LE COUCHER
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Poussière agglomérée ou poussière éthérée,
Je me laisse onduler dans la sombre lumière,
Dans mon lit éploré, dans mon rêve opiacé :
J'aboutis engourdi dans ce puits de misère.
Le cauchemar m'attend : je le sais mais j'espère
Qu'un jour ou qu'une nuit, je pourrais m'aimanter,
Rassembler ma limaille et ne plus me défaire,
Retrouver mon parage et ne plus réparer.
Poussière d'univers, tout me passe à travers...
Étendu ou flottant, vacillant ou dansant,
Je suis un long murmure en ce trop grand désert :
Incantation secrète où se délie le temps.
Il n'y a plus de place où la distance avoue,
Qu'hors du temps, elle échoue, qu'hors du temps, elle ensable
Les pensers, les espoirs, les retours, les tabous :
Il n'y a plus d'espace en ce temps imprenable.
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