27. Dérapage... incontrôlé
Lorsque je me suis réveillée... ce fût un peu la panique, je ne comptais pas passer la nuit chez lui... il avait mis un drap sur moi.
L'heure est déjà avancée dans la matinée, je saute du lit, j'ai un peu la bouche pâteuse...
Je suis nue dans cette chambre avec pour seul sous-vêtements ma guêpière et mes bas posés sur une chaise... je ne sais pas où est passé le string... de toute façon, je ne comptais pas le remettre comme ça en l'état..
Une serviette est pliée sur l'assise, je suppose que c'est pour moi. Je m'enroule dedans.
Je sors de la chambre, c'est le silence... je m'avance à tâtons dans le couloir...
Personne.
Un mot sur la table.
Je me suis absenté une petite heure,
Je reviens
Ok... mais à quelle heure a-t-il pu bien partir ?
Je commence à paniquer... et si Christophe est rentré à la maison cette nuit ou ce matin ? S'il appelle chez mes parents pour me chercher ou chez ma meilleure amie...
J'ai le coeur qui s'emballe, je ne sais trop quoi faire.
Je tente un coup de bluff, je décroche le téléphone pour appeler chez nous, voir s'il est là...
Ça sonne, 5 tonalités. Le répondeur... je réfléchis vite vite et lance mon message :
- J'appelais pour savoir si tu étais rentré à la maison. Apparemment, non. Comme tu le vois moi non plus. Je rentre peut-être cet après-midi.
Je raccroche.
Je souffle... le relâchement nerveux fait que je me mets à trembler...comme une feuille.
Je ne me sens pas très à l'aise seule dans cet appartement... et ça fait un peu genre la nouvelle petite amie qui commence à s'installer chez son amoureux... mais ça je ne le veux pas. Non. Je ne suis veux être là que de manière fugace, être de passage, prendre ce plaisir brut puis repartir..
Cette dualité est difficile à vivre... mon coeur n'est pas ici, non, il est à une trentaine de kilomètres, je pense, en direction de Grenoble. Ici, ne règne que.. que mon vice.
Je ne sais pas si je peux ne serait-ce que me prendre un verre d'eau dans la cuisine. Ne pas s'installer, ne pas prendre ses aises, ne pas transformer cet endroit de trouble et d'instabilité émotionnelle en zone de confort. Cette zone est ailleurs...
Je ne sais plus ce qui m'arrive. J'aime mon homme. Et j'ai des envies d'ailleurs. Comment gérer tout cela.
Je me rapproche du frigo, regarde à droite et à gauche comme une voleuse. Personne. Je l'ouvre. Ah une bouteille de jus de fruit... je prends un verre dans l'évier, je le nettoie et me sers un jus. Je remets vite la bouteille dans le frigo.
Ni vue, ni connue.
Je prends mes habits restés dans le salon. Ils ont été délicatement pliés et posés sur l'accoudoir d'un des fauteuils.. même le string est posé proprement.
Je vais ensuite dans la salle de bains pour quand même me doucher.
Le froid du carrelage de la salle de bains sous mes pieds me saisit...
Je m'approche de la magnifique douche italienne et fait couler l'eau pour réchauffer un peu la pièce...
En attendant, je me regarde dans le miroir, j'ai l'air étonnement reposée.
Je n'ai pas de fierté dans les yeux, un peu plus de culpabilité quand même... mais moins que la dernière fois...
Je crois que... j'aime cette relation sans sentiment, juste chimique, physique purement sexuelle... il faudrait surtout que j'en parle à mon homme, comme pour régulariser la situation, peut-être qu'il acceptera, peut-être qu'il sera fier de moi comme il me le dit après que nous ayons eu des relations libertines... je ne sais pas.. Mais, il m'aime... il acceptera... dans ma tête, je commence à me dire que s'il n'est pas d'accord... alors tant pis... pour lui. Je fais ce que je veux avec mes fesses... ce sont les miennes pas les siennes... j'ai ce raisonnement qui commence à naître au fond de moi, alors qu'il me manque et que notre engueulade me tracasse beaucoup...
C'est là que je me dis en écrivant ces mots, qu'il aurait sûrement fallu que je consulte... il y a quelque chose qui ne tournait pas rond en moi à cette époque.
Et ce qui tournait...était essentiellement dans le registre du... cul, du sexe... des hommes...
Je sais, je suis crue et assez critique sur ce passé quand je me retourne dessus mais souvent je me demande où a été le déclic qui a fait dérapé cette belle histoire...
Bref, je prends la petite culotte et la passe sous le robinet, puis je la savonne.
Je la nettoie et l'essore bien et je la pose sur le sèche serviette installé sur la cloison à gauche de la douche... la mise en fonction n'a pas l'air compliqué, il chauffe rapidement en faisant un bruit de ventilation, ça va le faire.
je retire ma serviette que je pose aussi sur ce séchoir, et me glisse sous l'eau.
Cette large pomme de douche fait tomber de l'eau en pluie sur mon corps.
De la sentir glisser sur ma peau, commence à me délasser. Je regarde le flacon de gel douche, et l'ouvre pour le sentir... je ne peux pas me laver avec ça. Je veux bien le sentir sur sa peau, pas sur la mienne... c'est une odeur entêtante très masculine... je préfère me savonner avec celui présent sur le lavabo. Odeur neutre, de savon de Marseille, parfait.
Je prends le temps de me savonner bien de partout, car je veux me sentir... un peu plus pure... mais si, je le sais, je suis bien loin de l'être..
Je profite de l'eau bien chaude pour me détendre encore plus au rinçage...
A un moment donné, il ne faut pas vider toute l'eau du tuyau, comme dirait mon père, alors je sors de cette douche.
Je me sèche rapidement et enroule de nouveau la serviette autour de moi.
Je tâte la culotte, elle est toute chaude et presque sèche. Dans quelques minutes ce sera bon.
En ouvrant la porte pour aller dans le couloir, j'entends du bruit venir des pièces de vie.
Je m'approche sur la pointe des pieds. Jean est dans la cuisine en train de boire un café.
- Bonjour.
- Bonjour, toi, bien dormi ?
- Euh oui, mais vous auriez pu me réveiller plus tôt...
- Écoute, avec ce que toutes tes émotions et ce que tu as bu hier soir, tu méritais une bonne nuit de sommeil...
- Oui mais je ne veux pas que...
- Écoute ce n'est pas grave... tu veux un café ?
- Oui mais, je vais d'abord m'habiller.
Je retourne à la salle de bains.
J'échange le string contre ma serviette, hum le tissu tout chaud contre mon intimité c'est super agréable...
Je mets mon jean et mon pull.
Et je le rejoins dans la cuisine.
Il me tend une tasse de café.
Nous buvons, le café silencieusement...
- Jean, il va falloir que je vous laisse...
- Tu veux déjà partir ?
Il fait le tour de l'îlot central et se rapproche de moi en me prenant par la taille.
- Oui il faut que je rentre.
Ses mains glissent sur mes fesses, puis la gauche vient s'immiscer sous mon pull.
- Mince alors j'avais prévu un tas de choses à faire avec toi...
Sa main chaude et douce qui glisse sur ma peau vient enrouler mon sein nu.
Quand il me parle avec cette voix là, je suis comme hypnotisée.
Mais je tente de résister...
- Il faut vraiment que je rentre.
Sa main gauche plaquée contre mes fesses me serre contre lui, et de sa main droite il commence à tirer doucement sur mon téton.
- Tu es vraiment sûre ?? J'ai envie de toi...
- Non ce n'est pas sérieux...
Je résistais mais je commençais à perdre la raison et lançais le peu de volonté qu'il me restait.
Je pose la tasse, et, lui, il attrape ma lèvre inférieure entre les siennes.
Non ce n'est pas bon, il va vouloir me garder encore... il ne faut pas...
Son pincement sur mon téton est un peu plus fort...
Je recule ma tête pour mieux le voir.
Je proteste doucement : - Hé !
Je lui pose un baiser, et lui répète :
- Il va vraiment falloir que je parte Jean, si Christophe est rentré il va se poser des questions... Jean ne s'arrête pas pour autant... et tente de défaire les boutons de mon pantalon...
- Non il ne faut pas...
Je le désirais de plus en plus mais luttais de toutes mes forces...
Alors je le regarde dans les yeux, et lui susurre : - Non Jean...
Je fais mine de partir, il me retient doucement...
- Carole...
Je le regarde, soupire... je fais mine de taper ses mains pour les enlever.
- Pas touche, cochon.
Et je le pousse pour le faire tourner et il s'appuie sur l'îlot.
Je le regarde dans les yeux et lui dis :
- Bon je veux bien faire un petit effort... mais pour se dire au revoir.
Je défais sa ceinture et ouvre son pantalon.
Je glisse ma main dans son caleçon, il est déjà en érection.
Je le caresse en le regardant souriante...
Il me regarde..
- Vous avez envie de moi ?
- Oui.
- Ce matin vous n'aurez que ma bouche...
Je m'agenouille devant lui et entreprend de lécher son sexe tendu.
Puis je le prends en bouche pour lui donner tout ce plaisir...
Il passe sa main dans mes cheveux... tire dessus pour que je le regarde...
- Ma petite catin...
C'est devenu comme un mot... d'amour entre nous... même si ce n'est que de l'amour charnel... du sexe. Dans sa bouche, ce mot m'excite, me survolte...
- Oui, je suis votre petite catin... et ça va vous coûter cher si ça continue...
Et je reprends mon ouvrage, vite et bien...de temps a autre je repousse ces mains qui tentent de me stopper pour m'amener à ne faire de cette fellation qu'un préliminaire... mais je le tiens à ma merci, du bout de mes lèvres et...rapidement, je sens qu'il va atteindre le point de non-retour... et la nouvelle Carole que je suis, continue.. jusqu'à le sentir se crisper et même pousser un cri dans cette cuisine...et je prends toute sa semence dans ma bouche... et je le regarde en souriant.. bien que ce matin, il faut le reconnaître avec le manque d'habitude c'est plus difficile à avaler...
Mais je le fais tout de même, dépose un baiser sur ce sexe épuisé et vide et je me relève fière de moi...
Je l'embrasse doucement... encore une fois et plus que jamais, je partage ce goût avec lui... le goût de ma victoire...
Je le regarde dans les yeux, en souriant presque fière de moi, espiègle ..
Il me regarde en souriant il dit :
- Salope.
Je ne réponds rien je fais juste un petit mouvement de sourcils moqueur...
- Tu veux vraiment partir ? Dit-il en se rhabillant.
Alors que je prends de l'eau au robinet pour me rincer la bouche, je me relève et : - Oui, il le faut...
Il se rapproche et me saisit un peu brusquement par la taille...il me parle à l'oreille :
- Ma petite catin, j'ai pourtant envie de te baiser là, te posséder toute la journée, te faire crier à n'en plus pouvoir...
Souriante et avant que le désir ne me saisisse :
- une autre fois... peut-être...
Je me dégage pour aller dans la chambre récupérer mes affaires.
Je m'assieds sur le lit, pour remettre mes chaussures..
Il reste un temps dans l'embrasure de la porte, silencieux, puis il s'approche.
Il s'agenouille devant moi avant que je n'ai pu glisser un orteil dans mes dr martens, il m'attrape la cheville et me répète :
- Tu ne veux pas rester ?
Aah il va me faire craquer... mais non il faut que je rentre... alors je pose mon autre pied sur son épaule, je dégage le premier pour le repousser avec la plante sur son visage...
Ce n'est pas bon, je commence à craquer, et je suis coincée dans cette chambre.
Il bloque mon pied contre sa bouche et l'embrasse... j'arrive à me reculer malgré tout.
Au moment où il se lève, j'attrape mes chaussures et file dans le salon.
Je les mets, rapidement sans faire les lacets, j'attrape mon manteau et mon sac. Je pose la main sur la poignée de porte.
- J'y vais.
- Reste.
- Non.
- C'est de l'argent que tu veux ? Il fouille dans son portefeuille pour me tendre des billets.
Tout se bousculait en moi, j'ai remis mon manteau puis j'ai repoussé sa main :
- Mais non non non ça il faut pas... je...je ne suis pas comme ça... non ça c'est pas bon.
Il m'enlace un peu maladroitement et veux me faire un bisou... je suis un peu échaudée... le jeu était devenu dangereux...
- Tu reviendras ?
- Là...je ne sais...
- Je te donnerais plus si tu reviens... je peux aussi...
Je préfère couper court et partir sans me retourner, je vois passer l'ascenseur qui monte. Je n'attends pas et dévale l'escalier quatre à quatre.
Une fois dans la voiture je respire.
Tiraillée.
J'ai très envie de retrouver mon homme. Il me manque. Et au fond de mon ventre, j'ai très envie de remonter et de me redéshabiller mais il pourrait encore plus se meprendre... je ne sais plus... quoi faire ? Prendre son argent ? Prendre du plaisir ? Ou les deux ? Jouer un peu plus le rôle de la catin ?
Non.
Il faut partir.
Ce n'est qu'une fois en roulant que je réalise véritablement qu'il me prenait pour une pute au sens propre du terme. Il me fait des cadeaux et me donne de l'argent pour coucher avec lui ? Ce n'est que le côté dangereux de cette relation qui m'attire... je croyais que ce n'était qu'un jeu... était-il un peu plus sérieux ?
Je réalise aussi, et c'est certainement une bonne chose, que j'ai laissé la guêpière et les bas sur la chaise dans sa chambre... son lot de consolation ?
Il ne me reste que le string que j'ai sur moi...
Quelque chose cependant brûlait en moi. Cette histoire de monnayer mes charmes était récurrente. Pour les deux inconnus avec qui il s'était passé certaines choses, on m'avait proposé de l'argent. Était-ce si sale que cela ? Ne pourrais-je pas jouer ne serait-ce qu'une seule fois ce rôle à fond ? J'étais devenue la petite catin de Jean, dans les mots... mais dans les gestes, il n'y avait qu'un pas à franchir...alors pourquoi pas ?
Perdue dans mes pensées, je traversais la ville avec tout cela... pourtant j'avais envie de retrouver mon homme, alors je balayai cette idée comme d'un revers de la main...
Arrivée dans notre rue, je guette à la recherche de la voiture de mon chéri. Elle n'y est pas.
Je me gare. La porte est de l'appartement est bien verrouillée et celui-ci dans l'état dans lequel je l'ai laissé hier soir...
Je pose mes affaires, ouvre volets et fenêtres et je finis de ranger.
Je regarde le répondeur, il clignote, sur le petit écran à cristaux liquides : 1 message à 09h00... le mien.
Je ne suis pas partie 24h. J'ai l'impression de revenir d'une semaine d'absence.. l'appart' est vite nickel.
Je me reprends une douche et change complètement de vêtements.
Ce midi, je n'ai pas faim, prise entre les sensations de mon escapade nocturne qui se dissipent peu à peu, le choc de cette histoire d'argent et les pensées plus terre à terre vis-à-vis de mon homme.
C'est la première fois qu'il est plus têtu que moi après une dispute... d'habitude c'est moi la tête de mule, lui c'est le gentil. La preuve, il accède à beaucoup de mes désirs alors que 95% des hommes m'auraient déjà virée à cause de ces fantasmes.. et moi en plus je le trompe...
Oui c'est lui qui n'est pas encore revenu alors que c'est lui le casanier...
En début d'après-midi, le clé dans la serrure... Christophe apparaît. La petite mine.
Je le regarde au fond de moi je suis rassurée de le voir et même heureuse, un peu pincée quand même d'être rentrée avant lui ( ma fierté !!) Je le fusille du regard.
- Excuse moi bébé je me suis emporté.
- Tu sais que quand tu t'y mets ... t'es un vrai connard...
- Oui je sais. Je te demande pardon.
- Mouais... tu sais que si je t'emmerde avec ça c'est pour que tu réussisses tes exams ... tu donnes l'impression que tu t'en fous... tu peux pas te permettre...
- Oui tu as raison... mais..
- Mais quoi ?
-Reconnais que toi avec la pression que tu te mets tu deviens très chiante aussi !
- Oui c'est vrai... je vais essayer de faire un effort...
- Moi aussi...
La discussion a duré un peu plus longtemps que cela mais en substance c'était cela. Le tout est que nous nous étions réconciliés.
C'est difficile d'écrire sur cette période. Arriver à décrire cette dualité si prégnante en mon for intérieur, dire les choses sans forcément passer pour une grosse salope tout en sachant que je suis plus que fautive. Je me rends compte aussi que l'écrire sur un forum dédié aux récits érotiques, conditionne cette écriture et m'oblige à négliger de gros pans de notre vie quotidienne, au profit ces aventures extrêmement fortes et pimentées bien qu'elles soient restées assez épisodiques..
Je sais, je sais il suffit d'une fois.
J'avais fauté, mis la main dans l'engrenage. J'avais scié moi-même les bases de notre couple en choisissant aussi de faire cavalier seule dans cette vie libertine. Christophe m'avait pourtant apporté tellement de bonheur,certes, mais peut-être trop de libertés. N'étais je pas trop indépendante pour faire tout cela dans le strict respect du couple... trop indépendante ou trop égoïste... un peu des deux forcément.
Avec le recul, n'avait-il pas cru à tort qu'ouvrir la cage d'un oiseau comme moi ferait que je resterais à proximité. Un oiseau un peu trop épris de liberté. Trop de confiance en moi. Il en avait. Il m'en a donné aussi. Trop.
La vie a deux n'est pas forcément une prison ou une cage... j'avais de plus en plus de mal à le concevoir...
Et lui qui arrivait tellement à manier libertinage et vie à deux...
Il évoluait avec sa dualité à lui, un avenir à deux, une vie de couple, faites de pleins d'aventures vécues à deux... mais pas que...
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