Au cours de l'après-midi, alors qu'il se rendait chez le souffleur de verre, Adelin surprit de loin Bathilde encombrée d'un grand sac. Elle dehors, et sans livraison à effectuer ? Curieux, il changea ses plans et la suivit. Au vu du beau temps, se fondre dans la foule s'avéra chose aisée, notamment avec ses vêtements rapiécés réservés aux activités dangereuses pour ses tenues.

Sa petite amie le conduisit jusqu'à l'échoppe d'un tailleur auquel ils avaient rendu visite une semaine plus tôt. Les questions se bousculèrent dans l'esprit d'Adelin. Pourtant, toutes les retouches nécessaires avaient été apportées, il lui avait payé du sur-mesure avec un peu de marge pour qu'elle se soit pas serrée pendant ses périodes... Peut-être tolérait-elle mal certains types d'étoffes ? À moins qu'il ne se trompe de sujet, et qu'elle amenait simplement une commande du tailleur déjà marié et père de deux enfants... vu son âge, il ferait bien de songer à son testament...

Un passant le bouscula, le ramenant à la réalité tandis que son esprit s'éparpillait. D'après sa montre, presqu'une heure déjà s'était écoulée. Toujours rongé par la curiosité, il chercha du coin de l'œil un lieu depuis lequel la guetter, sachant déjà qu'aucun lieu ne ferait l'affaire dans cette rue. Condamné à rester debout et visible, il s'offrit de faire les cents pas en tripotant tantôt son chapeau, tantôt une pelote de fils de fer.

Une demi-heure supplémentaire s'écoula, avant qu'il n'entende le carillon du tailleur sonner à la sortie de Bathilde. À sa démarche raide et ses épaules crispées, elle venait de mener une consersation longue et épuisante. Son sac avait disparu.

N'y tenant plus, Adelin s'imposa d'attendre qu'elle tourne dans l'avenue principale avant de rendre visite à son tour au tailleur.

• Oh, maître Adelin ! le salua le commerçant. Quel bon vent vous amène ?
• Simple curiosité monsieur Dixpouces, qu'est-ce qui a amené la jeune Bathilde par ici ?
• Ah, à l'entendre, nous lui aurions fourni des vêtements d'une qualité inférieure à ce qu'elle espérait... votre dulcinée est âpre en affaire, si vous me le permettez.

Adelin cilla. Voilà autre chose. Bien, donc il devait lui parler de sa réputation, de son comportement en société, de ses manières... et de l'honnêteté concernant ce type d'affaire.