SA MER !
La violence a frappé trop tôt pour renoncer
A l'élan ravageur que donne la fureur :
La hache en son tranchant vit les têtes rouler
La peur et la nausée embuaient le vengeur.
A l'élan ravageur que donne la fureur
S'est ajoutée très vite une envie de bafouer
L'interdit tout en sang de l'onde en sa splendeur
Qui signe impudemment tout en haut de l'été.
L'interdit est en sang et je m'y suis baigné
Tant et plus et encore en étant l'imposteur
D'un destin confisqué par la pute effrontée
M'enjoignant de jouer comme un enfant rieur.
Mon destin confisqué sera sans successeur
Il est, ne sera plus, tout est mal déjoué,
Et l'augure se tait devant trop de vapeurs
Percées par un trident déchaînant les marées.
Ton île est submergée par le courant moqueur
Engloutissant, avide, un fantôme avarié,
Tes morts nouveau-nés, tes regrets imposteurs :
Ton île est submergée et ta vie siphonnée !
Hâte-toi de mourir pour la page tournée !
Hâte-toi de pourrir avec tous tes flatteurs !
Bon voyage en enfer où je suis enfermé :
Te voyant arriver, j'en sortirai vainqueur.
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