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18h30. Journée pourrie. Je sors du bâtiment. Evidement il pleut. Je démarre avec les infos en sourdine. Rien de bien joli. Je zappe sur la radio rock.

Mon esprit étouffé par les bouchons ressasse. Impossible de tenir les délais, sans cesse interrompue. Il est sympa Paul mais s'il pouvait poser ses questions en une fois je pourrais terminer une activité sans me perdre en chemin et devoir retrouver mon fil conducteur.

Le rond-point infernal maintenant. A l'arrêt. A guetter l'interstice entre deux voitures pour m'insérer. Et là, agression: une nouvelle pub insipide et bruyante. J'appuie violemment sur la touche qui lance le CD.

La piste 5. Soupir. Red & black light d'Ibrahim Maalouf.

Les premières notes de piano s'écoulent fluides. Mes épaules se décontractent imperceptiblement. Mon corps est suspendu. Dans l'attente. Je ne pense plus à rien. La batterie roule et les notes se bousculent. Cette série-là, exactement

Déclenchement. J'inspire amplement. L'oxygène afflue vers mes poumons. Mon cerveau engourdi se libère. Mon front se défroisse. Une deuxième profonde inspiration au son des guitares et de la sublime trompette. Uun sourire trouve le chemin de mon visage. La musique m'a libérée de ma gangue de morosité. Merci!