COLD SONG
À la dérive enfin, porté par les courants,
L'orphelin se sent bien ayant perdu son corps :
L'apesanteur est là pour signer les absents ;
La sensation n'est plus, l'esprit prend son essor.
Engourdies par les flots, les pulsions se défont...
Je suis si libre alors, que le froid de la mort
Se transforme en élan vers le large aux abords :
Encore un peu plus loin, le regard est vision.
Il y a des morts partout, dans le ciel, dans la mer :
Je suis seul mais hanté, par des millions d'années...
Il y a des vivants mais ils sont condamnés :
Qu'il serait doux, alors, de couler, d'être offert.
Le retour est forcé, nourri des fausses peurs :
Je surnage en tremblant, tout mon être est raidi...
Envisageant ma fin, le soleil, mon amie,
Me promet d'envahir ma nuit de ses lueurs.
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