Mon cher Rémi,

Je ne comprends pas cette insistance à jouer sur les mots. Soit, j'ai de prime abord écrit le mot "plaisir" sur ma lettre, puis l'ai aussitôt effacé en sachant que ton esprit l'interpréterait comme un signe que je t'aimais encore. Je pense donc que le sujet est clos et que nous pourrions avoir des sujets de conversations plus intéressants.

Pourquoi t'éloigner de ces deux jeunes hommes qui paraissaient fort aimables pour l'unique raison qu'ils ne sont pas les aînés de la famille? Ce n'est pas forcément le fait d'être le cadet qui rend la personne favorisé par ses parents. Léa m'avait raconté que son père est le plus jeune de sa fratrie, et pourtant il est perpétuellement en désaccord avec ses parents. Et Léa, bien qu'elle soit fille unique, est tout de même la première enfant de sa famille, et elle s'entend très bien avec son père et sa mère.

Si tu penses réellement que Lilou n'a aucune chance avec ses jouets, ce n'est pas très charitable de ne pas la prévenir. Supposons qu'à cause du désespoir dans lequel la plongera la nouvelle, elle ait un problème respiratoire qui te forcerait à rester à ses côtés pendant des mois ? Tu le regretterais plus que de l'aider à améliorer son court-métrage.

Néanmoins je suis d'accord avec toi sur un point: tes parents ont une manière singulière d'agir à ton égard. Ils ne te reprochent rien, mais ne cherchent pas non plus ta compagnie, comme si tu n'existais pas, ou que tu n'étais qu'un employé. Je ne sais que te dire, à part de les forcer à t'avouer leurs émotions envers toi.

Pour ma part j'étais enrhumée la semaine dernière, et je n'ai pas passé un très bon week-end. Nils ne pouvait pas venir me voir, Léa était avec Robin, et mes parents très occupés, la solitude me pesait mais je suis guérie, et hier je suis allée au cinéma avec Nils. C'était fort romantique.

Je te souhaite le meilleur dans tes projets,

Amélie Dentdebrume