Mélancolie
Mélancolie,
Des larmes coulent le long de mes joues, mes mains tremblent, mes yeux me brûlent.
Je la sens dans ma poitrine, telle une lame plantée dans mon cœur que je ne peux saisir.
A mesure qu'elle se propage dans mon corps, je m'affaiblis.
Peu à peu, la douleur embrase tout mon être, dévorant sauvagement tous mes souvenirs heureux.
Mon cœur pleure, mon cœur saigne.
Mon sang a le goût de la mélancolie, l'odeur d'un passé perdu, des regrets d'une enfance insouciante, d'instants magiques, de nos rires aux éclats.
Je me souviens de ces années, d'une époque révolue où nous passions nos nuits à nous raconter nos secrets.
Nous nous imaginions grandes, écrivains ou musiciennes, deux artistes voyageant à travers les continents.
Il est si loin de nous le temps où l'on voyait la magie partout, où l'on pensait que tout était possible.
Nous voulions changer le monde.
Désillusions.
Peu importe, nous ne serons jamais ces héros de l’Histoire.
Ceux dont on contera la vie dans les livres d’école.
Toi et moi, où sommes-nous maintenant ?
Existons-nous encore ?
Quelquefois, je me prends à rêver de ce que nous aurions pu devenir, de ce que nous aurions pu accomplir. L’on dit qu’un grain de sable ne suffit pas à renverser le cours des choses.
Peut-être est-ce faux.
Peut-être nos vies auraient-elles pu tout changer.
Tu es partie, je suis restée.
Tu as emporté tous nos rêves et nos espoirs avec toi. Peu à peu tu n’as plus écrit, plus appelé, ton visage s’est effacé de ma mémoire tout comme les promesses d’autrefois se sont envolées dans l’oubli.
Toi, tu es partie à l’aventure avec ta rock star, de ville en ville, de pays en pays.
Admirant et ne vivant que pour un homme qui a volé tes rêves et les a remplacés par les siens.
Moi je suis restée, embrassant un avenir que l’on a choisi à ma place.
Prisonnière d’une cage dorée, je me réveille chaque jour auprès de celui que je méprise.
J’ignore les souvenirs qui me hantent, je pose un sourire sur mon visage et me contente d’être jolie et silencieuse car c’est ce que l’on attend de moi.
Parfois, il m’arrive d’imaginer que l’on se rencontre à nouveau, mais peut-être nous sommes nous croisées au cours des années sans même nous reconnaître.
Nous avons tant changé, nous sommes devenues étrangères l’une à l’autre.
Que sommes nous devenues ? Où est passée notre quête de vérité, notre soif de savoir ?
Je déteste cette inconnue que j’aperçois dans le miroir.
Et toi, es tu véritablement heureuse ?
Dans l’ombre de celui qui a privé le monde de ta lumière...
Peut être n'est-il pas trop tard.
Nos chemins se croiseront à nouveau et nous reprendrons ce que nous avions commencé il y a des années.
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