Le crash

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Alors que je fixe mes mains tremblantes, hésitant sur le bon choix à faire, un souvenir me revient. Un souvenir qui remonte à des années, alors que je n'étais encore qu'une enfant et que j'écoutais attentivement mon professeur de catéchisme. . .

- C'est ainsi qu'Abraham a prouvé sa fidélité à Dieu et a pu égorger le mouton à la place de son fils. Oui, Noëmie ? ajoute-t-il en remarquant ma main levée.

- Abraham était-il vraiment prêt à tuer son fils innocent ?

- Oui, car il était convaincu, malgré son chagrin de devoir ôter la vie de son fils, que c'était ce qu'il fallait faire, tout simplement parce que cet ordre lui venait de Dieu lui-même. Parfois, la logique divine peut échapper à nos cerveaux humains. Cependant, même lorsque ce que l'on doit faire peut sembler cruel, voir même inhumain, il faut toujours se rappeler que la volonté de Dieu est bonne et juste. Nous devons donc nous y plier, quoiqu'il nous en coûte. . .

Mes mains cessent de trembler et j'esquisse un triste sourire. C'est bon. Je n'ai plus de doutes sur ce que je dois faire.

Je tends l'une de mes paumes en direction de l'avion qui s'éloigne dans le ciel et murmure :

- Par la puissance et la grâce du Seigneur, je vous condamne à la maladie.

Une lueur rouge jaillit aussitôt de ma main. . .

*

L'avion est envahi d'une lueur rouge que je reconnais : elle ressemble exactement à celle qu'a fait apparaître Noëmie lorsqu'elle a rendu malades les membres de l'ASM. Aurait-elle. . .

Les hôtesses de l'air traversant encore l'allée tombent à genoux, sous le regard surpris et inquiet des autres passagers. Elles se tordent de douleur en gémissant et criant. Mes souçons sont ainsi confirmés : la jeune femme s'est servie de son don, mais pourquoi pas directement contre moi ? Pourquoi s'en prendre aux membres du personnel seulement ?

La réponse s'impose à moi quelques secondes plus tard, quand l'avion s'incline lentement en avant et commence à perdre rapidement en altitude. Elle veut provoquer un crash !

J'aggripe fermement les accoudoirs, pendant que les autres passagers se mettent à hurler. Les enfants pleurent, tandis que leurs mères les serrent contre elles pour les protéger. Certains parviennent à se souvenir des consignes de sécurité et à les appliquer, invitant leurs voisins à les imiter, mais d'autres restent pétrifiés par la peur, tandis que le reste hurle et s'agite, cédant totalement à la panique.

J'observe tout ça avec des yeux écarquillés d'horreur, mais mon compagnon reste parfaitement calme. Sans un mot, il appuie doucement ma tête contre le dossier me faisant face en m'ordonnant d'une voix impassible :

- Ferme les yeux et ne bouge plus.

Je m'exécute, tremblant de tout mon corps à l'idée que je vais peut-être mourir ici, dans quelques instants. . .

Je le sens ensuite passer un bras autour de moi, puis. . . une forte sensation de chaleur. C'est tout ce dont je me souviens.

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