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Une minute de lecture

Le pic-nic terminé, nous entamons le retour.

Au bout de quelques kilomètres, je commence à en avoir plein les jambes. Jean prend de l’avance et au bout d’un moment je ne le vois plus du tout. Je remonte la pente en amont du chemin pour le repérer depuis un poste plus dégagé. Là-haut, je peux voir le chemin sillonner sur plusieurs kilomètres. Mais je ne vois Jean nul part.

Le jour commence à se faire moins vif. J'accélère le pas. J'avance pendant vingt minutes, il n’est toujours pas là. J’arrive maintenant au village de Motet, il m’aurait forcément attendu ici, me dis-je, à la fontaine sur la place. Le soleil est maintenant sur le point de disparaître et il commence à faire froid. Une angoisse me vient.

Je repars dans l’autre sens au pas de course. En dix minutes, j’y arrive. Là, le sentier fait le tour d’une crevasse. Une pente pleine d’éboulis qui se termine dans un grand goulet étroit. Je m’approche. Je trouve par terre un pétard.

Je crie son nom des dizaines de fois. Je fais le tour de la crevasse une fois, deux fois, et soudain je m’arrête. Tout au fond du trou obscur, à peine visible, je vois sa tête ensanglantée coincée entre deux rochers. Je crie son nom. Rien ne bouge, pas un son ne sort du trou.

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