.
- Enchanté. » sourit le futur capitaine.
Frau leur adressa un signe de tête. Sziska reprit :
« Pouvons-nous prendre place avec vous ?
- Bien sûr. accepta Haruse.
- Nous ne sommes pas sûrs de rester, prévint Guido, nous avons quelques affaires à régler.
- Notre service nocturne commence dans une demi-heure, ajouta Frau, nous devons nous préparer.
- Restez au moins un quart d’heure ! tenta la jeune fille.
- D’accord. » céda le plus âgé.
Et les quatre nouveaux arrivants s’assirent autour de la table, Líle près de Haruse, Sziska à côté de Kuroyuri, et les deux autres en face. La sœur d’Étienne engagea la conversation avec son voisin :
« T’arrive-t-il de te lâcher les cheveux ?
- Seulement pour me recoiffer. » sourit l’enfant.
La demoiselle prit un air espiègle et lui demanda :
« Est-ce que je peux te refaire ta tresse ?
- Si ça t’amuse. » agréa-t-il.
Et elle commença à lui dénouer les cheveux. Pendant qu’elle le coiffait, elle discutait avec les autres. Au bout d’un moment, les deux pirates durent partir pour leur garde. La conversation de ceux qui restèrent dériva sur le livre que lisait Haruse, puis ralentit quand le plus jeune s’endormit contre Sziska. Les trois grands le regardèrent avec attendrissement, puis son Begleiter déclara :
« Je vais le porter jusqu’à son lit, il se fait tard. »
Il rangea son livre dans une des grandes poches de son manteau, se leva, et prit délicatement l’enfant dans ses bras. Il salua les deux jeunes filles, et s’en alla. Alors qu’il suivait des couloirs peu éclairés, il réfléchissait à la mission. Il trouvait que son supérieur prenait trop de risques, à se rapprocher seul de leur ennemi. Il considéra son visage à l’expression sereine. Qui aurait cru que derrière ces traits angéliques se cachait une âme de tueur ?
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