LES PYRÉNÉES D'AVANT LA FONTE
Quoi de mieux que surfer sur la crête enneigée ?
C’est d’un côté l’Espagne abrupte et inconnue,
De l’autre est la France qui fut ce qu’elle n’est plus.
Quoi de mieux qu’inhaler, un air aussi léger ?
Quoi de mieux que glisser sous des cieux incertains,
Sur des bouts de soleils toujours réverbérés ?
Cauterets est en bas mais je me suis hissé
Où les rayons sont près, où la terre est si loin…
J’ignorais tout alors mais j’étais bien certain
Que la ligne de crête est l’absolu éteint :
Je glissais sans vertige où la fin est un lien
Entre un passé d’emprunt et un futur refrain.
J’ignorais tout alors du soleil au zéntih
Qui fige en son déclin, les souvenirs divins
De ces sauts sans rupture où se dit le dessein
De celui qui s’élance, de celui en transit.
J’ignorais tout alors des Pyrénées défuntes
Où le gris est le site où règnait l’envol blanc
Où l’ombre est l’horizon où est mort mon enfant,
Celui qui était moi avant ma vie éteinte.
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