C’était une journée ensoleillée, pleine de promesses, et je m’étais levée tôt, pleine d’enthousiasme. Aujourd’hui, je voulais surprendre ma meilleure amie en lui préparant un gâteau d’anniversaire exceptionnel. Dans ma tête, c’était un chef-d’œuvre : un gâteau à trois étages, une crème au beurre parfaite et une décoration florale en sucre, aussi délicate qu’élégante.

Tout a commencé à déraper dès que j’ai essayé de faire la crème au beurre. Elle refusait obstinément de monter, malgré mes efforts acharnés. Le mélange restait liquide, trop liquide. « Ça ira », me suis-je dit, décidée à ne pas abandonner. Mais les étages du gâteau, eux, ne collaient pas du tout. J’ai vu ma tour se pencher lentement, comme une version pâtissière de la tour de Pise. J’ai tenté de sauver la situation en ajoutant des cure-dents, puis des pailles, puis des baguettes chinoises… tout ce que je pouvais trouver sous la main.

À midi, ma cuisine ressemblait à un champ de bataille. Farine partout, glaçage sur les murs, et moi, couverte de sucre de la tête aux pieds. Il était trop tard pour recommencer. Alors, j’ai pris un dernier recours : des fleurs en plastique pour masquer l’accident.

En arrivant à la fête, les rires ont fusé dès que j’ai posé le gâteau. J’ai rougi, bien sûr, mais ma meilleure amie m’a prise dans ses bras et m’a dit : « C’est parfait, exactement comme toi. » Et à ce moment-là, j’ai compris : même si j’avais une machine à remonter le temps, je ne changerais rien.