11. Etoile des Neiges
A l’approche des fêtes de fin d’année, nous avons organisé le passage au jour de l’an en petit comité à la montagne.
Les parents de Christophe possédaient un studio dans une petite station sympa et c’était l’occasion d’en profiter.
Au départ, nous étions cinq prévus, mais puisque Sophie s’est désistée au dernier moment, nous sommes partis à quatre : Alexandre, Marcus, des vieux potes du lycée et nous, le seul couple. Nous voilà, donc, partis en direction de la Haute-Savoie pour une petite semaine à la neige.
C’était effectivement, une station sympa avec ce qu’il faut de commerces, de pistes et de chemins pour se promener.
L’immeuble était un peu plus haut que la station au bord des pistes.
Le studio, situé au troisième, était plutôt petit, mais il y avait de quoi faire.
Autant vous le décrire, que vous puissiez mieux vous rendre compte :
Après avoir franchi la porte d’entrée, on trouvait à gauche les toilettes puis une très petite salle de bains (avec une baignoire dans laquelle on ne peut tenir qu’assise) et à droite en face des pièces d’eau, des lits superposés.
Ensuite dans l’enfilade, il y avait l’espace salon et repas avec clic-clac à droite et coin repas à gauche (kitchenette et table) qui débouchait sur le balcon. Enfin, au fond à droite, un autre coin nuit, avec lit double, qui prend quasiment tout l’espace de la piécette.
Tout cette surface n’avait pour séparations que des demies cloisons.
Petit, ouvert mais pourtant, tout se passait bien, simplement. La promiscuité n’était pas problématique. Chacun faisait attention à la pudeur des autres.
Nous nous entendions bien tous les quatre, et comment dire, les garçons étaient des gars sains et apparemment francs du collier.
Marcus, pouvait passer pour l'intello du groupe mais c’était juste quelqu’un de très brillant qui subissait une pression familiale énorme. Il avait un sacré sens de l’humour et vivait dans son monde, peut-être n’abusait-il pas un peu de l’herbe pour se détendre, pour oublier tout ce carcan mais aussi dissiper le petit (gros) faible qu’il avait pour Sophie.
Alex, faisait, lui, plus figure d’enfant de bonne famille, propre sur lui, toujours bien coiffé. Très sympa lui aussi, très pince sans rire. Un brin mystérieux… un brun ténébreux.
Bien que Sophie, nous ait lâchés, tout se passait bien. Étant la seule femme du groupe, entourée de mon copain et de nos potes célibataires, il fallait juste s’organiser pour ne pas créer d’incident (ne pas se promener en tenue inadéquate, toquer avant d’ouvrir la porte de la salle de bain, mettre le verrou..), le seul hic était l’étroitesse de cette salle d’eau, se sécher passait encore mais se déshabiller ou se rhabiller, une vraie gageure.
Pour les garçons, ça allait, ils avaient leur lit à 1 mètre de la porte. Pour nous, au fond de l’appart’ ce n’était pas la même, c’était plus difficile, surtout pour moi.
En effet, il fallait me déshabiller dans le minuscule coin nuit, traverser le studio pour aller dans cette pièce.
Quelle bêtise de ne pas avoir pris, mon peignoir, ou ne serait-ce que mon kimono. Donc, je traversais la pièce enroulée dans ma serviette de bain.
Dans ces moments là, il y aurait pu avoir des gestes ou des regards déplacés, mais non.
Je me doute bien qu’Alexandre qui était dans le lit du bas, pouvait, lorsqu’il s’y trouvait, entrevoir ce qu’il y avait dessous ma serviette. En ce qui concerne Marcus pour lui c’était la vue plongeante assurée sur ma poitrine. Mais je n’ai jamais rien perçu de tel. Je me doute bien, qu’ils ont sans doute jeté un œil ou deux,- qui ne l’aurait pas fait ?- mais s’ils l’ont fait, c’était très discret.
Nos petites vacances se déroulaient bien, nous avions peut-être le luxe d’être à la montagne pour une semaine, pour fêter le nouvel an, mais nous n’avions pas le budget pour faire du ski.
Alors nous nous sommes contentés d’activités plus économiques : ballades, descentes en luge, batailles de boules de neige et jeux de cartes le soir.
On ne s’ennuyait pas.
Ce séjour à la montagne avait réveillé nos âmes d’enfants qui, il faut le reconnaître, n’étaient pas endormies depuis très longtemps.
Fallait nous voir après les repas bien arrosés et les cafés « enfumés » (Marcus ?), prendre les luges pour dévaler sur la pente du pied de l’immeuble en riant aux éclats, tout cela pour finir en roulé-boulé dans la neige morts de rire.
Ne pas subir le froid et l’humidité et ne les sentir qu’une fois ceux-ci bien incrustés dans nos vêtements.
Nous faisions également de superbes promenades dans les sous bois enneigés.
Le cadre était magnifique, et tout prenait un tour apaisant et silencieux quand il se mettait à neiger.
Le réveillon de la Saint Sylvestre arriva, et ce jour avait été particulièrement froid, Il n’avait pas cessé de neiger et le vent n’est tombé qu’en milieu d’après-midi. Nous avions tenté une petite promenade avant d’aller faire les dernières courses pour le réveillon. J’ai préféré remonter.
- Les garçons, j’ai trop froid, je ne descends pas avec vous, je vais me mettre au chaud. Ne vous pressez pas je vais squatter la salle de bain un petit moment.
- Ok Carole .
- Au cas où, toquez à la porte avant d’entrer.
J’avais, en effet, envie de prendre mes aises dans cet appart’ que je n’avais que pour moi.
Il est vrai que la galanterie avait été de mise durant le séjour, et j’avais le privilège de passer à la douche la première. Mais là c’était différent.
Je suis donc remontée, j’ai retiré mes après-ski que j’ai jetés sur le balcon. j’ai retiré ma doudoune et me suis posée, plutôt laisser tomber, sur le canapé.
Enfin au calme dans le studio.
Après cette dernière promenade qui n’avait pas été de tout repos, c’était plutôt bienvenu. En effet, entre les passages où tu t’enfonces dans la poudreuse jusqu’à la cuisse parce qu’un gentil crétin pensait qu’il y avait un raccourci, et les batailles de boules de neiges, j’étais claquée.
Enfin , l’appart’ rien que pour moi ! Mais, j’appréciais notre cohabitation, les garçons étaient vraiment cool, et, même, je me faisais bien à l’idée d’être la seule fille aux petits soins de son « harem ». oui ça me plaisait.
Avoir trois hommes pour soi…
Je commençais à partir dans mes pensées et rapidement ce sont des idées plutôt coquines qui occupèrent mon esprit.
Seule femme avec trois hommes, la promiscuité a d’autres avantages !
Je les imagine, justement là, assis à la table, sur le canapé ou le lit, en train de me regarder alors que je me déshabille.
Je sens les regards qui se tournent quand je retire ce sous-pull moulant et que je cache maladroitement ma poitrine avec la serviette. Oui j’imagine passer ce morceau de tissu autour du corps, et qui n’est passez grand pour cacher, et, ma poitrine, et mes fesses.. je me vois passer « innocemment » avec le bas de cette serviette qui arrive juste au niveau de l’arrondi de mes fesses, tout cela sous leurs yeux..
J’imagine Alexandre et Marcus, se caresser dans leurs lits, pendant qu’au fond du studio, Christophe me fait l’amour, et que nos bruits les inspirent. Oui je les imagine, s’imaginer des choses en entendant mes soupirs étouffés..
STOP STOP STOP
Qu’est ce que tu fais ma fille ?
Je balaie ces images de mon esprit et retire la main de mon t-shirt qui était venue se glisser malgré moi sur mon sein gauche.
Je souffle un bon coup, et me reprends.
Je me déshabille vite, en jetant mes vêtements sur le lit, et file vite, nue, dans la salle de bain avec ma serviette à la main.
Je prends une douche bien chaude, la vapeur envahit vite la minuscule pièce, je n’ai pas mis le verrou, quelqu’un pourrait rentrer, et moi je ne pourrais même pas faire la différence entre aucun des trois à cause de toute cette vapeur, on se croirait presque dans un hammam.
Qui est cet homme qui rentre pour me regarder en train de me savonner le ventre et les seins ?
Et, si ce n’était pas Christophe, je pourrais toujours feindre l’ignorance.. jouer l’innocente, puis mettre mon pied sur le rebord de la baignoire pour me savonner doucement le haut de ma cuisse et, cet homme qui tend la main vers moi et du bout du doigt effleure mon tét..
STOP STOP STOP
J’essaie de chasser ces idées mais rien n’y fait, j’ai cette chaleur au fond de mes entrailles qui monte irrémédiablement, mon intimité est effectivement bien humide et prête à recevoir son dû.
Alors comme pour me punir je règle l’eau sur le froid et m’asperge la tête et le corps.. brr je suis saisie.
J’arrive tant bien que mal à reprendre le contrôle. Je sors de la baignoire et me place devant la glace en respirant doucement.
J’essuie du plat de la main la buée pour me regarder dans les yeux.
Calme toi ma fille. Rêve pas. Tous les hommes ne sont pas à tes pieds à te désirer, à vouloir apercevoir un peu de ton corps...
Regarde, Marcus, lui, n’a d’yeux que pour Sophie, et s’il vous fait partager son herbe, ce n’est pas pour profiter de toi derrière..
Quant à Alexandre... Alexandre, et bien, je sais pas, il est un peu mystérieux quand même, lui je ne sais pas.
Allez reprends toi, sinon, ils vont rentrer et te verront nue, et tu ne pourras rien dire.
Par je ne sais quelle précaution je m’enroule dans ma serviette et je sors. Je me dépêche pour m’habiller.
En vue de ce réveillon, on avait convenu, que la montagne ne s’y prêtant pas trop, que nous laisserions tomber l’idée de se mettre sur notre 31 pour ce 31.
J’enfile quand même une jolie culotte en dentelle, un caleçon long noir avec de belles chutes de fleurs blanches sur les côtés.
Et directement sur ma peau, j’enfile mon gros pull bien doux.. j’adore cette sensation.
Et la touche sexy, de grosses chaussettes de laine aux pieds.
Je retourne à la salle de bain, puisqu’on ne s’apprête pas, je vais utiliser mon petit atout féminin : le maquillage.
Pour bien faire les choses, je prends mon temps. J’ai presque fini lorsque j’entends taper à la porte.
- Allez-y rentrez !
Et mes trois compères rentrent dans le studio.
- Waow, il fait chaud là dedans !
- Rentrez vite. Je finis et on se boit un petit verre avant d’attaquer les préparatifs.
Je les entends discuter et rigoler dans la pièce de vie.
Apparemment, en remontant, ils ont vu en direct un allemand se planter avec sa voiture.
Ils l’ont aidé à sortir du bas-côté enneigé pour repartir doucement. Ils étaient fiers d’eux car ils avaient galéré pour sortir la voiture de cette ornière.
Dernière petite vérification dans le miroir, tu es belle ma fille, et voilà, fini !
Je sors de la salle de bain, ils me regardent tous les trois. Le maquillage fait son effet, car, trois jours qu’ils me voient « nature » et là : surprise !!!
- Ouaiis...
- Belle gosse !
Il ya même eu un petit sifflement.
Je suis contente de moi. L’effet œil de biche, teint nude et petit rouge à lèvres léger a marché.. je plais à mon harem !
On sort les bouteilles et je sers des verres à tous.
- Bon, les garçons ! Vous vous organisez pour la douche pendant qu’on prépare l’apéro et la fondue.
Marcus : - c’est comme vous le sentez les gars, je veux bien couper le fromage en attendant.
Christophe : - Vas-y Alex, j’irai après toi.
Alex : - Ok ça marche !
il se lève du clic clac et file en direction de leur « chambre ». Dos à la porte fenêtre, je le suis machinalement du regard. La discussion reprend, Marcus, parle du petit vin blanc qu’il a trouvé à la supérette : « du petit Jésus en culotte de velours » comme il aime si souvent à nous le répéter.
Du coin de l’œil je vois Alex se déshabiller. En fait, là, c'est moi qui le mate et je me rince l’œil, c'est clair. Il retire pull et t-shirt puis pantalon, il est en caleçon mouais pas mal.. j'en profite pour le détailler. Il est large d'épaules il a son petit ventre mais ça va et il a joli petit cul...
Pardon ? Hein ? oui, rhoo, ça va... il ne se serait pas gêné, lui, pensais-je pour me dédouaner. Il entre dans la salle de bains.
Marcus se lève pour aller aux toilettes. Christophe me regarde en souriant :
- Ça va amour ?
- Oui, oui.
- Tu es magnifique ce soir. Tu as vu comme ils ont réagi quand tu es sortie de la salle de bain ?
- Oui, dis-je en rougissant un peu, et je plonge mon nez dans mon verre pour couper court.
L'apéro et la fondue se préparèrent tranquillement. Marcus succéda finalement à Alex dans la douche puis ce fût le tour de Christophe.
Le moment était venu de trinquer à la nouvelle année qui allait débuter et la préparation glissa tout doucement en apéro.
L'alcool aidant, les langues se délièrent un peu, on a pu discuter de Sophie sans que Marcus ne se renfrogne au contraire : il était exalté... il n'avait pas qu'un petit faible il avait carrément fondu pour elle.
Alex nous parla d'une fille du lycée, qu'il avait réussi à faire venir de l'internat des filles à celui des garçons et qu'ils avaient fait l'amour dans son lit situé dans un box de six avec pour seules cloisons les armoires des uns et des autres.
Les discussions et allusions coquines furent légion mais cela restait quand même très soft.
Avant de débuter la fondue. Marcus prit la parole :
- Mademoiselle, Messieurs comme toute bonne fondue qui se respecte, d'autant qu'avec Christophe on y a mis du cœur et de l'amour, il y a des règles ! Règle numéro 1 : on fait des petits huits avec son pain, ça touille le fromage. Règle numéro 2 : on plonge bien au fond pour éviter que le pain ne boive tout le vin qui surnage. Règle numér-
Alex le coupa en souriant : - Bon Marcus On peut commencer ?
- Hop hop hop ! Attendez le plus important : si tu fais tomber ton pain tu auras un gage c'est certain ! Et on s'y tient ? Ok ?
En chœur : - Ok.
Et la fondue démarra.
C'était un repas super convivial. Nous parlions, rigolions..
Ce qui devait arriver arriva, les premiers morceaux de pain qui s'échappent, les premiers fusent donc :
Marcus : - Alex tu dois faire le tour de l'appart en faisant la poule !
Et voilà un étrange gallinacé qui cherche des vers dans la moquette du studio.
Les gages se corsent rapidement :
Alex : - Christophe, vas faire dix flexions torse nu sur le balcon et tu comptes à haute voix...
Le pauvre... je le regarde la condensation qui sort de sa bouche ses tétons tous tendus... mon pauvre chéri...
Et c'est comme ça que Marcus a fait le chat dans le couloir de l'étage...etc... des gages bien débiles j'en conviens mais si l'alcool rendait intelligent ça se saurait. Non ?
Tout se déroulait pour le mieux jusqu'à cet instant précis où je retire ma fourchette du fromage fondu... vide...le pain n'y est plus accroché.
Petit coup d’œil, Marcus et Christophe discutent sans regarder Alex n'a pas l'air de prêter attention, alors, sournoise, je vais pour replonger ma fourchette pour le repiquer quand :
- Hop hop hop Carole ! un gage ! Dit Alex
Mince je m'étais fait eue !
Marcus et Christophe en chœur :
- Un gage ! un gage !
Puis :- Alex puisque tu l'as vue c'est toi qui dit le gage.
Alex : - Je suis gêné Messieurs.. car ça mérite gros gage, Carole a essayé de tricher.
- Ah c'est la règle !
Je ne savais plus où me mettre déjà que les petits gages montaient crescendo. Que pouvait donner un gros gage, je craignais le pire.
- Carole doit nous faire Un strip-tease !!
- Un strip-tease un strip-tease !!
Même Christophe pris dans l’euphorie du jeu, tapait dans ses mains de concert avec Marcus et Alexandre ! J’étais coincée, je n’avais pas avoir le choix ! Alex, fier de sa trouvaille, me regardait fixement, finalement, la promiscuité lui a aussi donné des idées. Je sentais le rouge monter à mes joues. Je n'allais quand même pas leur faire un strip-tease là maintenant tout de suite.. j'étais prise au dépourvu et très troublée.
- Euh attendez les gars, non. Tentai-je d’un sourire gêné.
- Ok.. alors à la nouvelle année, c’est à dire dans très exactement 1 heure et quarante sept minutes tu nous en fais un.
J'essaie de faire bonne figure, je rigole avec eux, mais je suis très gênée, l’exercice n’est pas très évident.
Ainsi ça se tasse un peu et la fondue reprend. Peu de temps après, à son tour, Marcus fait tomber le morceau de pain.
Je saute sur l’occasion :
- Marcus, un gage !
- Ok, c’est la règle .
Je réfléchissais à toute vitesse, quel gage de fou allais-je bien pouvoir trouver pour me venger…
- Ben euh… puis rapidement, tu appelles Sophie et tu lui dis que tu l’aimes, là maintenant !
Marcus, implorant : - Ah non Carole, tu déconnes, pas ça..
Je tenais ma vengeance : - Ok. Alors quand c’est trop gênant, on laisse tomber le gage ? Bon ok. Tant pis.
Le jeu des gages s’arrêta ainsi, de lui-même, sans pour autant faire retomber l’ambiance qui est restée légère et conviviale. On a un peu dansé et chanté en attendant minuit.
Mais plus cette heure fatidique approchait, plus mon la mienne, d’heure, arrivait. Je craignais, troublée, que le strip-tease ne refasse surface.
Oui, troublée, car mes errements de cette fin d’après-midi ont fait ressurgir quelques vieux démons ou plutôt réveillé quelque chose en moi. Et l’idée de me dévêtir ne me déplaisait pas tant que ça.. et alors qui sait ce qu’il pourrait se passer ensuite.
Le truc, Ze truc qui me freinait vraiment, c’était la présence de Marcus. Je crois que son histoire avec Sophie, et puis même le personnage qu’il était, le désexualisait complètement à mes yeux. Sa présence était donc de trop, pour tout ça. Tant mieux, ça me mettait à l’abri de tout dérapage.
Minuit sonne, on s’embrasse en se souhaitant la bonne année. On entend les gens aux balcons qui crie et certains tirent des feux d’artifice...Et fort heureusement pour moi, le déshabillage passa à la trappe.
Plus tard dans la soirée, nous étions un peu plus calme. J’étais assise sur le canapé avec Alex à mes côtés, et Christophe et Marcus assis à la table. J’avais l’esprit embrumé par l’alcool et la fumette de Marcus. Pendant la discussion, la pointe du genou d’Alexandre effleurait tout juste ma cuisse droite. Il faisait balancer son autre jambe, et ce petit mouvement répétitif, entraînait son genou qui pressait par petites touches régulières ma cuisse.
Mon esprit tordu se réveille en moi, le désir monte en flèche.
J’étais super gênée et troublée. Je me décalais un peu sur ma gauche pour fuir ces mini coups de boutoirs si... enivrants.
Je relevai mes jambes pour poser mes pieds sur l’assise du canapé, mes genoux légèrement écartés.
Je reconnais que ma position n’était pas très décente.
En mon for intérieur, se livrait une bataille terrible entre ces deux moi. Fuir cette tentation, et en même temps essayer de la provoquer chez l’autre.
En tout cas, si j’avais été en jupe, les garçons attablés auraient eu une vue directe sur la dentelle de ma culotte, tant ma jupe aurait été relevée par la position de mes jambes.
Mes parties intimes montaient en température et se sentaient de plus en plus à l’étroit dans mon caleçon long.
Je sentis le poids du regard de Christophe qui me fixait avec un œil brillant, il avait deviné mon trouble. Il avait le même regard que le soir du sexshop, ce qui n’a pas contribué à me calmer.
Il a compris tout ce désir qui brûlait en moi.
La discussion continuait et tour à tour je les regardais.
Mon homme, déjà, me troublait avec de petits yeux brillants. Quand je regardais Alex, je le voyais se déshabiller, son côté brun ténébreux pas très causant me plaisait de plus en plus.
Je me revois dans la douche, la vapeur, je ne peux deviner qui se rapproche mais l’erreur n’est plus possible, ce n’est pas une main connue qui me caresse le sein puis parcourt mon ventre.. c’est bien Alexandre qui s’approche nu.
Je me sens perdue car je n’ai pas comme au mois d’août, l’envie de m’exhiber devant un autre, du moins, si, mais le hic c’est que j’ai envie de cet autre, oui, vraiment, et je le vois me caresser, je l’imagine en train de me..
Christophe me regarde en souriant… a-t-il vraiment compris ? Je ne sais plus. J’ai chaud, mon bas-ventre est en ébullition et j’ai honte de ce désir puissant, honte de ce désir infidèle.
Chaud ? Non, J’ai terriblement chaud, et dans cet état de « nervosité » je ne contrôle pas le léger battement de mes jambes. Mes genoux ouverts oscillent comme un petit battement d’ailes.
Mes cuisses s’ouvrent donc et se referment doucement à intervalles réguliers comme pour indiquer la voie à prendre, pour attirer les proies.
Mais qu’attend Alex pour venir s’agenouiller devant moi pour me butiner ?
Je sens des gouttes de sueur perler dans mon dos.. mais, je ne peux retire mon pull, je n’ai rien dessous, heureusement qu’il est suffisamment évasé au cou, pour glisser le long de mon épaule nue.. d’ailleurs, je constate qu’il est descendu plus bas que raison, et qu’il laisse apparaître la naissance d’une courbe.
Marcus qui était en train de regarder par la fenêtre, interrompit ma rêverie :
- Le temps se lève les gars, une première ballade nocturne sous les étoiles voir si rien n’a bougé. Tu viens Alex ?
Marcus aimait bien ce genre de promenade nocturne histoire de fumer un joint sous le ciel étoilé.
Alex, me regarde en souriant, - mince, a t-il deviné lui aussi ? L’ai-je trop bouffé des yeux ? Ou tout simplement me désire-t-il ?
Alex : - Oui allez.
Moi : - Allez-y les gars, je n’ai pas envie de mourir de froid.
Christophe me regarde puis :
- Je reste, moi aussi je vais ranger un peu.
Les garçons se lèvent, s’habillent et sortent :
- A tout à l’heure les amoureux.
- A tout’ !
La porte se referme, je dois être rouge comme une pivoine, Christophe éclate de rire. J’essaie de me lever, mais j’ai la tête qui tourne, je crois que je suis un peu plus que pompette.
Christophe se rapproche de moi, je vois qu’il est dans le même état que moi.
Il m’embrasse passionnément. Il se rend vite compte que je déborde de désir, et celui-ci se dirige maintenant vers lui.
Ses mains glissent sur mes fesses et sous mon pull. Sa main chaude, vient couvrir mon sein qui est déjà bien ferme.
Il me repousse doucement jusqu’à ce que je retombe assise sur le canapé.
Il s’agenouille devant moi, il me regarde et me retire le pull avec empressement.
Il est à genoux entre mes jambes, il m’embrasse le ventre, les seins avec une fougue que je lui ai rarement vu.
Il relève la tête, me regarde fixement, et fait glisser mon caleçon et ma culotte ensemble sur mes fesses que je relève volontiers pour l’aider à me libérer.
Les vêtements dévalent mes jambes à une vitesse vertigineuse et sont projetés dans le coin nuit.
Il continue à m’embrasser, à déposer ses lèvres par petites touches à l’intérieur de mes cuisses jusqu’au pli de l’aine. Mes lèvres sont déjà entrouvertes, brûlantes et luisantes de désir.
Il s’arrête soudain, puis :
Tu as eu envie d’Alex, ce soir.
- Qu-quoi ?
- Tu avais envie de coucher avec Alex ce soir.
Je baisse les yeux, coupable, un peu honteuse :
- Oui.
Il me regarde encore et fait glisser un doigt de mon nombril jusqu’à mon intimité.
- Tu veux qu’on organise une sorte de plan à trois avec lui ?
Silence
- Tu veux ? en même temps qu’il me dit cela, il fait glisser son doigt en moi .
Ses questions délicieusement inquisitrices et ce doigt glissant au fond de moi me transportent de plaisir, si ça continue, je ne réponds plus de rien.
- Tu veux sentir Alex en toi ?
Il en profite pour en glisser un deuxième.
Je finis par répondre en gémissant doucement : - Oui.
- Tu veux quoi ? Dis le.
Dans un souffle : - Je le veux en moi.
- Qui ?
Quelle douce torture, la honte se dissipait et l’image d’Alexandre prenait place, je les avais donc les deux pour moi.
- Je veux Alexandre en moi.
Il se relève puis : - Viens.
Il m'aide à me relever m'embrasse et m’invite à m'allonger sur le lit.
Il éteint la pièce principale, et va allumer l'entrée. En rentrant Ils comprendront qu'on est couchés.
Je suis allongée, lascive, les jambes bien écartées à rouler des fesses.. je veux mon homme de suite.
Il se rapproche jette ses vêtements et s'agenouille.
Il continue de se rapprocher, je n'en mène pas large : il a un regard de fauve.
Je le sens déjà à l'entrée de mon corps.
- Tu penses à lui, hein ?
Je n'ai pas le temps de répondre qu'il met un coup de rein pour venir tout en entier en moi. Sous cette pénétration, c'est plus un râle de plaisir qu'un oui qui sort de ma bouche.
-Tu penses à qui ?
- A lui.
- A qui ? Dis-le !
- Je pense à Alex.
Ses phrases sont ponctuées par ses coups de reins. Il me pénètre fort. A chaque fois que son bélier de sexe vient frapper au fond de moi, une vague de plaisir parcourt mon corps.
Que cette confession est agréable ! Il a su transformer un moment qui aurait été difficile à traverser, avouer ce désir, en un moment si fort et si bon.
Il me demande de me retourner, à plat ventre. Je m'exécute sans me faire prier, je me cambre bien en me calant bien la tête sur le traversin. Je remue des fesses tant j'ai encore envie de me sentir pénétrée fort par cette verge si chaude et agréable...
- Ferme les yeux. Je sens son sexe glisser entre mes fesses et son gland descendre en frôlant ma petite fleur interdite, je retiens mon souffle avec l'appréhension d'une éventuelle tentative, mais non, il passe son chemin, je souffle, puis il vient se présenter entre mes lèvres.
Comme fait exprès, la porte d'entrée du studio s'ouvre, Christophe stoppe net, et puis on entend les voix fortes de Marcus et d'Alex s’arrêter pour se mettre à chuchoter.
- Ah chuut ils sont couchés !
- Ils devaient être pressés de se retrouver pour la première fois de l'année !
Christophe vient faire passer la couette sur nous au cas où, puis se penche sur moi, porte sa bouche près de mon oreille et me glisse tout doucement dans un lent souffle chaud : - Écoute, il se rapproche, il est là.
Le désir grimpe encore et il en profite pour commencer me pénétrer doucement, le traître.
Je ferme les yeux en gémissant doucement..je serre les draps dans mes doigts.
Il me dit : - imagine.
Puis, dans un chuchotis :
- Il est là, il te regarde, il se caresse.
On ne faisait quasiment aucun bruit et on entendait les garçons vaquer : salle de bain, toilettes, verre d'eau à la cuisine... avec la lumière du petit spot qui vient nous éclairer doucement, mais sûrement, comme une poursuite au théâtre.
C'était surexcitant. Je sentais son souffle chaud à mon oreille, et ses lents et profonds va et vient m'arrachaient soupir sur soupir..
Au bout d'un petit moment, il se retire et me dit : - Je lui laisse la place.
Et la pénétration douce et profonde reprend.
Cette idée m'arracha un soupir plus fort que les autres.
C'est comme si tout était en arrêt sur image dans l’appartement : les garçons ne faisaient plus de bruit, je crois, et moi, je serrais fort les draps entre mes doigts, j'en venais à mordre la taie de traversin pour ne pas avoir à crier.
Cependant, il faudrait être sourd pour ne pas comprendre ce qu'il se passait là.
Christophe continue : - Tu aimes quand il est en toi, tu aimes le sentir derrière toi comme ça ?
Gémissante : - Ouiii.
Comment expliquer ce que je vivais : sentir un homme au fond de soi, imaginer un autre, cet autre, homme et entendre son amoureux à l'oreille chuchoter tout cela..
C'est terrible.
Avec toutes ces images en tête : Alex se caressant en me regardant ou en m'imaginant, Christophe regardant Alex venir en moi...le plaisir est venu très vite.
Le sommeil aussi.
Le lendemain, au réveil je n'étais plus sûre que cela s'était vraiment passé et j'avais l'impression d'avoir fait un rêve érotique.
Je penche la tête vers la cuisine, ils sont là tous les trois en train de déjeuner.
- Bonjour... dis je d'une voix endormie
- Salut Carole !
Tout le monde me sourit et à l'air de se comporter comme si de rien n'était.
J'ai du rêver alors.
Je me redresse en mettant la couette sur moi juste le temps d'attraper ma serviette et je me glisse sur la partie cachée du coin nuit pour m'enrouler dedans. Je me dirige vers la douche sous le regard de mes 3 hommes.
Dans la salle de bain, je mets en route l'eau et me glisse dessous.
Tout me revient petit à petit.
Non je n'avais pas rêvé.
Mon chéri avait une nouvelle fois réagi de la meilleure des manières. Il m'a devinée, il m'a accompagnée dans ce désir et m'a, je pense, gardée du bon côté de la fidélité. Je me savonnais sereine et bien dans mon corps.
Le séjour se termina sans autre "incident" même si je regardais Alexandre différemment.
C'est ainsi que l'on a ramené tout le monde, entier, sans encombre, de bons souvenirs plein la tête.
Arrivés à la maison, nous nous sommes posés tranquillement le temps de défaire les valises faire les machines etc.
De me retrouver toute seule avec mon chéri me faisait bizarre, la parenthèse à la montagne était belle et bien finie.
Cependant ce qui est à la montagne n'est pas forcément resté à la montagne...
Annotations