Dans quel univers?
Je reste compact.
Il faut combler le vide, être dense, complet. Aucune fêlure apparente. Aucun ressenti.
La fratrie est là , mais c'est bien moi qui fait bloc. Souple, entier, comme si mes sens me protègeaient de la situation, et bloquaient toute pénétration émotionnelle .
Sans doute une illusion .
Je sens la brûlure du sky sous mes cuisses : il allait bien falloir bouger, ébranler l'entité formée avec le fauteuil, accepter de respirer à nouveau.
Où est passé mon frère ?
- Ma soeur : ok !
- Anorexique : ok !
- Quoi d'autre ?
Au bout du corridor jaunâtre, une porte vitrée donne sur l'extérieur, circonscrit par un muret et la campagne autour. On devine la route que nous avons empruntée tout à l'heure, un peu en dessous.
M nous montre la chambre unique que nous partagerons le week-end et pendant les vacances, puisque nous étions pensionnaires.
M, notre hôtesse est une femme brune, légèrement permanentée et vêtue d'une blouse à pois, en parfaite ménagère. Elle porte des lunettes. C'est notre "gardienne" ou nourrice... Je n'ai jamais su comment l'appeler.
Notre "famille d'accueil" habite à l'entrée d'un hameau, une modeste maison pourvue d'un jardin, de lapins et de pigeons, enfermés respectivement dans leurs cages. Un appenti en dur barre le fond du jardin. On aperçoit quelques vaches par-dessus le mur, un peu plus loin .
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