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Le retour à la maison est compliqué. Je dégouline de sueur. Certains carrés de peau non protégés par mes vêtements collent au siège en cuir de ma voiture. Tout en actionnant la climatisation, mes yeux regardent la route. Malgré la chaleur suffocante, le flot de souvenirs, mes émotions en vrac, je reste concentrée sur ma conduite nerveuse.


Pare-chocs contre pare-chocs, la circulation avance très lentement. Je suis obligée de m'engager de force dans le rond-point, personne n'a la présence d'esprit de me laisser passer. Dans le rétroviseur, je guette sur ma droite avant de sortir. Je m'éloigne de l’embouteillage, emprunte une série de virages et tourne à droite pour monter mon chemin jusqu'au portail, qui par chance est ouvert. Du pied, j'enfonce sans ménagement le frein, faisant voler quelques graviers. Je sors précipitamment, ma portière cogne la poutre en bois de ma terrasse. Rien de grave, ce n'est pas la première fois et ça ne sera pas la dernière. Dans la pénombre de mon chez-moi, j'enfile mon maillot, mes lunettes de soleil menacent de tomber. En les remettant en place sur mon nez, je prends ma serviette de bain et décide d'aller me rafraîchir à la piscine.


Ma serviette sur le fauteuil, mes claquettes à côté, je mouille certaines parties de mon corps avant de me glisser dans l'eau. Quelques brasses plus tard, je me laisse flotter sur le dos. La combinaison de la fraîcheur de l'eau sur mes membres et la chaleur des rayons de soleil sur mon visage, me décontracte.


Mon regard se perd dans un ciel azur sans nuage. Sentant que mes pensées négatives reviennent, l'auto-hypnose s'impose. Les paupières fermées, je visualise mon escalier de détente, en haut, une lumière éclatante m'attends. Posément, je monte marche par marche. Mes muscles se relâchent les uns après les autres, ma respiration est calme.


Au moment d'atteindre le palier, je sens mon corps s'enfoncer dans l'eau, me sortant subitement de ma transe. J'ouvre les yeux, à l'aide de ses bras, mon frère se hisse sur le rebord et sans attendre, il plonge maladroitement en éclaboussant tout sur son passage.


Dans un coin du bassin, je l'observe un instant faire le zouave. Il me propose une partie de volley. J'accepte sa proposition, en le faisant jurer de ne pas jouer comme un bourrin. Après des échanges plus au moins réussis, nous sommes rejoints par ma mère et la copine de mon frère. Un match en double s'engage dans la bonne humeur.

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