Chapitre 31 : Pièce montée
Ils retrouvèrent rapidement leurs marques. Le chef fit goûter à la jeune femme les produits qu'il avait lui-même découvert quelques semaines plus tôt. Ils essayèrent des mélanges, des assortiments plus ou moins réussis. Rosa en profitait pour être proche de Marc et ce dernier utilisait tous les prétextes pour la frôler ou la toucher. Il lui volait des baisers dès qu'il le pouvait. Ce flirt délicieux émoustillait les deux jeunes gens. Le personnel arriva ensuite, l'équipe de tournage également, mais sans la réalisatrice, ce qui soulagea Marc. Au moment, où Rosa allait quitter la cuisine, il la rattrapa et l'embrassa à pleine bouche devant les cuisiniers et le personnel de l'émission. Il y eut des sifflements et la caméra ne rata rien. Ils ne le savaient pas encore, mais ils seraient dans le making-off de l'émission.
Rosa alla en salle et se trouva une petite place d'où elle envoya un message en France à Robert. Il devait être trop tôt pour qu'il lui réponde. Elle n'eut pas besoin de commander, trente minutes plus tard, alors que les premiers clients arrivaient, on lui servit le plat que Marc lui avait préparé. Elle prit le temps de le déguster s'attachant aux saveurs et aux textures. Elle retrouvait la patte du chef, cet arrangement subtil des goûts, ces associations qui auraient pu paraître improbables qui se révélaient délicieuses. Elle aimait toujours autant sa cuisine. Elle avait un peu évolué, il utilisait de nouvelles saveurs. Elle patienta ensuite la fin du service. Marc entra en salle, cherchant la jeune femme. Il fut alpagué et félicité plusieurs fois avant d'atteindre le recoin où se trouvait Rosa. Il l'embrassa, elle posa sa paume sur la joue du chef en une tendre caresse.
- Alors tu as aimé ?
- Oui c'était très bon. J'ai eu un peu peur du dosage de la cardamone au début mais cela s'équilibrait bien avec l'ail.
Marc l'écoutait religieusement, les yeux pétillants.
- Tu m'apprendras à faire ce plat ?
Il hocha la tête puis ajouta :
- si tu me fais goûter tes fameux scones pour lesquels tu reçois tant d'éloges.
Elle rit et acquiesça. Rosa le suivit en cuisine pour la fin du service, écoutant les conversations et les bruits de cuisines. L'ambiance paraissait détendue pourtant, le chef français, bien que respecté, semblait être mis de côté. Au lieu de se sauver comme il avait eu l'habitude de faire, Marc fit comme Rosa et salua chaque cuisinier. Il la conduit ensuite dans son bureau. Il se changea sans prêter attention au regard de la jeune femme. Rosa ne perdit pas une miette du spectacle. Elle apprécia voir les muscles roulés quand il ôta sa chemise. Sa peau était dorée et paraissait velouté. Elle avait très envie de tendre les doigts et de le caresser. Sentant le regard de la jeune femme sur lui, Marc se retourna. Il fut satisfait quand il vit les yeux brillants de désir de Rosa. Il s'approcha, lui prit la main et la posa sur son torse chaud, lui donnant ainsi l'autorisation de le toucher. Sans parler, Rosa fit glisser ses doigts sur ses épaules, tata la fermeté de ses bras, apprécia le vallonné de ses pectoraux et de ses abdominaux. Marc se retenait pour ne pas lui sauter dessus. Il avait terriblement envie d'elle, sons sexe durcissait dans son caleçon. Bientôt il ne pourrait plus cacher la bosse proéminente qui se formait. Alors que la main de la jeune femme descendait encore, il passa un bras autour de sa taille et la rapprocha de lui pour sentir leurs deux corps coller l'un à l'autre. Il captura ses lèvres d'un baiser fougueux. Il n'avait jamais autant désiré une femme. Était-ce ces longs mois d'abstinence ? Le manque ressenti pour la jeune femme près de lui ? Ou elle ? Juste elle qui l'avait envoûté ?
Rosa ne réfléchissait plus. Comme on goûte un nouveau plat, elle se laissait envahir par ses nouvelles saveurs. Marc avait un goût délicieux. Sa bouche experte lui tirait des gémissements qu'elle n'aurait su retenir. Déjà son cœur pulsait fort entre ses cuisses. Elle se tortillait, en proie à un désir puissant. Elle le voulait. C'était bien plus fort que des semaines plus tôt lorsque légèrement ivre elle avait voulu se donner à lui. Ce besoin urgent de s'unir à lui faisait peur et pourtant il promettait tant de plaisirs et d'amour partagés. Marc rompit leur baiser et souffla :
- Arrêtons-là, je veux prendre mon temps chérie.
Rosa se renfrogna quelque peu. Comme une enfant que l'on prive de dessert. Elle ne voulait pas attendre, elle le voulait ce soir, cette nuit. Elle avait assez attendu. Elle voulut reprendre leur baiser, mais Marc la bloqua.
- Un peu de patience chérie, pas ici. Je ne voudrais pas que l'on soit interrompu.
Il se couvrit rapidement et lui prenant la main, il la guida d'un pas rapide en dehors du restaurant. Rosa ne comprenait plus. Il voulait prendre son temps pour qu'ils continuent à se découvrir et il semblait bien pressé soudain. Le trajet fut vraiment rapide et à peine les portes de l'ascenseur passées, Marc attira la jeune femme dans ses bras et l'embrassa ardemment. Rosa sentit contre son ventre le désir de cet homme pour elle. Elle n'avait jamais apprécié le contact masculin, encore moins avec les agressions qu'elle avait subies. Mais il s'agissait de Marc, et ce contact faisait toute la différence. Il se retenait de ne pas la prendre là dans l'ascenseur, leur baiser le mettait dans tous ses états. Il la voulait. Seul l'arrivée à leur étage le sortit des brumes du désir. Main dans la main ils rentrèrent dans l'appartement. Il cueillit un nouveau baiser et lui demanda si elle voulait prendre une douche.
- Vas-y j'irais après. J'ai besoin de me débarrasser des odeurs de cuisine.
Sous l'eau, Rosa se sentait fébrile. Son corps excité semblait sensible à chaque fois qu'elle passait ses mains sur elle. Un courant d'air dans la cabine lui signala une intrusion.
- Désolé chérie, je n'ai pas pu résister. TE savoir nue, je... je peux ressortir si tu préfères.
- Non, viens-là.
Audacieuse, elle lui prit les mains et lui laissa de la place sous le jet d'eau. Marc se retint de se coller à elle. Elle mit du gel douche dans sa paume de main, le fit mousser et entreprit de le savonner. Il savourait les gestes doux de cette femme qui le rendait fou. Son excitation grimpa en flèche lorsque Rosa approcha sa main de son sexe. Dressée sa queue réclamait le toucher de la jeune femme. Mal à l'aise, Rosa n'osa pas le prendre en main.
- Tu me fais confiance ? Tu as envie ? s'assura une nouvelle fois le chef.
Elle acquiesça, la gorge trop nouée et le souffle trop court pour pouvoir prononcer le moindre mot.
- J'ai besoin que tu me le dises chérie.
- Ou... oui. Oui j'ai confiance en toi. J'ai envie de toi Marc.
Il ne lui en fallut pas plus pour la plaquer contre lui, la douceur de sa peau l'enivrait. Il lui prit la main et la posa sur son sexe déjà dur. Il guida son geste faisant aller et venir ses doigts sur sa hampe. Alors qu'il se sentait venir, il arrêta son geste.
- Viens, j'ai envie de te déguster.
Ils quittèrent la douche, se séchèrent sommairement avant que Marc de se plaque contre le corps gracieux de Rosa. Il l'embrassa, passa ses mains sous ses fesses et la souleva pour la porter jusque dans la chambre. Délicatement il la coucha sur le lit et s'allongea tout contre elle. Il ne pouvait plus arrêter ses mains qui parcouraient le corps de la jeune femme.
- Si c'est trop pour toi, tu m'arrêtes Rosa.
- Embrasse-moi.
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