PARTIR
Femme à la dérive en ces jours de faiblesse
Où la seule caresse éreintant tes passés
Est celle du mensonge, énoncé éhonté,
Qui te dit à venir alors que le temps presse...
Tu t'avoues si faible : enfin, je te sais fiable !
Plus d'enfants comme écrans ; plus d'amants, des tourments...
Tu me confies ta peur et tes ressentiments :
Il est si tard déjà que tu es vulnérable.
Femme en proie, femme aux abois, femme à l'abandon,
Tu es l'enfant quittée pour de nouveaux jouets...
Ta beauté est au diable : la jeunesse est un fouet.
Femme assise au perron, ton nom n'est plus qu'un son.
Tu croyais à toujours et la mer aux beaux jours...
Il n'en est rien, tu sais : je t'aime et je te hais.
Il n'y a plus rien, tu sais : de l'oubli aux regrets.
Tu croyais à jamais mais mauvais sont les jours.
Femme esseulée sans fards, tu ne séduiras plus,
Tu seras par défaut sans savourer l'excès,
Tu y verras de loin mais plus rien de trop près :
Femme isolée, sans rien, il n'y a plus d'issue.
Te revoilà humaine : avant tu étais vaine.
Te revoilà mortelle avant d'être cruelle,
Te revoilà enfant avant d'être pucelle :
Ta vie est déflorée mais ta mort sera pleine.
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