Coucou Rémi,

Je t'invite officiellement à mon anniv de 18 ans pour le samedi 10 février! Je commence à tout préparer, à inviter tout le monde. Mon père a découvert que j'avais invité dans son dos ses parents, et qu'ils allaient venir. Il a pesté toute la semaine, je n'étais pas très fière. J'en peux plus des disputes, que ce soit avec Amélie ou dans la famille. Pourquoi ne s'entendent-ils pas, d'abord? Mon père peut faire un effort pour une soirée: ce n'est pas tous les jours que je fête mes 18 ans! Je suis un peu triste de ne pas inviter Amélie, mais je sais bien qu'elle refuserait de venir...

Et il y a du nouveau au sujet de Robin. La semaine dernière je suis sortie du lycée, quand je l'ai reconnu de l'autre côté du portail, qui me fixait. J'ai vraiment eu peur, il était posté là comme les assassins dans les films d'horreur. J'ai arrêté de marcher parce que je ne savais pas quoi faire: rester dans la cour et appeler mes parents? Le contourner afin de l'ignorer? Ou aller à sa rencontre et lui faire mes reproches?

J'ai choisi la deuxième option, en me persuadant qu'avec toutes ces années de natation, course à pied et escalade, j'étais probablement plus forte que lui s'il cherchait à me frapper. Je le trouvais très menaçant,et je n'arrivais pas à le quitter des yeux. Dès que j'ai franchi le portail j'ai vite bifurqué dans la direction opposé à Robin, mais il a crié mon nom en me suivant à pas rapides. C'était très bête ce que j'ai fait, mais entendre sa voix m'a rassuré. J'avais l'impression d'être de nouveau avec le "gentil" Robin de cet été.

Alors je me suis retournée et il m'a rejoint. Robin m'a dit, l'air peiné:

– Je peux savoir à quoi tu joues Léa? Pourquoi m'as-tu bloqué?

Maintenant que je savais qu'il nous avait manipulé, j'étais moins confiante avec lui, je redevenais timide. Du coup j'ai dit d'une petite voix:

– Heu... Ben parce que... Tu nous a menti, à Amélie et à moi.

– Je ne vous ai pas menti.

– J'ai vu sur ton téléphone que tu étais Nils avec Amélie, et Robin avec moi. Tu as dis que tu nous aimais, à toute les deux, en te débrouillant pour qu'on ne devine pas que tu nous mentais.

Ma timidité m'empêchait de lui crier auvisage (ce qu'il aurait bien mérité). Il s'est rapproché sur le trottoir et a dit, l'air sincère:

– Je sais bien Léa, mais c'est toi que j'aime! Laisse-moi t'expliquer. Je m'ennuyais cet été, on a discuté sur le forum avec Amélie et c'était top. Puis je t'ai rencontré à la piscine, et je me suis rendu compte que je te préférais à Amélie, que c'était toi que j'aimais réellement. Mais comme je sortais déjà avec elle, je n'allais pas rompre sans explications! Donc j'étais en couple avec vous deux, mais c'est toujours toi que j'ai préféré. Quand j'ai vu que tu m'avais bloqué, j'ai tout de suite compris que c'était la faute à Amélie, je la hais cette...

J'en ai eu marre de l'entendre parler ainsi. J'ai eu la sensation qu'il disait vrai Rémi, mais je ne veux pas sortir de nouveau avec lui alors qu'il m'a menti, qu'il se construit deux identités, et qu'il devient insultant et presque violent avec une fille qu'il n'aime pas. Alors j'ai dit, un peu plus fort parce que je commençais à vraiment m'énerver:

– Non mais Robin, arrête-là! Amélie ne t'a rien fait, c'est de ta faute tout ça! Je t'ai quitté parce que j'ai découvert que tu nous mentais. Amélie est mon amie, et je ne t'aime plus. Tu... tu aurais dû te conduire mieux avec nous, franchement. Donc laisse-moi tranquille.

(Bon, en vrai, je ne me souviens pas mot pour mot de ce que j'ai dit, mais ça ressemblait à ça).

A ma grande surprise, il est parti rapidement, l'air très énervé. Je m'attendais à plus d'insistance, mais au moins il était parti.

Voilà, tu sais tout. J'ai hâte de voir le prochaine timbre que tu vas m'envoyer... ;D

Salut,

Léa