Souffle du désarroi
Fut un temps où ma voix engendrait des carnages,
Les sots, les érudits, les demeurés et les sages,
Tous s'agenouillaient devant la force de mon langage.
Sans que je ne sois pourtant un haut-parleur,
Mes mots s'envolaient jusqu'aux altitudes les plus pures.
Brisant le silence astral et dénudant la candeur,
La laissant sans dessous, comme une traînée sans guipure.
Même le puissant empire à la langue mandarine,
Me laissa traverser ses maigres palissades,
Je n'avais pour seul poignard que ma brise cristalline,
Mais, incandescente était ma proférée ballade.
C'est aussi moi, qui réduisit en cendres la bastille,
Dévastant, immolant, calcinant, et ne laissant derrière moi,
Que des flammes dansantes, crachant leurs escarbilles,
Ultimes restes, des illusions, du mensonge et des rois.
Aujourd'hui, me voilà rouillé et usé, je ne suis plus désinvolte.
Terminée, bafouée, est ma carrière de vent de la révolte.
Annotations
Versions