Mr Agonir
Environ la moitié de la classe est présente, Max distribue des checks et des signes de mains à un peu tout le monde, puis il s'installe avec Léo vers le milieu et Rose, après avoir fait sa propre tournée de bonjour, s'assoit avec une amie, Lily.
Max se retourne à califourchon sur son siège et s'addresse à Léo,
- T'était où avant ?
- A Saint Paul.
- Pas trop dépaysé ? rigole Max
- Euh, votre collège est très... vivant.
- C'est ton collège aussi maintenant !
La classe finit de se remplir et un professeur austère aux cheveux anthracite et au yeux bleus comme des icebergs entre en claquant la porte, il dévisage la classe, toussote et écrit au tableau,
-Bonjour, je suis Mr Ganiro, votre professeur principal, sachez que je ne tolérerais aucune incartade.
Un murmure d'effroi se répand dans la classe tandis que Mr Ganiro continue sur sa lancé.
- Faisons le bilan de vos connaissances, sortez une double feuille, vous avez une heure pour répondre aux questions, développez et restez clair, dit-il en sortant des feuilles de sa malette en cuir et en les distribuant, soufflant sous le poid de la pile.
Léo examine les caractères de sa perte, fatigué par avance devant cette liste de questions impossibles, son voisin de classe lui chuchote ;
- Ok, tu fais les dix premières, moi, Lily et Rose on fait le reste et après on copiera sur l'autre et on passera notre feuille derrière, Léo ouvre la bouche pour parler mais Max est plus rapide, tu te crois vraiment capable de faire vingt questions d'Agonir en une heures, il se penche un peu plus vers Léo et lui souffle à l'oreille, On est tombé sur la pire peau de vache de l'école, avec lui, c'est la mort assuré si on triche pas !
Agonir marche d'un pas raide dans l'allée et vient se planter devant les deux tricheurs,
- Quelque chose à dire Baldet, aboye-t-il puis il se penche du côté de Léo. Nouveau et on se fait déjà remarquer ?
Je vais être indulgent, vous me recopierez trente fois " J'emploie mon intelligence pour travailler au lieu de converser". Oui, je vous écoute Baldet ?
Max referme la bouche et fusille le professeur d'un regard noir, furibond.
Ganiro repart comme il était venu, pour s'attaquer à d'autre récalcitrants à sa tyrannie. Les élèves, morts de peur, plongent la tête la première sur leur copie et n'en relèvent pas le nez jusqu'à la fin de l'heure .
Tout le monde se dirige calmement vers la sortie, et, une fois à l'abri des regards meurtriers de leur professeur, tous commencent à courir comme des dératés, pressé de mettre le plus de distance possible entre eux et le prof. Une seule phrase tourne en boucle dans leur tête et ils crient leur malheur à chaque personnes qu'ils croisent,
- On a l'SADIQUEEE !!!
***
-Léo as dû terminer sa première heures de cours, j'espère que ça s'est bien passé... pense Jean à voix haute, les mains autour d'une tasse de thé brulante.
- Ne t'inquiéte pas, on dit que les professeurs de cette école sont très correcte lui répond Mathilde, tout aussi angoissée que son mari.
Les deux se replonge dans le travail mais aucun des deux n'arrive à se concentrer.
- Notre petit ours grandit dit-il tristement.
- Oui. Tu veux, snif, regarder un film ?
Ils se lèvent de concert, vont jusqu'au salon et s'affalent sur le canapé,
- Tu préfére quoi Mathilde, tragique ou dramatique ? l'interroge Jean, un léger tremblement dans la voix.
***
La bande Max, Rose et Lily courent rejoindre trois autres personnes qui forment imédiatement un cercle à l'annonce de Max,
- Bon, les gars, conseil de guerre. Vous devinerez jamais sur qui on est tombés...
- Sur le Sadique le coupe Rose
Léo essaye de s'éclipser discrétement pendant que Max prend la parole,
-Pleurez avec nous mes amis...
Lily qui n'avait pas encore parler s'exclame,
- Et vous ? Vous avez qui comme prof principal ?
- Hum, bon, c'est hypotétiquement possible que l'on ai Mme Rolland, déclare d'une petite voix Leroux, un garçon trapu aux yeux bridés et aux cheveux marron foncé.
Avant que Léo est eu le temps de s'éclipser, Max le prend en témoin,
- Tu as vu ces traîtres qui n'osent pas partager notre douleur ? Ils ont Rolland ! Ro-lland !!
Léo aquiesce et réussi à partir, prétextant une envie pressante. Il ne savait pas encore qu'il ne le reverrait plus.
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