DEUIL
C’est un venin très chaud qui parcourut mes veines
En berçant pauvre cœur qui se cherchait haleine...
C’est un venin très doux et pourtant un poison
Qui s’affiche partout sans dire les démons.
C’est la vapeur si douce après les durs cahots
Qui m’entraîne à trouver la vérité des maux…
C’est la vapeur si douce et pourtant dissipée
Qui me fait flotter bas quand surgit le mort-né.
C’est le sang réchauffé et sa saignée insigne
Qui écrit sur la page où s’affolent les signes…
C’est le sang réchauffé et pourtant bientôt froid
Qui efface à l’envie les avanies d’en-bas !
Je ne sais plus prétendre et pourtant je suis seul,
Seul à en crever, d’ennui et puis d’effroi, seul…
Solitaire oublié quand les autres vont bien,
Solitaire épongé quand l’autre n’est plus rien.
La rage a dévoré ce qui était humain :
Le cœur tendre a saigné et bientôt, c’est la fin…
La rage est mon amie, mon énergie sans frein.
La rage est l’ennemie qui signera ma fin.
La vérité est là qui me casse les dents :
Je ne suis poussière aspirée par le temps...
La vérité est là que pourtant je refuse
Alors que tout m’indique où se loge l’intruse…
Il fut un temps jadis où je repris espoir
De croire au bon sergent qui me sortit du noir !
Mais un vautour suivant se nourrit par le bec
Et la charogne pue de n’avoir qu’un cœur sec !
Il fut un temps jadis… Illusion, douce excuse.
Demain n’existe pas et hier en abuse !
Il fut un temps jadis… Illusion, douce excuse.
Où s’exprime impuissant, le spectre de Tantale !
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