Ce monde fait bien trop de bruit,

dans ce chaos de gens qui rient,

je cherche celui avec qui dévorer la nuit.

Je suis celle qui, sous la lune, réalise ses envies.

Celle qui nourrit ses démons affamés de fruits interdits.

Mes yeux avides scrutent, cherchent une âme aussi impure que la mienne.

Homme ou femme, qu'importe, tant que cette nuit, sa jouissance m'appartienne.

Je te vois.

Toi aussi tu ne comprends plus pourquoi ils aiment.

Pourquoi ils espèrent.

Pourquoi ils prient.

Tes yeux ne sont que douleur et colère,

l’énergie qui t’entoure n’est que ténèbres.

Je t’imagine déjà déverser cette rage en moi.

Tu es vide.

Tu croises mon regard, tu sais que je suis prête à te recevoir.

Je suis vide.

Tu es mon semblable.

Celui qui se nourrit, lui aussi, de corps et de cœurs,

pour goûter un peu à la vie.

Mais les morts ne peuvent mourir.

Tes enfers ne m’effraient pas.

Les miens t’attendent, t’ouvrent les bras.

Cette nuit, nous créerons un vaste jardin de fleurs fanées, et de chrysanthèmes éternels,

sous un ciel que les étoiles auront déserté.

Car nos corps sont des tombes abandonnées, où l’amour a péri.