Rebut.
Rejoindre l'océan. De la mare stagnante mais néanmoins grouillante , à la rivière sale qui entraine de vieilles souches vers le fleuve indompté. Plus large, plus sauvage, plus dangereux,...jusqu'au delta salvateur et libre où s'échappent quelques voiliers téméraires.
Moment d'ouverture et de respiration, de ciel et d'espoir. De départ : plages ou quais durs, nous sommes toujours prêts à embarquer. Quel désir nous porte?...Quelle terre d'accueil pour nous?
L'instant de l'accostage, la crainte de l'arrêt,...l'inquiétude nous saisit.
Ici c'est le mouvement incessant des vagues. L'action permanente, même dans le repos. Ici le ciel bouge constamment. Rien n'est fixe. Rien n'est définitif.
Le vieil arbre déraciné, rapidement entrainé, après un dernier adieu s'en va. Au pire il sera débité là, sous le vieux pont fleuri. Pas de cri déchirant, à peine le silence du courant et l'ombre du vieux moulin plus tard,... au couchant.
Partir pour voir plus loin. Se mettre à distance de tout. Laisser son esprit flâner et désobéir, rebelle à toute contrainte. Le ciel n'asservit pas, on s'y élève et on s'y grise,... Sur le balcon en saillie, je règne sur ma solitude. Primordial et admirable, au-dessus des voitures qui empestent, je m'échappe. Passager clandestin, déserteur des sombres auspices, je m'exile du présent mortel.
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