BIARRITZ
Le soleil s'évanouit à l'horizon couchant :
Il est rouge, il est sang, tout brûlant, soudain bleu...
C'est le bleu de la nuit avant son si noir vieux :
Il n'y a plus d'espoir, noyé dans l'océan.
Soudain, je n'y crois plus et tout se désagrège...
Ma vision ne perçoit qu'un décor éphémère...
Mon oreille n'entend qu'un écho sans frontière...
C'est la page amoindrie de nos fiers spicilèges.
Le livre a disparu et l'histoire est finie :
Tu est morte aujourd'hui et demain je mourrai...
Ta vie anéantie accouche d'un sujet :
Le livre s'est ouvert et je suis bien en vie.
Je vais tout raconter comme on devient l'auteur :
L'acteur a disparu, pas le metteur en scène...
Tu peux croire aux témoins, les garants de ma haine :
La fin sera sanglante après trop de douleurs.
Comment, tu n'y crois pas ? Tu attends le rideau ?
La méduse est goulue quand le sang est vicié :
Son radeau cannibale est un triste charnier...
Pourquoi as-tu douté ? C'est la fin du complot !
Je perçois les flots doux d'un océan guéri...
Le soleil est demain : c'est un nouveau prélude.
Le soleil jaillira comme à son habitude...
Je perçois les flots doux de la vie assoupie...
Annotations