EPILOGUE
Aucun policier n’a jamais voulu me montrer les photos prises à l’intérieur de mon appartement, ni même ce que Pierre avait prévu pour la fin de la soirée, j’ai dû arracher les mots de la bouche de mon cousin qui m’a fait promettre, en échange, de ne plus jamais inviter d’inconnu chez moi, homme ou femme.
Evidemment, j’ai promis. Ma curiosité était trop forte.
En fait, Pierre gardait précieusement enfermé dans son sac à dos, divers ustensiles de boucher, des couteaux très aiguisés, une machette mais aussi une énorme toile cirée avec une silhouette dessinée en son centre. Grâce à moi, la police a élucidé plusieurs disparitions de femmes.
Il choisissait habituellement ses futures victimes sur les réseaux sociaux ou les sites de rencontre, leur donnait rendez-vous dans un bar ou dans un parc et se laissait inviter. Le soir-même il devait d’ailleurs retrouver une autre jeune femme. Ma proposition l’a obligé à changer ses plans, mais comme son mode opératoire restait de tuer une inconnue, moi ou une autre lui importait peu.
Il avait déplacé les meubles pour étendre la toile au milieu de mon salon et avait disposé diverses armes autour, ainsi que des bougies. Je me souviens que la pièce était sombre, lorsque j’avais essayé de guigner par le trou de la serrure.
La police avait refusé que je vois de mes propres yeux la scène. Je pense qu’en effet, je n’aurais plus jamais pu effacer cette image de mon esprit.
D’ailleurs, j’ai déménagé depuis peu et je peux enfin dormir plus sereinement.
Aujourd’hui, je ne peux qu’avoir une pensée émue pour toutes celles qui n’ont pas eu ma chance et qui n’ont pas survécu à cette rencontre.
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