Chapitre 27 : Sauce aux lumas

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Chapitre un peu dur, avec un langage cru. Âmes sensible s'abstenir.

Le policier contacta Rosa directement pour l'informer de la protection qu'il avait mis en place pour elle. Un tracer GPS avait été activé dans son téléphone et une puce avait été installée dans un pendentif qu'elle ne devait en aucun cas quitter. Si jamais Luigi l'enlevait, ils sauraient où la retrouver.

- Comment te sens-tu ? Tu es prête ?

- Je crois que je ne serais jamais vraiment prête, mais quand il faut y aller...

- On fait comme on a dit tu te souviens bien ?

- Je ne suis plus la gamine effrayée de seize ans vous savez ?

- Oui, désolé. Alors ?

- Oui c'est bon.

Rosa savait qu'elle était surveillée, elle laissa entendre qu'elle avait décidé de retourner dans son appartement. Elle faisait le trajet à pied, comme elle l'avait toujours fait et se retrouvait en apparence seule chez elle. En réalité, un agent se trouvait dans l'appartement mitoyen qui par chance se trouvait être libre. Il ne fallut pas une semaine pour que Luigi morde à l'hameçon.

Ce jour-là, Rosa était partagée entre la déception que la confrontation n'ait pas encore eu lieu et l'appréhension qu'elle arrive enfin. Nerveuse, elle dut recommencer deux fois la cuisson des dos de lieu. Sanders lui fit les gros yeux mais n'ajouta rien. Il ne savait pas pour quelle raison la jeune femme était si fébrile. Cela ne lui ressemblait pas. Il se doutait que la pression de son passé et des agressions qu'elle avait subies jouait sur son moral. Elle ne faisait plus la fermeture, les employés s'étaient mis d'accord là dessus, surtout depuis qu'elle était retournée dans son appartement, ce que personne ne comprenait vraiment. Elle partit donc un peu avant le barman et le saucier. Rosa était lasse, elle était fatiguée de tout ça et regrettait presque de ne pas s'être simplement enfuie aux Usa, rejoindre Marc. Marc avait été un soutien indéfectible : malgré le décalage horaire et la charge de travail qu'il gérait, il l'avait appelée régulièrement, la rassurant et l'encourageant.

Rosa venait de tourner dans la rue du 8 mai, quand elle fut attrapée par l'arrière et très vite un mouchoir nauséabond fut posé sur son nez et sa bouche, l'empêchant de bien respirer. Elle sombra ensuite dans un sommeil cotonneux et irrépressible. Elle eut vaguement l'impression d'être chargée sur l'épaule de quelqu'un avant de perdre connaissance.

Luigi se réjouissait, enfin sa patience avait payé. Presque sept ans que cette pétasse lui glissait entre les doigts. Mais il avait payé, elle lui devait une nuit. Il se doutait que depuis le temps elle n'était plus vierge, mais peu importait. Il avait trop la rage pour la baiser lui-même, il avait trouvé un gars qui aimait bien les filles qui résistent. Il fallait bien ça, car il ne doutait pas que Rosa allait se débattre et faire tout pour s'échapper encore une fois. Cette fois-ci il n'avait pris aucun risque. Il avait enfermé la gonzesse dans un sous-sol sans fenêtre. La seule porte s'ouvrait de l'extérieur. Elle avait le strict nécessaire. De toute façon, il tiendrait sa parole, cela ne serait qu'une nuit. Il aurait aimé la briser, elle était plutôt bien foutue et sûr qu'il aurait eu des clients intéressés. Mais il ne voulait pas s'encombrer d'une fille pareille, trop d'emmerdes. Il avait dû tuer le beau-père qui devenait un peu trop gourmand et qui avait voulu le faire chanter. Franchement, il s'était cru où le mec ? Il n'avait même pas été capable de bien la dresser. Enfin, il nourrissait les poissons depuis un moment déjà.

Il n'avait pas déshabillé la fille, son client voulait pouvoir lui déchirer ses fringues. C'était son trip, après tout au prix où il payait, il pouvait bien faire ce qu'il voulait. Il avait quand même pris le temps de tâter un peu la marchandise. Elle avait de jolis seins, bien ronds. Et un cul ! Bon sang, si ce n'était pas elle, il aurait sûrement goûter à la marchandise avant l'arrivée un client. Encore dans les vapes elle ne se serait rendue compte de rien. Il avait placé une caméra dans la pièce et il suivait l'éveil de la fille. Elle avait du mal à respirer. Il se doutait bien qu'elle n'était pas à l'abri d'une crise d'angoisse. Mais il n'en avait rien à foutre. Si elle devait crever ou disparaître cela lui allait très bien aussi. Il envoya un texto à son client pour le prévenir que le colis était livré. Il n'eut pas de réponse mais il s'imaginait bien l'homme d'affaires prendre la route pour consommer son bien. Rosa n'était plus qu'une chose, un simple objet de marchandise.

Rosa était à présent bien réveillée. Elle ne reconnaissait pas ces lieux lugubres et froids. Cela ressemblait à une chambre de prison ou un lieu de torture. Elle n'avait aucun moyen de s'échapper. Elle espérait que la police soit en route. Elle avait été rassurée au début, lorsqu'elle avait vu qu'elle était encore vêtue. Mais l'angoisse n'avait pas tardé. Elle avait dû mal à respirer, sa trachée se resserrant à chaque respiration. Elle ne savait pas combien de temps s'était déroulé depuis qu'elle avait perdu connaissance. peut-être faisait-il jour à présent. Elle resta prostrée encore un moment avant d'entendre enfin du bruit. Des pas lourds approchaient, l'attente était insoutenable. Des frissons remontèrent le long de son échine. Mue par un réflexe, elle se balança d'avant en arrière, les bras resserrés autour d'elle comme un cocon protecteur. Son esprit était vide. Elle ne savait comment s'en sortir cette fois. Enfin les pas s'arrêtèrent devant la porte, elle le devinait grâce au filet de lumière sous la porte qui fut obscurci lorsqu'on déverrouilla la porte. Elle ne le vit pas tout de suite. Sa haute stature était encadrée par le montant de la porte, la lumière plus importante derrière lui projetait son ombre menaçante sur Rosa.

Il resta ainsi. Planté sur le seuil. Elle n'arrivait pas à deviner ses traits. Elle devina un sourire de satisfaction lorsqu'elle essaya de reculer davantage. Elle put seulement s'écraser un peu plus contre le mur irrégulier et froid. Son corps se mit à trembler de façon incontrôlable. L'homme ôta sa veste et la déposa sur la chaise à l'entrée. Il remonta les manche de sa chemise, très lentement les yeux fixés sur Rosa. Chacun de ses gestes étaient lents et calculés faisant monter la tension nerveuse de la jeune femme. Elle lui avait échappé une fois, cette fois-ci ce ne serait pas le cas. Personne ne le ridiculisait de la sorte. La rage à l'encontre de cette pucelle n'avait fait que croître. Elle allait devoir assouvir la violence qu'elle avait déclenché en lui. Il attendit patiemment qu'elle releva la tête. Il savait que sous ce calme apparent se cachait une furie. Il se délectait d'avance de la voir se rebeller pour mieux la soumettre.

Ne captant aucun mouvement, Rosa finit par relever la tête. Il se mit alors en mouvement. La porte se referma derrière lui et le son désagréable du verrou qui claque lui rappela sa situation. Tel un prédateur, il avança. Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur et attrapa son menton pour l'obliger à la regarder.

- Tu ne me demandes pas ce que tu fais là ? Suis-je bête ! Tu sais que tu dois payer ta dette. Tu me dois une nuit de baise.

- De viol plutôt !

Les mots quittèrent sa bouche malgré elle. Sa voix rauque de n'avoir pas parlé ni bu depuis longtemps lui irrita la gorge.

- Ah ! Tu n'as pas perdu la langue ! J'ai hâte que tu me supplies de t'épargner.

Il plaqua violemment ses lèvres sur celles de la jeune femme, ses doigts enfoncés dans la mâchoire de Rosa, l'empêchant de reculer. Elle tenta de le repousser avec ses mains, mais l'homme était grand et fort, elle ne faisait pas le poids. Quand il voulut insérer la langue dans sa bouche, elle saisit sa chance et mordit vivement l'appendice. Elle sentit le goût ferreux du sang sur sa propre langue. L'homme se détacha en la repoussant.

- Je vois que tu aimes quand c'est violent chérie. Me voilà ravi. Prends ça salope !

Il lui asséna alors une claque monumentale qui lui fit voir trente-six chandelles. La douleur cuisante sur sa joue irradiait jusqu'à son oreille. Ses mains immenses allaient assurément lui laisser des marques.

- Voyons voir ce que tu caches là-dessous. Déshabille-toi !

Elle en fit aucun mouvement refusant d'obtempérer.

- Tu aimes qu'on te déshabille petite pute. Tu m'excites tant je ne te promets pas que tu puisses reporter tes frusques après !

Sans attendre, il agrippa un pan de son chemisier et tira de façon à arracher les boutons dévoilant sa lingerie. Rosa essaya de se couvrir comme elle put.

- Bah les pattes ! Tu voulais pas le faire, ne me prive pas de ce plaisir.

Il fit descendre les balconnets de son soutien-gorge, palpa durement ses mamelons, les pinçant fortement.

- Je suis sûr que personne ne t'a encore touché comme ça. T'aimes ça hein !?

Rosa retenait comme elle pouvait la bile qui lui montait à la gorge. Elle voulut le frapper de son coude, mais anticipant son geste, il bloqua ses mains avec son chemisier.

- Là ! t'es tellement belle coincée comme ça, les yeux noirs de rage. Je sens que je vais prendre un pied d'enfer. Pour toi je te promets rien par contre.

Il sortit un couteau de sa poche et découpa son pantalon, emportant sa culotte avec. D'un coup de lame il fendit en deux son soutien-gorge. Elle se retrouvait à sa merci, nue et exposée, les lambeaux de ses vêtements l'encadrant. Il releva la tête et désigna du menton une caméra que la jeune femme n'avait pas vue.

- Tu offres un spectacle magnifique ! J'en connais un qui doit bien se rincer l'œil. C'est quoi ça ? fit-il en lui arrachant le pendentif qu'elle portait autour du cou. Je vais le garder cela me fera un souvenir quand je repenserai à cet instant.

L'allusion au pendentif redonna un peu d'espoir à Rosa. La police devait être sur ses traces, ils viendront la sauver bientôt. Elle devait juste tenir le coup. Elle n'était plus seule.

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