Thomas se lève, m'embrasse sur le front, puis se dirige vers la salle de bains. Je me permets de jeter un petit coup d’œil à son fessier aux formes bien définies. La porte passée, je relâche mes bras et retombe sur le matelas, le sourire aux lèvres. Ma tête s'enfonce dans le coussin molletonné, à la douce odeur de lessive. Je décide de me mettre debout, au moment où j'entends l'eau s'écouler. Nos vêtements sont éparpillés sur le sol. Dans ce désordre, j'aperçois ma tunique. Tout en l'enfilant, je cherche ma culotte. Je la retrouve pendue à l'un des accoudoirs du fauteuil.

Dans une tenue presque décente, je pars en expédition d'une pièce particulière à mes yeux. Celle d'un souvenir tendre et divin. J’atteins la porte qui s'avère ouverte. La pièce se trouve dans l'ombre, je tâtonne le mur sur ma gauche et actionne l'interrupteur. M’apparais, non pas une chambre, mais un bureau moderne. Sur le secrétaire, je distingue une boîte ouverte et des papiers disséminés autour. Je m'installe sur la chaise et attrape une feuille. Reconnaissant immédiatement mon écriture, je parcours la lettre, puis une autre et encore une. Les larmes s'échappent au cours de ma lecture. Dans le carton, je découvre des photographies de Thomas et moi, main dans la main, nous enlaçant, et nous embrassant.

Soudain, interrompu par un grincement, je tourne la tête et aperçois Thomas adossé dans l'encadrement.

_ Tu les as gardées pendant toutes ces années, murmuré-je en me levant.

En deux enjambées, il me rejoint et me prend dans ses bras. De nouveau, nos regards s'emparent l'un de l'autre. Ne perdant pas sa bonne habitude, il me dépose trois baisers : le front, le nez et la bouche. Il prend place sur le siège et m'attire à lui avec délicatesse, m'incitant à s'asseoir sur ses genoux. Tandis qu'il plonge sa main dans un tiroir, je passe mon bras autour de son cou et caresse son épaule nue. Il en sort un coffret bleu.

_ Alisée, durant toutes ces années... J'ai acheté ce coffret... Je t'aime et...

Il s'arrête cherchant ses mots.
Son hésitation le rend encore plus beau. Je ne peux m'empêcher de déposer mes lèvres sur chaque partie de son visage, son cou et pour terminer sa bouche que je prends avec engouement.

_ Tu ne m'aides pas beaucoup, lâche-t-il après que les battements de cœur se soient calmés.

_ Désolée... Commence par le début.

_ Le début, ok.

Il ouvre l'écrin, une magnifique bague chatoyée en son centre. Je veux réagir, mais la situation étant compliquée pour lui, je me tais et le laisse continuer.

_ Je l'ai acheté quelques mois après que tu aies commencée tes études en droit...

Une fois de plus, mes yeux s'humidifient, ma respiration s’accélère. Il effleure gentiment mon bras pour me calmer. Je lui souris, l’encourageant à poursuivre.

_ J'attendais le bon moment pour te la donner, mais malheureusement, je ne l'ai jamais trouvé...

Sur ses paroles, j'expire par la bouche, tout en tremblant. Sans m'en rendre compte, j'ai coupé ma respiration durant quelques secondes. Des perles mouillent mon visage. Du bout de son pouce, il en essuie une.

_ Si tu es d'accord, j'aimerais qu'on reprenne notre histoire là où elle s'est arrêtée. Qu'en penses-tu ? me demande-t-il d'un regard brillant.

Alors que mon cœur bat la chamade, je prends la bague et la mets sur l'annulaire de la main gauche. Comblé, il m'embrasse langoureusement.

FIN