34. Le réveil de la tentation

9 minutes de lecture

Einar

Clothilde est encore plus innocente et pure que je ne le croyais. Jamais elle ne s’est donnée à un homme et je suis le premier avec qui elle va plus loin qu’un simple baiser. Cette nouvelle me bouleverse et me donne un sentiment étrange quand je la regarde ainsi assoupie dans mes bras. Clairement, j’ai envie d’aller plus loin avec elle et le moment que nous venons de passer tous les deux m’a excité plus que de raison. Mais ai-je le droit de la pousser à aller plus loin ? Mon érection toujours présente me rappelle à quel point je la désire et son goût un peu amer sur mes lèvres est une invitation au plaisir charnel, mais je ne peux m’empêcher de me demander si c’est correct d’ainsi profiter d’elle, de peut-être la mettre enceinte et ensuite de la mettre dans une situation impossible comme l’est Marguerite avec Runolf.

Je l’observe, totalement apaisée, nichée dans mes bras. Jamais je n’ai vue une femme aussi belle. J’ai l’impression d’avoir une représentante de la déesse Freya contre moi. Ses traits bien dessinés, ses pommettes légèrement rebondies, son corps avec des courbes qui semblent faites pour être caressées, je suis en admiration pure et simple. Je n’ai connu ça avec aucune femme de mon village ni lors d’aucune de mes expéditions et cette réalisation me fait un peu peur. Quelle alternative s’offre à moi ? Continuer et me laisser aller à ce sentiment de plénitude quand je l’embrasse et la caresse, quelles que soient les conséquences pour nous lorsque je vais repartir ? Arrêter tout de suite et passer le reste de ma vie à regretter d’être passé à côté de telles possibilités ?

Je n’ai pas envie de réfléchir davantage à ce dilemme et, comme la fraîcheur de la nuit commence à se faire sentir, je me relève et soulève la jolie brune dans mes bras en prenant garde de bien l’emmitoufler dans son châle. Elle se réveille à peine, passe ses bras autour de mon cou et se rendort lovée contre mon torse. Elle ne pèse rien ou presque et je la ramène ainsi au château, en prenant garde de ne pas tomber pour ne pas la réveiller, ou pire la blesser. Comme dans les légendes racontées par nos anciens, je m’imagine être parti en expédition dans une région contrôlée par les Dieux et en ramener ma récompense pour avoir rempli avec succès la mission qui m’a été confiée. Clothilde est cependant bien plus qu’un trophée de guerre. Pour moi, c’est la fille de Freya, une créature d’origine divine qui est un véritable don des Dieux et que j’ai la joie de pouvoir serrer contre moi.

J’hésite un instant à la ramener dans sa chambre mais je pense à Melisande qui pourrait se faire des idées sur ce qu’il vient de se passer. Je ne sais pas si Clothilde va assumer auprès des siens être vue en ma compagnie, au risque de passer comme Marguerite pour la fille qui s’est donnée à l’ennemi. Même s’il ne s’est quasiment rien passé entre nous ce soir, les apparences peuvent être trompeuses. Je me décide donc à l’emmener dans ma chambre dont elle pourra sortir discrètement au petit matin. Je la dépose délicatement dans mon lit et n’hésite qu’un court instant avant de me déshabiller et de m’installer à ses côtés. Peut-être que ce sera notre dernière nuit ainsi, autant en profiter un peu. Je me positionne dans son dos et empaume un de ses seins à travers le tissu avant de m’endormir avec le sentiment d’être là où je veux être, aux côtés de la plus merveilleuse des femmes que j’ai rencontrées à ce jour.

Je suis réveillé par une douce sensation qui semble le prolongement du rêve que j’étais en train de faire, par de petits baisers sur mon visage. J’ouvre les yeux et j’ai le plaisir de voir les magnifiques billes de Clothilde qui me sourit avant de poser à nouveau ses lèvres contre les miennes pour un baiser où je devine en elle un fort désir de reprendre les choses là où on les a laissées hier, près de la rivière. Ses mains caressent mon torse et je la sens se frotter contre mon sexe qui déjà prend vigueur. C’est difficile, mais je la repousse finalement afin de pouvoir échanger avec elle avant de commettre l’irréparable. Mes pensées de la veille sont toujours présentes et je sais que je ne veux pas la souiller alors qu’elle est encore vierge.

— Bonjour jolie femme, dis-je alors que son regard se porte à nouveau sur ma virilité dressée entre nous et qui est maintenant bien visible avec le soleil qui se lève. Il faut qu’on parle, non ?

— De quoi doit-on parler ? C’est un peu gênant de poser des mots sur ce qu’on a fait hier soir, non ? Même si j’ai adoré, souffle-t-elle en détournant le regard.

De la voir ainsi si pudique et si innocente renforce la dualité de mes émotions, entre envie de me jeter sur elle et lui faire l’amour et besoin de la protéger des conséquences de ces actes.

— Comme tu le vois, moi aussi j’ai adoré et j’ai envie de plus. Mais tu n’as jamais fait ça avant et cette virginité que tu as gardée jusqu’à présent, il faut que tu la conserves pour ton futur mari… Je ne suis que de passage, moi, ajouté-je, un peu meurtri de voir que je la blesse en évoquant mon statut d’envahisseur.

— Je n’ai aucune envie de me marier à cet homme. Et encore moins de… Mon Dieu, grimace-t-elle. Donc, on arrête déjà tout ça, c’est ce que tu souhaites ?

— Je veux que tu réfléchisses un peu avant toute chose, rétorqué-je en prenant son visage entre mes mains. Arrête de ne réfléchir qu’avec ton corps, arrête de me regarder comme si tu voulais me dévorer et pense à ton avenir. Tu vois bien que clairement, je n’ai pas envie d’arrêter… Si j’écoute le désir que j’éprouve pour toi, je te fais l’amour, là, tout de suite. Mais même si j’en meurs d’envie, je ne veux pas te faire de mal. Regarde dans quelle situation sont Runolf et Marguerite. Tu n’as pas peur qu’il nous arrive la même chose ?

Loin de m’écouter, Clothilde démontre qu’elle aime n’en faire qu’à sa tête car elle se rapproche de moi, dépose de petits baisers bien sensuels sur mon torse et je sens ses doigts qui s’enroulent autour de ma verge qui tressaille sous la caresse. Ce traitement beaucoup moins marqué par l’hésitation qu’hier est tellement intense qu’il faut que je fasse preuve d’une volonté presque inhumaine pour parvenir à m’écarter un peu, sans toutefois réussir à désengager mon sexe de sa main.

— Clothilde, arrête, grogné-je d’une voix que je ne reconnais pas tellement le désir est fort. Tu as entendu ce que je t’ai dit ?

— Je n’ai pas envie d’avoir d’enfant, je ne veux pas… être dans la situation de Marguerite. Mais comme ça, on ne risque rien, si ? Tu m’as… enfin, j’aimerais moi aussi te faire plaisir, Einar.

Elle a beau n’avoir jamais fait ça avec personne avant moi, elle sait y faire car je sens la pression de ses doigts sur mon membre qui se tend de plus en plus. Il suffirait qu’elle se mette à me caresser pour que je perde le peu de raison et de lucidité que j’ai encore.

— Je ne sais pas si je vais réussir à me contrôler si tu continues à me caresser ainsi, Clothilde. J’ai envie de toi, mais tu comprends que j’ai envie de toi totalement ? Et que si on continue ainsi, on n’arrivera jamais à s’arrêter ? Je ne veux pas gâcher le reste de ta vie par ces moments de folie…

— Tu ne comprends pas, Einar… Depuis que j’ai dix ans, je ne vis que pour ma famille. C’est la première fois que j’ai vraiment l’impression de vivre pour moi, et c’est lorsque nous sommes ensemble que je vis vraiment. Sans le joug de mon père, sans mes obligations, mes devoirs. Je suis juste Clothilde et j’aime ça. Laisse-moi juste te faire plaisir comme tu l’as fait avec moi hier, guide-moi, dis-moi ce que tu veux que je fasse, s’il te plaît…

En parlant, elle a enfin relâché mon sexe, ce qui devrait me permettre de réfléchir plus clairement, mais elle me surprend à nouveau en faisant passer sa robe au dessus de sa tête pour se retrouver nue devant moi. C’est la première fois que je peux l’observer ainsi dans son état le plus naturel et je sais que je suis perdu. Elle se mordille la lèvre en voyant mon membre dressé et je ne parviens pas à me retenir de poser ma main sur son sein rond. Mon doigt s’amuse quelques secondes avec ce téton dressé avant de descendre le long de ses hanches pour revenir à cette douce toison que j’ai eu le plaisir de découvrir hier. L’humidité que je découvre entre ses lèvres et le petit gémissement qu’elle pousse lorsque je m’insère en elle finissent de me convaincre qu’elle est sincère et a réellement envie de poursuivre ses découvertes avec moi. Mais il va me falloir être fort… Ne surtout pas la pénétrer et lui faire perdre cette virginité si importante pour son avenir.

— Remets ta main sur mon…

Je ne sais pas comment appeler mon membre dans sa langue mais heureusement, elle comprend immédiatement mon envie et ses petits doigts un peu frais se resserrent sur ma virilité.

— Vas-y, bouge tes doigts maintenant, murmuré-je, le souffle court. Fais comme si j’étais au fond de toi.

Elle hésite un instant mais finit par s’exécuter avec une lenteur exagérée. J’ai l’impression qu’elle a peur de me faire mal en tirant sur la peau sensible de mon membre et je suis obligé de poser ma main sur la sienne pour lui faire comprendre qu’il faut qu’elle y mette plus d’énergie.

— Tu peux y aller, Clothilde… Tu peux serrer et caresser, j’adore ça…

C'est étrange de dire tout ça dans sa langue et c'est à mon tour d'être un peu gêné, ce qui n’est plus du tout le cas pour elle. Elle fait preuve de beaucoup moins de douceur et n'hésite pas à découvrir totalement mon gland en utilisant désormais ses deux mains pour augmenter mon plaisir. Ses mouvements sont toujours un peu maladroits mais la scène est tellement excitante que j'en oublie toute retenue. Je pose une main sur sa nuque pour rapprocher sa tête de ma virilité.

— Prends-moi dans ta bouche, lui ordonné-je fermement.

Elle n'hésite pas une seconde et je vois autant que je sens ses lèvres se refermer sur mon gland. Je n'ai plus besoin de la guider car sa langue s'enroule de manière délicieuse sur mon membre et je ferme les yeux en râlant sous l'effet du plaisir qu'elle me procure. Je ne sais combien de temps dure cet instant magique mais bien trop vite à mon goût, je suis obligé de la repousser avant de jouir, projetant ma semence sur mon ventre devant le regard étonné de Clothilde qui n'a pas cessé ses mouvements de va-et-vient sur mon sexe. Je suis contraint d'intervenir pour écarter ses doigts et garde ses mains dans les miennes.

— C'était parfait, Clothilde… Mmm, soupiré-je d'aise.

— Vraiment ? Je suis désolée, j’ai dû te paraître terriblement maladroite…

— Oh non… Tu m'as donné énormément de plaisir. Et tu es superbe, ajouté-je, amusé de voir ses seins se dresser aussi fièrement. Cela t'a plu, on dirait…

— Il faut croire que oui, sourit-elle en détournant le regard. Il faut croire que le péché a quelque chose d’excitant…

— On n'a rien fait de mal. Au contraire, non ?

J'essaie de l'attirer contre moi pour échanger un nouveau baiser mais elle se dégage et se lève, toujours aussi extraordinairement belle. Je la sens hésiter un instant, comme si elle éprouvait le même désir que moi d'aller plus loin dans le péché, mais elle finit par enfiler à nouveau sa robe, récupère son châle et dépose un rapide baiser sur mes lèvres avant de se sauver. Je suis rassuré de constater qu'elle ne semble pas regretter ce qu'il vient de se passer entre nous mais je me demande si elle me laissera renouveler l'expérience. J'en meurs d’envie mais ce ne serait absolument pas raisonnable.

Annotations

Vous aimez lire XiscaLB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0