Tourments dans les tournants...

6 minutes de lecture

Croisée des chemins oblige et flot de questions de certains lecteurs, j'étais tenue de faire ce chapitre.

Christophe, tu as voulu que je continue le travail d’écriture érotique sur notre histoire, je suis obligée de parler de... ma face sombre, et de ce que j'ai fait bien avant que tu ne découvres le pot aux roses...
Voilà, on y est, ils ne me verront plus de la même manière... c'est le jeu :

Les mois passèrent de manière plus ou moins apaisée, les examens arrivaient à vive allure.
Notre avenir se dessinait. Nous avions l'un et l'autre pris partie pour une année de spécialisation.
Période particulière dans laquelle sexuellement nous nous épanouissions mais sentimentalement nous évoluions de manière différente.
La vie de couple vous savez est un tout, une recette. Près de 5 ans passés ensemble. Nos premiers pas dans le monde adulte. Nos premiers vrais souvenirs d'êtres émancipés : ensemble.
Nos prénoms où que nous allions toujours associés.
Ce chapitre là, je me dois de le faire pour essayer de vous faire comprendre, en essayant moi-même de le comprendre, cette évolution dans notre couple. Tenter de raconter, sans parti pris, qui il était et qui j'étais et nos divergences.

Ambivalences.

Oui j'étais la plus sérieuse dans les études. Mais à côté, j'étais là plus futile peut-être. J'avais de plus en plus envie de faire la fête. Cette fête je la voyais de plus en plus comme obligée de verser dans l'ivresse. La vraie, l'ivresse alcoolique. J'avais besoin de m'évader par ce biais. Je sais maintenant quand je me retourne que l'alcoolisme est un vrai drame chez les miens.
Mais baignée depuis toute petite dans cet univers, difficile de s'en rendre compte.
Tous les repas de famille, ont trempé dedans, avec oncles et tantes très souvent le verre à la main mais pas complètement ivres... je ne sais comment l'exprimer mais l'alcool avait une part importante pour moi. Je ne le reconnaissais pas, que cette part était trop importante mais entre mon alcoolisme festif, n'ayons pas peur des mots, et l'alcoolisme social dans lequel je vivais au travers des miens, je me voilais la face. Donc forcément mauvaise alchimie et forcément pour moi : fête = alcool = ivresse. Obligatoire.
J'ai commencé à voir au travers de mon homme un frein à tout cela. Lui qui, a commencé à ce moment là à avoir peur de nos sorties festives.
Le libertinage, non, ça, ça grandissait en lui. Mais, la peur de ce dérapage systématique dans l'ivresse l'avait investi.
C'est ainsi que certains clashs ont eu lieu.
J'ai commencé petit à petit à faire part d'un égoïsme... que l'on pourrait qualifier de misérable. Exemple, les obsèques de son dernier aïeul ont eu lieu un 30 décembre dans un petit village perdu à 600 kms de Lyon. Je n'ai rien trouvé de mieux que de lui reprocher que mon 31 était gâché. Il venait d'enterrer son grand-père...
J'avais le sentiment que l'alcool me donnait des ailes, et j'avais comme le besoin de prouver ma force par ce biais. L'influence de mon père, ses frères et le mien, prouver que j'étais forte et fière.
Christophe grandissait lui en voyant plus cela comme un problème car lui tendait plus vers une vie plus rangée,
J'avais de plus en plus besoin de m'éclater et lui de se poser. Il était plus dans le côté tranquille du fumeur de joints, il le disait, préférer le cannabis tranquille chez soi, avec les potes plutôt que se saouler à n'en plus pouvoir en ville. Différences exacerbées lorsque, plus tard, il a commencé à côtoyer des sportifs, des vrais, avec une hygiène de vie relativement saine, des gens qui avaient clairement d'autres aspirations pour leur existence.
Autre petit problème : le service militaire qui vivait ses derniers instants allait se rappeler à nous.
Nous étions, je crois dans les deux ou trois dernières années du service national. Lors de ses "trois jours", l'espèce de sélection que les garçons passaient avant de faire l'armée, Christophe avait vu qu'avec le diplôme qu'il était en train de passer, il aurait la possibilité de partir en outre-mer, faire une sorte de coopération de 12 ou 14 mois je crois.

- Si tu pars je ne t'attends pas.

Cinglant, cash direct. Il était effectivement trop épris trop gentil, il accédait à beaucoup de mes désirs et demandes. Il n'a pas postulé.
Ainsi, entre la fin du service national, et la situation de l'emploi difficile dans notre secteur d'activité, il a parié sur l'expérience professionnelle plutôt que 10 mois à faire je ne sais quoi un fusil ou un balai à la main, il s'est alors tourné vers un service civil au ministère de l'agriculture à Lyon.
Quand on y pense c'est un peu moins joli comme dépaysement en comparaison avec les territoires ultramarins.
Des choix qu'il a regretté bien des années plus tard, trop tard.

Ainsi, tout doucement, sans forcément nous en rendre compte, nous commencions à regarder vers des horizons différents. Les graines de la séparation étaient semées. Même si comme là, elles peuvent pousser très lentement...mais sûrement.

Bref
Un petit chapitre confession donc, qu'il m'est apparu nécessaire de le mettre pour faire comprendre la suite, qui n'est pas arrivée d'un coup d'un seul mais avec l'évolution de nos mentalités... mon évolution...

Christophe , je te demande pardon.

Régulièrement, le désir des autres venait en moi. Et avec le temps, le réprimer était de plus en plus difficile, et l'appel du mâle commençait sérieusement à me ronger.

Un week-end peu de temps avant les examens, un pote a organisé un week-end dans son village perché dans le Pilat.
Alors que nous organisions le covoiturage pour y aller.
J'ai pris le parti de ne pas monter en voiture avec mon homme. Non.
J'ai préféré monter sur la moto de Laurent. Christophe était avec Régis dans sa voiture.
J'ai ainsi fait toute la montée à l'arrière de cette moto, accrochée à un autre que le mien, sans vraiment lui avoir laissé le choix.
Grimpette faite en mode ballade, Laurent prenait son temps et ne semblait pas pressé de rejoindre les autres qui devaient déjà être arrivés dans les environs de Roisey.
Voilà, forte et fière, je voulais monter à moto, c'était tellement plus sympa que de le faire en voiture. Quitte à y laisser mon copain.
Durant la montée entre les vibrations de la moto, les accélérations et décélérations. J'avais comme dit si bien la chanson des désirs dans le creux de mes reins... mon esprit vagabondait, loin très loin de mon homme, tantôt prise par un biker, tantôt chevauchée par Monsieur Martin, encore lui, mais là d'une manière plus active et décomplexée que toutes les fois où je l'ai imaginé, rêvé, fantasmé.
Dans un état presque second, j'ai presque atteint l'orgasme lors de cette montée. Je crois que s'il avait fait une pause, alors qu'ordinaire, Laurent me laissait plutôt indifférente, je lui aurais bien sauté dessus pour arriver à mes fins.
Ce trajet, fut la première vraie explosion en moi de mon côté volage qui grandissait gentiment et discrètement depuis quelques temps.
Ce fût, une Carole decomplexée et fière d'elle qui apparue une demi-heure après tout le monde devant la fermette des parents de Tintin.
C'est la première fois depuis que nous étions en couple que j'ai lu de la jalousie dans les yeux de mon homme. Je l'avais profondément blessé. Et je n'en fis rien. Mine de rien.
J'ai bien vu qu'il avait passé un sale week-end, tant je lui ai craché mon égoïsme au visage.
Voilà.
Je devais en passer par là.

Christophe , je te demande encore pardon.

Les examens arrivaient à grands pas, notre vie a repris son cours. J'avais réussi je pense à retirer ces mauvaises idées de la tête de mon homme, mais aussi ces envies troubles de la mienne.

Le danger pour notre couple venait sans doute de mes fantasmes pour tous ces hommes et de leur présence.
C'était une évidence que le danger venait de toute cette virilité masculine mais le mois de juin apporta son lot de surprise...

Annotations

Vous aimez lire L'essence des sens ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0