11h50.
11 h 50.
— Pourquoi allons-nous vers la centrale ?
— Pour que je puisse terminer mon travail.
— Votre travail ?
— Oui.
11 h 50, je ne comprends pas. Cette centrale est synonyme de désastre. D'un travail non terminé, d'un élément qui a mal tourné. Elle me guide dans ce lieu, vers ce portail que je pensais ne jamais franchir à nouveau. Ces couloirs que je ne pensais pas retraverser un jour. Mais je me laisse embarquer dans cette promenade forcée.
11 h 50, elle semble hésiter. Elle s'est arrêtée, s'est retournée, me fixe. En attente, en pause, elle m'observe comme si j'avais les réponses à une question silencieuse. Puis, avec des pas plus petits et plus lents, elle reprend notre parcours. Elle avance droit vers le cœur du réacteur. Les radiations devraient me terrifier mais dans cette heure-ci, je sens que rien ne peut m'atteindre.
11 h 50.
— Nous sommes arrivés.
— Arrivés ? Où ?
— Au cœur du temps. Petit pantin, n'as-tu pas compris la raison de tes mouvements dans cette heure si particulière ?
— La raison ?
11 h 50, une raison à ma présence ici. Je suis loin de comprendre. Comment pouvons-nous être au centre du temps alors que je me trouve dans une centrale nucléaire ? Cependant, elle me dit la vérité. Elle est la gardienne du temps alors pour quelle autre raison m'aurait-elle amené dans ce lieu ? Elle me pousse au centre de cette pièce. Puis me donne l'explication, la solution à ce qui me hante depuis près de trois ans. Elle me donne la réponse à la question que tout le monde se pose. Pourquoi suis-je le rescapé nucléaire.
11 h 50.
— Bienvenue dans ton heure, maître du temps. Tu es la moitié, l'étincelle que je cherchais pour guider les rescapés vers leur heure, celui qui est le guide des gardiennes. Va vers le cœur du temps, son essence ravivera ta mémoire.
11 h 50.
Je suis Chronos, le maître du temps.
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