L'enfant et le dragon

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Un enfant dont les yeux demeuraient brumeux,

Un jour, dans la forêt, rencontra un dieu.

Un œil d’écailles couverts observait l’inconnu

Qui ne semblait troublé par ce nouveau venu.

_Qui es-tu donc, mortel, pour oser troubler mon sommeil ?

_ Je suis Nathanaël, fils d’Aimé et d’Astrée. Je viens, Ô immortel, vous demander conseil, répondit l’enfant avec humilité.

_Qu’attends-tu de moi, fils de l’humanité ?

_ Je viens vous demander de me venir en aide. Pourriez-vous, s’il vous plaît, me rendre la liberté qui m’a été volée ?

L’éternel, surpris par cette requête, étudia l’enfant des pieds à la tête.

_ On t’aurait volé ta liberté ? Mais je ne vois aucune chaine pour entraver tes pas, remarqua le géant intrigué par ce cas.

_ Les chaines ne sont pas le seul moyen de nous priver de ce droit, mais vous devez-vous y connaître bien mieux que moi.

_ Explique-moi donc ta pensée que je me fasse une idée.

L’enfant qui jusqu’ici n’avait bougé, tendit les mains en avant comme pour tâtonner.

Il avançait doucement, avec difficulté, vers un endroit précis qu’il s’était fixé.

Arrivé devant le dragon, l’enfant tendit la main sans une hésitation.

Il laissa échapper un sourire victorieux, d’avoir franchi ce pas des plus dangereux.

_ Il semble que je sois voué à la solitude, commença l’enfant sans préambule, car je dois errer pour l’éternité dans un monde d’obscurité.

Deux yeux blancs fixaient le géant qui semblait hypnotiser par ces orbes brillants.

_ On m’a volé ma liberté bien avant que je sois né, continua l’enfant dans sa lancée. J’aimerai que vous me la restituiez.

_ Je ne peux malheureusement pas répondre à ta requête. Tu dis être voué à la solitude parce que tes yeux demeurent ignorant de ce monde de clarté. Mais tu te trompes. Tu n’as jamais été seul. L’obscurité t’accompagne pour l’éternité mais elle ne te prive pas de liberté. Le monde que tu perçois est différent du nôtre, il n’appartient qu’à toi et à personne d’autre. Tu ignores le préjugé, tu es l’exemple même de la bonté. Tu es l’être le plus libre qu’il puisse exister, il m’est donc impossible de t’aider. Mais si l’envie te passe de vouloir discuter, sache que tu seras toujours mon invité.

Derrière les yeux vitreux de l’enfant égaré, une lumière enfin perça l’obscurité.

Il faut savoir qu’une oreille à l’écoute dissipe tous les doutes.

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