21. Blind date
Il sort de la voiture, claque sa portière, je sursaute, et je me retrouve seule un instant avec ma petite appréhension.
La portière s'ouvre, un vent froid pénètre l'habitacle, s'engouffre et remonte sous ma jupe...
- Attends, je vais t'aider, sors un pied, voilà. Et tout en délicatesse il m'aide à m'extraire du véhicule.
Je me décale pour lui permettre de refermer la portière. Je garde contact avec la carrosserie froide et humide comme seul repère dans l'espace.
Il y a cette drôle d'odeur de pluie mêlée aux odeurs de la ville.
Christophe passe son bras dans mon dos et me prends par la taille. Il me fait marcher doucement, sur le trottoir ce n'est pas aisé, j'ai l'impression de buter sur chaque gravier, sur chaque aspérité de celui-ci...heureusement que je ne suis pas en talons aiguilles bien que je sache me débrouiller avec (quand je suis en possession de tous mes moyens, de tous mes sens) ...
- Attention des marches.
Je lève doucement le pied droit, et prend appui. Après trois quatre marches nous arrivons vraisemblablement devant la porte d'entrée d'un immeuble.
Bruit d'interphone, juste un :
- Oui ? Une voix grave d'homme. Effectivement, j'ai beau essayer de réfléchir vite, cette voix ne me dit rien.
- C'est Christophe .
- Au 5ème au fond à gauche.
Le Silence est interrompu par le bourdonnemement électrique typique du déverrouillage d'une porte de hall.
Nous entrons.
Une fois passés le sas, un courant d'air chaud me caresse les jambes. Nos pas résonnent sur le carrelage, dans ce couloir il y a une odeur de propre, on sent que le ménage y est fait régulièrement.
Je me rends compte, que, comme avec un fil d'Ariane, je me raccroche à mon homme avec confiance dans cette marche aveugle, bien que je ne sache pas ce qui m'attend au bout de ce chemin.
Un bruit d'Ascenseur. La porte s'ouvre.
Dans la cabine, Christophe me dépose un baiser :
- Ça va ?
- Ou-oui...
Nous grimpons les étages en silence, je respire doucement, je fais mon mini yoga pour me détendre.
Les portes s'ouvrent, aidée par mon homme je sors de la cabine.
Je suis étonnée de marcher sur une surface feutrée, de la moquette... le silence. Nous allons sur notre gauche pendant quelques mètres. Il m'arrête. Je suppose devant la porte.
Nous entendons de la musique à l'intérieur, un fond sonore mais pas de nature à déranger le voisinage..
Christophe sonne à la porte.
Celle-ci s'ouvre devant nous,
La musique se fait un peu plus forte, et une voix grave et chaleureuse se fait entendre :
- Ah, bonsoir, nous vous attendions, venez ! Rentrez.
Christophe me tient la main droite et me donne une petite impulsion sur l'épaule pour avancer. Je tends instinctivement la main gauche devant moi pour parer aux éventuels obstacles. Une main autre s'en saisit et m'accompagne à l'intérieur. Il fait bon, ça sent bon aussi. J'entends plus loin une discussion.
- Laissez-moi vous débarrasser mademoiselle.
Je tends mon sac, qui part je ne sais où.
Deux mains viennent saisir le col de mon manteau que je sens glisser doucement dans mon dos le long de mes bras.
J'entends les pas s'éloigner avec celui-ci.
Ils reviennent.
- Vous êtes magnifique mademoiselle.
- Euh merci.
Je ne savais pas trop quoi faire, vraiment. Comment se donner un peu de prestance ? Le souffle court, quelques frissons.
Ma main droite frottait nerveusement mon bras gauche tendu le long de mon corps..
Quelques secondes plus tard, une main vient prendre la mienne, et l'autre se pose à plat dans mon dos.
- Venez, suivez-moi, Christophe ?
Et nous avancions doucement, en se rapprochant des voix, au rythme lent de mes talons sur le parquet , j'avançais doucement mais au fur et à mesure que j'avançais je gagnais en confiance, en moi et surtout en notre hôte qui me guidait doucement.
Nous franchissons une porte la musique est clairement plus forte, par contre les voix se sont tues.
L'homme qui nous a accueilli, est près de mon oreille, son souffle chaud et son parfum me font frémir, il me glisse doucement :
- Vous faites forte impression, mademoiselle. Je me répète mais vous êtes magnifique, encore plus belle que je ne l'imaginais...
- Mer-merci.
La musique est entêtante c'est une musique d'ambiance, les gens autour de moi chuchotent plus qu'ils ne parlent... je suppose qu'ils ne sont pas si nombreux que cela...
Après quelques mètres, on me fait me tourner.
Des doigts viennent effleurer ma poitrine au travers du chemisier, je suis tétanisée, je n'ose plus bouger.
Je me mords les lèvres sous la douce caresse, et tends les bras à la recherche du propriétaire de cette main. On me saisit doucement les poignets pour les ramener le long de mon corps...
On me chuchote :
- Retirez plutôt votre chemisier.
Comme une automate, je pose les mains sur le bas de mon vêtement pour le tirer hors de ma jupe... puis je défais un à un tous les boutons un à un depuis le bas...
Arrivée au dernier, je garde timidement mes bras contre ma poitrine.
J'ai du mal à respirer, j'ai chaud et la tête qui tourne...
Des mains viennent attraper le col, pour ensuite faire lentement glisser le chemisier le long de mes épaules.. je laisse faire, et, mes bras suivent le mouvement pour faciliter le déshabillage.
Deux mains derrière moi viennent me caresser les épaules puis les bras, et me maintiennent, délicatement, les poignets derrière mes fesses.
Je sens alors une autre main effleurer ma clavicule droite puis descendre sur la courbe de mon sein et faire le tour du téton...qui réagit instantanément.
La main descend jusqu'à ma jupe... le zip descend doucement, une fois bien ouverte la jupe est tirée vers le bas puis tombe seule à mes chevilles...
Naturellement, je dégage mes pieds et la repousse un peu plus loin...
Une de mes mains est libérée, pendant que l'autre change de propriétaire et on me tire doucement...
- Venez.
Je marche en suivant les pas qui sont à côté de moi...nous marchons dans ce qui semble être un couloir, le bruit de mes talons résonne.
Je sens l'air un peu plus frais du changement de pièce sur ma peau..
La voix grave me dit :
- installez-vous.
Une main m'accompagne, je tends le bras gauche et sens le tissu d'un drap de lit sous ma paume puis mes fesses.
- Allongez vous sur le dos, tendez les bras.
Je m'exécute doucement, docilement, j'offre alors mon corps en tendant les bras vers le haut du lit.
Mes doigts s'accrochent au métal de la tête de lit.
Je sens un souffle chaud se rapprocher de mon sein droit, on dépose une langue sur mon téton qui est déjà tout tendu, le sein gauche est investi par la main de mon embrasseur.
Au même moment des mains viennent me caresser les jambes. Elles remontent sur mes cuisses pour arriver au dessus du maintien de mes bas, la chaleur de ces mains me fait soupirer doucement.
Elles se saisissent de l'élastique de mon brésilien, je comprends et, instinctivement, je décolle mes fesses du matelas, en même temps que ma culotte glisse sur mes cuisses et mes jambes.
Je suis toute offerte, à ces inconnus. C'est étrange, je me laisse porter, à presque en oublier mon homme, même si au fond de moi, je sais que j'ai un filet de sécurité : lui.
Quoi qu'il en soit. La bouche qui était sur mon sein remonte vers mon visage, et se pose sur ma bouche, nos langues s'entremêlent...
là je percute, ce parfum... ce n'est pas un parfum masculin !
Je comprends au fond de moi que je suis en train d'être embrassée par une femme.
Étonnée, surprise mais pas vraiment choquée car j'ai déjà découvert ce plaisir là quelques mois auparavant, d'autant plus je suis entraînée dans tout ce torrent de désir et de caresses.
On commence d'ailleurs à m'écarter les jambes pendant qu'une main vient me caresser le bras, puis descend sur l'aisselle et pénètre mes cheveux. J'ai l'impression d'avoir des mains de partout sur le corps : sur le ventre, la cuisse, alors qu'une me tient le pied droit encore chaussé dans sa bottine. Tout ça en ayant mon amante qui me caresse un sein...
Et encore... et d'avantage... Je ne sais plus combien de mains sont posées sur ma peau, des bouches se posent ça et là sur mon corps.
Des doigts viennent caresser l'intérieur de mes jambes... à l'endroit le plus chaud et humide de mon corps...
On vient prendre ma main gauche pour la poser sur un sexe en érection.
Elle, elle m'embrasse dans le cou et sa main fine va rejoindre celle un peu plus rugueuse qui glisse doucement entre mes lèvres...
C'est hallucinant comme sensation, tous les sens en action, investie de presque tous les côtés, envahie par ce mélange de parfums, d'odeurs...
Oh ! Une bouche qui m'embrasse la jambe au travers du bas remonte encore et encore pour venir accompagner les doigts de ma maîtresse !
Je rêve, j'ai trop bu, je suis en plein délire ce n'est pas possible autrement.. quelle surprise m'a fait mon homme ! Où est ce qu'il va chercher tout ça ?
Je caresse ce sexe, inconnu, de ma main gauche et tire un peu dessus pour que je puisse l'avoir plus près, le sentir, l'embrasser, le lécher, le sucer...
Ma main droite caresse les longs cheveux de la femme puis ses épaules et son dos.. nus.
J'ai une longue et fine verge en main, une tête féminine sur mon épaule et une autre masculine, entre mes jambes...
Mon amante respire de plus en plus fort sur mon corps... elle est, elle aussi entreprise par quelqu'un... combien sommes-nous sur ce lit ?
J'ai la jambe droite posée sur l'épaule de celui qui me fait honneur avec sa langue, ça me fait bizarre d'être encore chaussée... j'ai du mal à me concentrer tellement c'est bon, je cesse de temps à autre mon ouvrage pour respirer, ce sexe humide et palpitant posé sur ma joue, qui glisse doucement sur elle... il commence à jouer avec le rebord de mes lèvres, le bout de ma langue que je tends pour lui en donner de petits coups. Il me caresse le visage de cette manière en se masturbant lentement...
Mon butineur m'embrasse le ventre et remonte sur ma poitrine, pendant qu'il présente son sexe devant le mien.
J'entends ma voisine gémir de manière plus intense, elle est très proche de l'orgasme. Je perçois le bruit caractéristique du claquement d'un corps contre ses fesses, je tourne la tête pour l'embrasser mais ne trouve que des cheveux collés par la sueur sur son front. Elle réagit cependant, son nez glisse sur mon menton et nos bouches se rejoignent... au moment de l'entrée en moi, d'un sexe imposant, qui vient m'arracher un râle de plaisir... Elle m'encourage à l'oreille en prenant elle aussi son plaisir.
Je m'accroche à la fine verge, et accompagne la masturbation... puis la reprends tant bien que mal en bouche pour la sucer avec... passion. Il me caresse les cheveux et ressort son sexe, sa masturbation recommence, je sens que c'est intense, il est déjà au bord de l'explosion, dans mon plaisir, je l'encourage à venir.
Oh oui ! Qu'il vienne et... peu m'importe où, je suis prête... dans un grognement, je sens un liquide chaud gicler sur mon cou et ma joue où il pose à nouveau son sexe et étale son méfait avec... avant de tourner sur ma bouche comme un bâton de rouge à lèvres... doux mais un peu... plus chaud et humide...
Il se retire et déjà on me prend la main libre pour caresser un autre sexe... combien sont-ils ?
L'homme en moi, me relève les jambes pour les mettre sur ses épaules et soulève mes fesses en plantant ses doigts dans ma chair... il vient de plus en plus fort... il m'emmène avec lui et nous jouissons ensemble... il se retire, pose mes jambes écartées en m'embrassant l'intérieur de ma cuisse...
Je cherche des doigts le corps de mon amante... et tente cette approche sur un sein inconnu.
Sa peau est douce, ses seins un peu plus volumineux que moi, doux, chauds et fermes de plaisirs, j'ai plaisir à caresser cet attribut féminin alors que dans mon autre main, c'est bel et bien masculin...
On vient à nouveau, glisser un sexe entre mes jambes... entre mes lèvres mais aussi au bord de ma bouche..
Et je suce encore, c'est encore inconnu...
La personne jouant de sa verge à l'entrée de mon intimité prends ma jambe droite pour la poser sur la gauche ce qui fait pivoter mon bassin...
Je lâche le sein de madame X pour me tourner un peu histoire d'être plus à l'aise, moins tordue...
Il me prend donc de côté pendant que je me fait pénétrer la bouche plus que moi je ne suce... c'est étrange, je n'aime pas trop cela et du mal à me dégager.
Je prends alors les choses en main et le masturbe... à l'extérieur de ma bouche... je respire un peu mieux...
On me relève ma jambe droite à l'equerre pour me mordiller la cheville juste au dessus de ma bottine, encore une douleur exquise.. il me serre au niveau du genou pour venir intensément contre ma jambe qui est presque à la verticale.. je perds le contrôle dans ma jouissance, et l'homme près de moi me jouit également dessus.
L'inconnu ressort de mon intimité... et je sens des seins se coller dans mon dos, et cette main féminine venir me caresser le ventre, et mon petit bouton tout doucement. Une main plus masculine s'accroche à moi. Ils sont deux dans mon dos... où plutôt elle est dans mon dos, il est dans son dos... une sorte de double cuillère... je ressens les coups de reins de son amant...
Quelqu'un se présente encore à moi, il pousse ma cuisse droite contre mon ventre. Elle cesse sa caresse clitoridienne et vient glisser sa main sous mes fesses, entre mes fesses, de ses doigts elle accompagne, l'entrée en matière de ce monsieur qui rentre tout doucement en moi, délicatement... l'homme qui me prend au travers de la femme glisse ses doigts dans mes cheveux et tire ma tête en arrière... Un autre doigt vient s'immiscer dans ma bouche... et je le suce, bousculée entre deux coups de reins différents... il ressort son doigt, pour le remplacer par son sexe... et je le suce doucement comme un sucre d'orge ... ( parfumé à l'anis ?!). Ma voisine crie fort... je perçois un dernier soupir, des bruits de baisers, lentement on se retire de mon dos, sur lequel je me mets en pivotant.. et je cherche cette présence féminine, rassurante, sur le drap chaud... je ne rencontre qu'une paire de cuisses poilues qui se rapprochent de moi à genoux... j'attrape la partie de son corps qui pointe vers moi.
Des mains se posent sur mes seins, et mes cuisses tenues ouvertes. Il y a plusieurs personnes collées à moi sur les côtés. Celui qui est en moi, me tire à lui, je glisse vers le bas du lit, au point d'avoir les fesses au bord du matelas, il en profite pour intensifier ses coups de reins. Le matelas s'enfonce à plusieurs endroits autour de ma tête sur les côtés. Je comprends alors qu'il y a plusieurs sexes tendus vers moi, je glisse mes bras entre des cuisses et m'accroche à elle, avec le plaisir qui explose en moi.
Cest alors que je reçois des projections de toute part, sur le visage, les seins et le ventre. Emportée par tout cette jouissance, je crie à m'en casser la voix...
Je me relâche complètement, et m'enfonce littéralement dans le matelas... mes amants se retirent... petit à petit, j'entends les pas quitter la pièce, et des voix et perçois comme des gémissements dans celle d'à côté... moi, je suis au bord de l'assoupissement... machinalement je retire mes bottines et remonte dans le lit...
Je baigne dans le plaisir, comme dans un état second... envoûtée par toutes ces odeurs de sexe émanant du drap et.. de ma peau... le temps semble se figer... je crois que je m'endors un peu...
Au bout de bien vingt minutes, une douce caresse sur le front et une voix féminine me ramène à l'instant présent en me sortant de ma torpeur.
- Ma belle.. viens avec moi, tu vas pouvoir te rafraîchir un peu...
Machinalement, je me redresse, puis me lève, je sens ma peau qui colle de partout..elle me prend la main et me fait aller dans le couloir, je la suis comme un mort-vivant. Nous rentrons dans une pièce, afin que je puisse me repérer un peu, elle me fait poser les mains sur un lavabo.
- Ne bouge pas. Tu préfères de l'eau froide ou chaude ?
- Plutôt chaude s'il te plaît.
Le robinet coule.
Et comme une âme bienveillante, elle me passe un gant de toilette sur le corps, le rince, recommence..
- Ben dis donc ma belle, tu en as de partout, on dirait que... tu es passée sous une fontaine de sperme ! C'est dingue, avec tous les préservatifs qu'ils ont remplis, ils en avaient de la ressource... Elle rigole.
Je souris un peu gênée.
- Et voilà Faudra quand même prendre une bonne douche en rentrant.
J'apprécie le soin qu'elle me prodigue. Je me sens de suite plus propre et fraîche. Ils ont vraiment pensé à tout en organisant cette blind date...
Elle me caresse la joue, se colle à moi, elle est plus petite que moi, elle doit être en kimono en satin ou quelque chose dans le genre. Elle m'enlace et me roule littéralement une pelle, puis :
- Merci, belle inconnue.
Elle recule puis appelle Christophe.
Je les entends dans le couloir, puis :
- Ma chérie, ça va ?
- Oui oui, très bien.
- Je t'ai apporté tes vêtements. Je vais t'aider pour t'habiller, ne bouge pas.
Et comme une poupée grandeur nature, une poupée de chair, je reste appuyée au lavabo.
Il me demande si je veux remettre ma culotte, car celle-ci est encore très humide.
Je rigole en lui disant que ce n'est pas la peine... de toute façon je commence à avoir l'habitude.
Ainsi, il me glisse la jupe sur les jambes, je la saisis pour l'ajuster et la fermer. Il me fait passer les bras dans les manches du chemisier, je me laisse faire. Il me reboutonne et nous échangeons un bisous.
-Tu tu étais là ?
- Bien sûr... et j'ai même participé !
- Ouf...cool...
J'étais un peu rassurée de savoir qu'il avait été présent et, actif. Le truc un peu plus gênant, c'est que je ne l'ai pas reconnu... la faille.
Il m'aide à glisser les pieds dans les chaussures, me les zippe et ferme la boucle du haut.
- On y va ?
- Ok
Il me prend le bras et m'amène dans le couloir puis je suppose dans la pièce principale.
J'entends un "ah" général à mon arrivée.
Je baisse le nez un peu gênée.
- Chère amie, vous désirez boire quelque chose ?
- Euh oui... quelque chose de.. de fort s'il vous plaît.
- Vodka, Gin, Bourbon ?
- Bourbon.. euh, sans glace s'il vous plaît.
- Voilà ça arrive. En attendant, avancez un peu, vous sentez là il y a un tabouret... si vous voulez vous asseoir...
Je tâte la tabouret, puis me tourne doucement et me pose dessus en gardant mes pieds au sol... je sens une espèce de comptoir qui doit être en pierre ou marbre, c'est très lisse et froid.
On me prend la main doucement pour me glisser un verre :
- Tenez.
- Merci.
Je porte le verre à ma bouche, c'est bien du bourbon, il est de qualité...
Je bois mon verre assez rapidement, et j'ai la tête qui tourne un peu.
Au bout de quelques instants:
- On va y aller ma chérie ?
- Oui. Je quitte le tabouret, on me passe mon manteau sur les épaules et on me redonne mon sac à main.
- Bon ben voilà.
J'entends des talons s'approcher.. Elle.
Elle m'embrasse et me dit :
- Adieu, belle inconnue.
Puis la voix grave du propriétaire :
- Merci, vous avez été merveilleuse. Si vous voulez retenter l'expérience, Christophe sait comment procéder.
D'autres voix d'hommes s'élèvent pour dire au revoir.
- Ben au revoir tout tout le monde et merci à vous..
Christophe : - Au revoir et merci.
On nous raccompagne à l'entrée.
Et nous voilà seuls sur le pallier. Je serre fort la main et le bras de Christophe.
Nous rentrons dans l'ascenseur et descendons silencieusement.
Dehors, il fait froid, je sens l'air humide sur mon intimité.
Christophe m'ouvre la portière. Je m'assoie.
Et nous repartons, sur Brume c'est la soirée techno, le volume est bas ce n'est pas trop gênant.
Au bout de quelques minutes de trajet : - Ça y est, tu peux retirer ton bandeau.
Je porte les mains à la tête et défais les le nœud, le tissu glisse sur mon visage.
Il fait nuit mais je suis éblouie par le reflet des réverbères dans le pare-brise mouillé.
Avec la main de mon homme sur ma cuisse et hypnotisée par le boom boom en sourdine de la radio et épuisée par cette partie de jambes en l'air, je m'endors rapidement contre la vitre de ma portière.
Arrivés à la maison, Christophe me réveille doucement. Nous nous sourions.
Il me dit :
- Alors ?
- C'était...wahow... un truc de dingue... merci. Tu es vraiment un malade... mais quand tu veux !
Nous sortons de la voiture et montons dans notre appartement.
Christophe me demande si je veux aller à la douche, la première, je lui laisse la place. Je vais prendre mon temps tellement je suis fourbue.
Il se déchausse et retire sa veste rapidement et il file à la douche.
Pour ma part, je vais à la cuisine, je prends la bouteille de coca dans le frigo et bois une bonne gorgée.
Je retourne dans l'entrée et vais pour retirer mon manteau. Machinalement, je mets les mains dans mes poches.
Poche de gauche : ma culotte,
Poche de droite : le bandeau de satin noir tâché et...un papier plié...
Je le sors, je l'ouvre. Une belle écriture un peu pressée, je pense de quelqu'un de mature.
En lisant, mon cœur fait boum :
" Mademoiselle,
Merci pour cette belle soirée,
Avec l'espoir de vous revoir... en toute discrétion.
Un numéro de téléphone est noté,
c'est signé :
Jean "
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