Au tout début, il n'y avait rien.

 Seulement iel.

Iel était le vide. Le vide entouré d'un rien. L'inexistant dans l'existence. Un néant incapable d'être imaginé ; sans couleur, sans lumière. Pourtant iel était venu.

Iel n'avait pas d'âge car le temps n'existait pas. Iel ne se trouvait nul part car l'espace ne signifiait rien. Iel n'avait pas de corps car la matière n'était pas créée. Iel n'avait pas de nom car il n'y avait pas de mots.

Iel n'avait pas véritablement conscience de sa personne, d'exister. Iel était juste là, dans ce vide sidéral, une simple âme vaporeuse perdue dans l'immensité de l'infini.

Iel évoluait dans cette dimension vide de tout, enfermé dans une sensation de flottement qui bloquait sa conscience. Et iel en eu marre. Iel voulait se réveiller de ce sommeil forcé qui le noyait dans un flot parasité. Iel se concentra, essayant de dissiper le brouillard qui l'entourait aen permanence. Le sommeil s'accrochait à son âme comme un piège immense de tentacules hostiles qui le retenait prisonnier. La douleur était extrême mais iel n'abandonna pas et sentit petit à petit son esprit se libérer. La brume explosa et sa souffrance disparut d'un seul coup, laissant iel apprécier la pleine conscience de lui-même pendant un court instant. Iel était là, iel existait, sans aucune barrière et c'était la plus belle chose qu'il lui avait été donné de ressentir. Iel pensait, cogitait alors même qu'aucun support à ses idées ne lui avait été donné.

 Puis l'énergie phénoménale libérée se condensa, s'effondrant sur elle-même. La pression augmenta, montant dans des proportions vertigineuses et se libéra d'un seul coup. Iel fut balayé et disparut comme iel était apparu alors que du rien naissait le tout.