Au bonheur des rues
Je marchais dans la rue, cherchant Nadja
Je marchais dans la foule en cherchant
une belle inconnue
Je marchais, perdu, pour quoi faire, déjà ?
Autour de moi, parlaient quelques passants
Marchant dans la rue
Je n'ai trouvé ni chimère, ni sirène
Aucun sphinx pour me poser une question
Où est la merveille ?
Où puis-je trouver la tour de la reine ?
Y a-t-il une impasse du dragon ?
Une écaille vermeille ?
C'était un de ces jours ensoleillés
Apportant ses flammes infernales
Quel jour ennuyeux !
Les passants, âmes en peine, torturés
Criaient, pleuraient, étrange récital
Ils criaient aux dieux!
Heureux, heureux !
Je dois être heureux !
Heureux, heureux !
Sinistre mot pour définir la joie.
Des larmes coulent sur un H de sang
Pernicieux, muet
Les enfants jouent encore et rient aux larmes,
Les adultes travaillent, pleurent et s'alarment
Chantent ces versets
Heureux, heureux !
Je dois être heureux !
Heureux, heureux !
Horreur heureuse qu'est cette ville
Esclaves ployez vos genoux devant Eux
Ces dieux affamés
Sans vie, emplis des pensées les plus viles
Monstres millénaires aux mille yeux
Villes du passé
Pourtant, nous ne pouvons faire autrement
Les villes régissent notre monde
Monde décadent
Les champs font place au goudron brûlant
Ils deviennent des banlieues immondes
Adieu paysans !
Je marchais dans la rue en compagnie
De mes pensées et de mes cauchemars
Fidèles compagnons
Je marchais avec eux, fidèles amis
Pourtant, je ne veux plus, peux plus, les voir
Adieu compagnons !
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