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Aussi loin qu'elle se souvienne, aucune sensation n'a été plus forte. Et sans nul doute, cette peur a été la plus puissante de sa vie. Désormais, elle en est certaine. Sans une hésitation.
Elle se rappelle sans difficulté de la première fois que cette mauvaise impression est arrivée. Si envahissante... Comme un mauvais rêve. Ce souvenir si désagréable que l'on arrive pas à s'en défaire. Telle point qu'il la hante encore et toujours aujourd'hui. Tellement prenant qu'elle l'empêche d'ailleurs de bouger à certaines occasions, ou quand bien même respirer.
Franchir la ligne rouge, se perdre dans une nouvelle quête et explorer un monde qui nous est encore inconnu : Qui peut se vanter d'avoir déjà saisi cette opportunité ? Ou bien d'avoir le courage pour se lancer ?
Cela étant, elle ne parvient toujours pas à trouver un réjouissement à cette situation. Pourtant, les phrases rabâchées par son entourage pour accepter ce renouveau font leur boulot. Elles tambourinent sans cesse dans sa pauvre tête. Reprendre tout à zéro et recommencer sur de nouvelles bases saines. Mais comment surpasser ce sombre passé aux traces indélébiles ?
Leïla Perez se souvient des injures, des menaces et des coups. Ainsi que du sang rouge vif recouvrant le carrelage pâle de la salle de bain. Elle se rappelle aussi du cri strident laissé échapper par sa mère, apeurée devant cette vision d'horreur. Mais plus comme une résonance lointaine. Elle n'avait plus trop conscience des choses à ce moment-là. Et enfin, elle se souvient de cette lettre posée non loin de la baignoire. Elle avait tout rédigé une heure plus tôt, expliquant son geste fou. Malheureusement, personne ne peut vraiment comprendre les raisons d'un tel geste. Le pourquoi une personne est amenée à réagir de façon si extrême.
Des mois entiers que sa vie se résumait à un éternel calvaire ; les jours se suivaient encore et encore, sans aucun semblant de changement. Tous les matins, elle se demandait si tout allait une nouvelle fois recommencer. La réponse en était pourtant évidente. Malgré ça, elle se devait de rester forte et ne rien laisser paraître, pour ne pas que les gens s'inquiètent. Le fait de penser aux autres avant elle a toujours été de rigueur.
Et finalement, par suite de cet état d'épuisement constant, elle s'était mise à attendre plus qu'une chose au fil des jours : Le soleil sombrant à l'horizon, permettant enfin un court moment de répit. Et bien cette fois-là, cela avait été tout bonnement le jour où elle avait décidé de mettre un terme à cette routine.
Son choix s'opéra au court d'une banale matinée de mai, un mardi aux alentours de onze heures. Suivant un énième tabassage dans son école, elle avait prit la décision de se réfugier chez elle. Quittant l'établissement scolaire lors d'une journée chaude et nuageuse. Les yeux rougis et la gorge serrée, elle avait ensuite longtemps contemplé la photo de son père trônant dans la cuisine. Un dénommé Maurice, au milieu de la trentaine, et arborant un fier sourire en compagnie de sa femme et sa fille. Il les avait quitté quelques années auparavant, la faute à un cancer fulgurant. Pancréas, un des plus rapides parait il. Il n'en fit pas exception.
Aussitôt, des idées noires étaient passées dans la tête de l'adolescente. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui. Lui qui n'avait jamais pu faire de choix, lui qui avait été obligé de suivre la mort sans rechigner. Il lui en aurait probablement voulu d'être si égoïste. Mais pour elle, la lutte avait déjà été trop loin. Et rien, pas même l'image de son père arborant un regard épris d'un bonheur absolu n'aurait pu y changer quoi que ce soit. C'est à cet instant précis que la décision de mettre son plan à exécution avait réellement été prise.
Ses souvenirs sont encore limpides. Si elle ferme les yeux, elle se voit encore. Assise dans la baignoire, les paupières closes, dans une eau brûlante qui la recouvre à mis bassin. La douleur est présente, mais elle ressent aussi en quelques sortes une forme d'halo protecteur.
Elle se sentait presque en paix finalement à ce moment-là.
L'album Sticky Fingers des Stones l'accompagnait en arrière-plan, pendant que sa peau virait sans crier garde du rose pâle à une couleur rouge vif. Aucune expression ne traversait son visage. Les minutes elles, défilaient. Silencieuses.
Elle avait tourné la tête vers le guéridon disposé à côté d'elle. Et tendu le bras.
Ses doigts humides avaient caressé deux secondes la lame froide de l'ustensile de cuisine, avant de venir la saisir. Puis, elle avait serré sa prise. S'écorchant les mains au passage, en ramenant le métal froid contre son ventre volumineux. Et enfin, dans une dernière respiration -une dernière parole de Mick Jagger dans la chaîne Hi-fi- elle finit par plonger l'extrémité du couteau dans la peau distendue de son abdomen.
Heureusement pour elle, son plan initial échoua. La fine lame brillante n'avait touché aucun organe vital. Et sa mère était arrivée à temps pour lui éviter des séquelles, ou qu'elle termine le boulot.
S'en était suivi une hospitalisation d'environ huit semaine : Englobant dans le même temps le soin de sa condition physique et psychologique. Sa mère en était dévastée. Comment s'imaginer perdre sa fille en plus de son défunt mari ?
Par la suite, elle avait cherché un nombre incalculable de solutions pour aider sa fille du mieux qu'elle le pouvait. C'est comme cela qu'un centre de soins contre l'obésité s'est affiché comme la meilleure des idées.
Son harcèlement venait en majeur partie de cette particularité physique. Même si sur le plan personnel, cela ne l'avait jamais dérangé. Pour autant, cela s'était révélé comme la seule finalité dans la tête de sa génitrice. Après en avoir débattu plusieurs fois avec son amie Marie.
« Pour l'aider à reprendre goût à la vie. » avait elle dit pour défendre son propos.
Elle lui avait exposé les points suivants lors d'une de ces très longues discussions un jeudi midi : - Elle ne serait plus en contact avec ses bourreaux pour le reste de sa scolarité ; - Elle aurait la possibilité de s'épanouir dans un autre environnement plus stable ; - Elle se reprendrait en main sur le plan physique ; Et enfin, elle rencontrerait des personnes "comme elle". Pour conclusion, elle lui avait précisé que cela éviterait les remarques désobligeantes sur son IMC plus important que la moyenne.
Elisabeth elle, avait acquiescé d'une moue songeuse. Si ce n'était pas pour le bonheur de sa fille, elle ne se serait jamais résolue à l'inscrire dans un établissement pensionnaire. Et elle avait eu peur de lui en parler, imaginant sur l'instant que la jeune femme aurait pensé à un abandon.
Elle avait donc pris soin de lui en parler un soir dans une atmosphère paisible, pendant une de leur soirée lecture/cocktail, comme le père de famille avait eu si bien l'habitude de les nommer. Leïla s'était contentée d'acquiescer sans broncher, prête à tout pour que sa mère cesse toutes inquiétudes la concernant.
Elle se refusait de lui faire subir d'autres préjudices. D'autres nuits blanches si rudes, jugeant qu'elle avait assez souffert depuis une longue période. À contre-cœur, elle avait donc accepté d'enclencher les démarches en vue d'une inscription future.
Un centre à tout juste 600 km de leur petite bourgade. Situé dans un petit bourg éloigné de tout, dans le sud du pays. Un coin paumé vers la ville de Fréjus. Pour ainsi faire son entrée dans un établissement spécialisé, quelques mois après le début de la rentrée scolaire.
À son plus grand malheur, les semaines précédentes son déménagement avaient défilé à une vitesse ahurissante. Et c'est seulement la veille de son départ qu'elle avait réalisé à quel point sa vie allait être chamboulée par cette décision. Elle n'avait pas réellement pris en compte l'enjeu de tout ça. Car le jour J arriva vite.
Bien plus vite qu'elle n'aurait pu l'imaginer...
Avec une poigne ferme et assurée, Leïla prend en main sa valise avant de franchir la grande porte en bois. Elle se retourne vers la grande salle de séjour, où s'entrepose des souvenirs d'enfances à présent bien amers. Elle jette un dernier regard vers le salon désert.
Sa main se crispe sur la poignée de l'imposante valise noire qu'elle trimbale. Et une larme glisse le long de sa joue derrière ses cheveux défaits. Quelque seconde plus tard, elle se résigne à fermer l'entrée derrière elle. Y laissant ses tristes souvenirs d'adolescents.
Elisabeth patiente sur le perron de la maison, ne pouvant garder son anxiété latente pour elle. Ses traits font si fatigués qu'ils trahissent sans nul doute un moral au plus bas. D'un sourire discret, elle fait comprendre à sa fille que le reste de ses affaires se trouvent déjà embarquées dans la petite voiture familiale. Et que le départ lui, est imminent.
Sans broncher et sans une même une once de motivation, cette dernière monte à l'avant du véhicule. Ses lèvres se mettent aussitôt à trembler d'angoisse. Elle réalise le réel impact de sa décision lorsque ses fesses entre en contact avec le cuir chaud du siège passager.
- Ne t'en fais pas, tout va bien se passer. C'est pour ton bien ma chérie, tu le sais ? Je ne peux pas me résoudre à prendre le risque que tout recommence... Je suis ta maman, je ne veux que ton bonheur.
Leïla ne répond pas à cette parole. Silencieuse, elle se contente de fixer le paysage à travers la vitre. Détaillant pour la dernière fois les petites choses qui comblent à présent la mémoire de son enfance. Elle n'est pourtant pas fâché. Elle ne boude pas comme une enfant, et elle voudrait pouvoir faire son maximum pour rassurer sa mère. Mais l'angoisse monte... Tout devient plus sérieux. Sans même qu'elle n'ait eu le temps d'y réfléchir sérieusement. Et c'est bien ça le problème. Enfermée dans cette voiture, elle est à présent coincé. Elle n'arrive pas à faire semblant, ni même avec un sourire. Du coup, elle observe les alentours.
Ce grand arbre où jonche sa cabane, à la deuxième branche (construite des années auparavant grâce à l'aide assidue de son père). La petite échelle qui l'emmenait est depuis cassée au troisième barreau. Tout cela semble dévasté par le temps, et la non présence des lieux depuis longtemps. Pourtant, elle aurait donné tout ce qu'elle possède pour pouvoir s'y cacher une dernière fois : Et ne plus jamais en ressortir.
Mais elle ne peut pas fuir la réalité, et le moteur rugissant du véhicule le lui fait bien savoir. C'est sans rien faire de plus qu'elle suit des yeux, impuissante, le terrain familiale qui s'éloigne peu à peu. La jeune fille prie intérieurement pour que même la plus petite des chose retarde son trajet.
Malgré tout, le chemin continu dans un silence presque religieux. Seule la radio du véhicule fait office de discussion. Et c'est toujours sans expression que Leïla assiste à son départ précipité de la ville où elle a grandi. Elle ressasse une dernière fois tous ses souvenirs et pose son front sur la vitre de la portière. Le trajet prévu est long, fait plusieurs heures. Elle s'autorise à éteindre son cerveau pendant ce laps de temps.
Elles embarquent dans la campagne, laissant magasins et trottoirs pour bois et chemins. Le crépuscule commence à s'imposer et couvre l'horizon au bout d'une heure. Une durée qui aura suffit à la jeune adulte pour sombrer dans un sommeil léger. La conductrice veille au grain d'une mine rassurée.
Une nouvelle vie, un nouveau départ... Voilà ce à quoi elle se contente de penser, d'espérer pour sa fille. Même si elle a plus la sensation de l'arracher à son cocon, si réconfortant soit ce dernier. Elles partagent toutes deux le même sentiment persistant; une tristesse pour le coup bien réelle.
☽ ☾
Une lueur étincelante brille un instant dans la pénombre, avant de s'enfuir tout aussi vite qu'elle est apparu. La jeune femme range son briquet dans la poche de son blouson tout en recrachant une fumée blanchâtre. Elle se tourne vers la devanture de l'établissement tout en jetant un regard curieux vers les gens amassées. C'est la première fois qu'elle essaie ce bar ambiance. Et à en croire le résultat de sa soirée de recherche, l'endroit n'est pas si mal.
Ses genoux claquent entre eux, réaction provoqué par le froid d'une bourrasque qui lui gifle le visage. Elle baisse la tête par réflexe, se camouflant dans son écharpe. La température doit frôler les moins deux degrés, un détail qui ne permet pas une attente dès plus appréciable. Elle tire de nouveau sur sa clope. Quelques cendres légères tombent à ses pieds.
Pourtant, elle n'a pas à attendre très longtemps sous le néon translucide. Elle voit émerger après une trentaine de secondes un jeune homme de la grande porte. Elle sourit à cette vision, si heureuse d'entrevoir une issue profitable pour la nuit. Et aussi pouvoir échapper à ce temps si insupportable. Le jeune homme la dévore des yeux, arborant un sourire jovial. Dans la main, il détient des clés de voiture. Il les secoue comme ci il détenait les clés du paradis. Elle se redresse comme pour lui répondre, lui rendant son rictus. Ses yeux pétillent étrangement, il en est ravi.
Écrasant son mégot d'un geste vif sur le trottoir, elle le suit sans une parole. Si ce n'est une expression faciale amusée. Ils s'avancent ensemble jusqu'à une voiture garée non loin de là. Avant de pouvoir s'y réfugier, elle se frotte les mains entre elles. Le temps qu'il déverrouille les portières, avant qu'ils s'engouffre dans ce monstre de fer.
Une fois assise, elle détaille le chauffeur pendant une poignée de seconde. Il se place à ses côtés, les yeux baissés. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure, il est gêné. Les doigts de sa main droite se crispent sur le volant glacial, alors que l'autre est occupée à attacher la ceinture de sécurité. Ses cheveux partent dans tous les sens, ébouriffés. Un homme dans la trentaine, ni négligé, ni sûr apprêté. Il est vêtu d'un pantalon noir et d'un T-Shirt blanc sous une veste fermée, qui laisse entrevoir un physique quelque peu développé.
Elle garde son attention en particulier sur sa barbe de plusieurs semaines, et son air quelque peu renfrogné. Une chose est sûr, elle le trouve à son goût. C'est un assez bon morceau, mignon dans son style. Pas extraordinaire, mais bien assez pour compenser son envie éphémère.
« Dis-moi, comment ça se fait qu'un si beau mec que toi soit tout seul... Un vice à cacher ?
L'homme s'esclaffe, ne lâchant pas des yeux la route verglacée pendant que le moteur démarre.
- Peut-être, qui sait... ?
Il répond avec un sourire en coin, stoppant sa phrase quelques secondes.
- Non, je ne pense pas. Je crois que je suis juste un peu du même genre que toi.
- Que moi... Et du coup, j'appartiens à quel genre ?
Elle allume une nouvelle cigarette à cette question. Ouvrant très légèrement la vitre du côté passager, elle rapproche la flamme à l'extrémité de celle-ci. Et de manière naturelle, elle l'a propose à son interlocuteur dans un geste sûr. Ce dernier l'accepte après une demi-seconde d'hésitation. Elle en pioche une deuxième.
- Et bien, je ne sais pas... Plutôt libéré je dirai. Si bien sûr, j'ai bien compris ta proposition de toute à l'heure.
Le conducteur exprime son amusement par un pétillement dans le regard. Il dévoile aussi un sourire révélateur. La jeune femme lui retourne son rictus, tirant une nouvelle bouffée. S'en suit un contact de sa paume sur la cuisse tendue de son partenaire. L'homme quitte pendant une demi-seconde son itinéraire du regard. Il détaille ces doigts qui dessinent de petits cercles invisibles sur son muscle adducteur. Et comprend dans la foulée qu'elle semble plus ou moins habituée à ce genre de mécanisme.
- Du coup, tu as surement compris que je serai partie à ton réveil ? Que je n'ai pas à te faire le coup des croissants...
Sa main monte vers l'entre-jambe du type. De manière discrète, elle fait courir la pulpe des ses doigts sur son jean saillant. Elle imagine déjà les petits picotis qu'elle arrive à produire sur la peau fine de sa cuisse. Elle cache son impatience dans un petit sourire.
Son timbre de voix est posé, son expression corporelle montre une confiance à toute épreuve . Elle tire une nouvelle taffe qu'elle expulse d'une traite. Ses yeux sont rivés sur l'objet de ses convoitises. Elle sait ce qu'elle veux et ce qu'elle refuse. S'accrocher à quelqu'un et vivre une relation est exclu. Le sexe lui, l'est beaucoup moins.
- Ça me va. Je peux me permettre de te demander au moins ton prénom, ou bien ce n'est pas envisageable non plus ?
- Bon allez... Je t'aime bien, t'as de la chance. Moi c'est Ruth.
- Olivier, enchanté... »
L'homme se contente de rire, avant de reporter la Marlboro à moitié consumée à ses lèvres. Les attentes de la jeune femme lui vont bien. Lui non plus n'est pas venu dans la recherche de l'être suprême. Il va avoir ce qu'il veux dans l'instant T, elle aussi. C'est le principal.
☽ ☾
Leïla est plus ou moins assoupie quand le véhicule se stoppe enfin. Les paupières encore lourdes, elle fustige du regard les environs pour répondre à ses interrogations. Elle voit le grand édifice photographié sur le site web qu'elle avait consulté quelques mois auparavant, finalement dressé devant elle. Le soleil est visible à l'horizon, une différence depuis qu'elle était tombée dans le sommeil, quelques heures auparavant. Sa mère et elle étaient toutes deux sur une air d'autoroute déserte, un café fumant à leur main. Aux alentours de quatre heure du matin. Les différences entre ces deux laps de temps accentue son incompréhension.
La grande grille est fermée, et plusieurs personnes s'activent au niveau de la grande cour ou de l'internat. Elle ne fait rien de plus que scruter sans expression son futur lieu de vie, sous les yeux intransigeants de sa mère. Cette dernière parle à l'interphone disposé à ses côtés. Puis, les imposantes barrières s'ouvrent au front du véhicule.
Dès-à-présent immobilisée sur un petit parking à peine éclairé par la lumière du jour, elle se force à suivre sa mère, précédemment sortie du véhicule. Bien plus impressionnée qu'autre chose, Leïla détaille avec rigueur les murs qui l'entourent. Elle sort son téléphone de la poche après quelques instants, guettant l'heure. Il n'est que sept heure du matin, et il fait étonnement doux pour un mois de Janvier. Son T-Shirt de la veille lui colle à la peau sous son blouson.
Une jeune femme dans la cinquantaine s'avance vers elles, grand sourire aux lèvres. Habillée d'une tunique aux motifs rouges et noirs, mettant en avant un corps élancé qui se dandine avec élégance.
« Bonjour, Mme Perez je présume ?
C'est une grande blonde doté d'un sourire immense. Elle offre une poignée de main confiante à Elisabeth, avant de proposer la même à sa fille. Cette dernière ne peut refreiner une mine perplexe.
- Je me présente, je m'appelle Marielle Leroux, la responsable de l'établissement. Nous nous sommes déjà entrevues par téléphone. Et toi, Leïla c'est bien ça ?
Elle arbore un sourire sincère, auquel la jeune femme répond de manière timide. Elle l'a scrute d'un regard rapide. Sa mère elle, se morfond en excuse de l'avoir fait travailler un week-end. L'autre s'esclaffe, hilare.
- Il n'y a aucun problème, nous sommes habitués ici des permanences et des astreintes. Je le suis moi-même plusieurs semaines dans le mois, c'est une habitude dans notre travail. Et je suis également la référente de votre fille le temps de son arrivée, c'est bien normal que je sois présente aujourd'hui.
Elle tourne la tête au milieu de sa phrase, changeant d'interlocutrice. Elle remarque que sa résidente a mis ses mains dans les poches. Son front luise et quelques cheveux lui collent aux visage.
- Si tu as la moindre question le temps de la visite, n'hésite pas à les poser. Tu verras, tout le monde est très bienveillant.
- Très bien, je vous remercie.
Elles s'échangent un sourire cordial, sans en faire plus. Non pas que Leïla soit du genre à être timide à ce point, mais elle était crevée du voyage. Et n'a plus aucune envie de tenir une conversation. Heureusement, c'est dimanche. Une fois la visite faite et ses affaires installées, elle pourra enfin se reposer.
- Nous sommes ravies d'être enfin sur place en tous cas, ce centre m'a l'air tout à fait charmant qui plus est. »
Une réplique banale qu'Elisabeth répond afin d'engager la conversation. Elle se retourne au passage, scrutant l'établissement aux alentours. Leïla elle, ne semble pas s'intéresser à la conversation. Elle est bien de trop plongée dans ses songes pour la suivre.
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