Echoué.
Je jette un oeil vers la rue par le balcon.
Au rez de chaussée opposé, près de l'entrée, git un pot de fleur écrasé. La terre impudique hors de son contenant, jonche le sol de ciment de chez ma voisine. La scène m'interpelle par sa violence banale. D'ordinaire, tout parait si bien rangé, jardinières alignées sur la rambarde, formant une frontière aimable avec la rue.
Je regarde un moment le pot fracassé au sol. Toute cette terre répandue...,... C'est malheureux, me dis-je.
Vieille et grande dame, dotée d'un appareil auditif, vaillante comme un adjudant chef, elle vit seule, ne recevant que les visites quotidiennes des infirmières dévouées, et autres femmes de ménage.
Un début juin maussade, sur fond d'orages multiples, n'augurant pas un été terrible...Combien de temps resterai-je encore?
Je n'ai pas décidé.
Tout me heurte aujourd'hui. Je pense pour me rassurer, qu'il vaut mieux être sensible. Toutes ces faces, aux rictus mal élevés qui paradent aux infos, me donnent la gerbe.
Images organisées, plans com', médias complices de la farce grotesque,....
Je ne suis pas pessimiste. Impermanence des phénomènes me dit ma conscience.
Tout passe.
Dérives des continents irresponsables, flux intenses de migrants, surgit de nos mémoires coupables, réponses en chair et en os à nos spéculations avides.
Causes et effets.
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