C'était le grand soir pour Clara. Accompagnée de Nicolas, ils arrivèrent au vernissage dans une galerie moderne, éclairée d’une lumière tamisée qui créait une ambiance intimiste et feutrée. Les murs blancs servaient d’écrin à ses œuvres, dont les couleurs vibrantes semblaient attirer immédiatement les regards. Les invités, vêtus de noir pour la plupart, discutaient en petits groupes autour de coupes de champagne et de tables de buffet, où se mêlaient conversations passionnées sur l’art et discussions mondaines.

Clara, d’un naturel enthousiaste et à l’aise, s’empressa d’aller saluer quelques personnes influentes de la scène artistique. Nicolas, de son côté, observa la scène avec un mélange de fascination et de discrétion. Il se tenait légèrement en retrait, sentant la nervosité monter face à cet univers qu’il ne maîtrisait pas. Clara, sentant son malaise, revint rapidement vers lui, posant une main rassurante sur son bras.

— Tu vas voir, tu vas t’amuser, le rassura-t-elle en souriant. Tu n’as qu’à dire que tu es un écrivain. Ça intrigue toujours dans ce genre de milieu.

— Un écrivain, oui, enfin… ça dépend pour qui, répondit-il avec un demi-sourire ironique.

Clara éclata de rire, et un homme plus âgé aux cheveux argentés, vêtu d’un costume impeccable, vint vers eux. Elle se redressa légèrement et lui adressa un sourire professionnel.

— Nicolas, je te présente Pierre Martel. Il est galeriste, mais aussi critique d’art. Pierre, voici Nicolas, un ami qui a beaucoup de talent.

Pierre scruta Nicolas de haut en bas avec un regard perçant, comme pour évaluer le personnage en face de lui.

— Alors, Nicolas, que pensez-vous de ces œuvres ? demanda Pierre, sourcils légèrement levés, dans l’attente d’un avis éclairé.

— J’aime ce qu’elles dégagent, répondit Nicolas après un temps d’hésitation, conscient de marcher sur des œufs. Il y a… une certaine intensité, comme si on voyait l’âme de Clara à travers chaque trait. Ça touche, sans forcément qu’on sache pourquoi.

Pierre sembla surpris par la réponse. Un sourire énigmatique apparut sur son visage, et il hocha la tête.

— Pas mal, lâcha-t-il. La plupart des gens essaient de jouer les experts, mais il vaut mieux parler avec sincérité.

Après avoir échangé quelques banalités, Pierre se retira pour parler à d’autres invités, laissant Clara et Nicolas seuls à nouveau.

— Tu t’en sors bien, souffla Clara. Pierre est quelqu’un de difficile à impressionner.

— Tant mieux, répondit Nicolas en haussant les épaules. C’est un peu comme un examen surprise, ton truc.

Ils rirent ensemble et se dirigèrent vers le buffet, où Clara attira l’attention d’un autre groupe de personnes pour leur présenter Nicolas. Rapidement, il se retrouva au cœur d’une discussion animée avec des artistes et des amateurs d’art. Clara s’éloigna un instant pour discuter avec une jeune femme au style excentrique.

Nicolas, se sentant plus à l’aise, se surprit à raconter des anecdotes sur son travail d’éducateur, adaptant ses récits de manière à amuser et captiver son auditoire. Il plaisanta même sur le fait qu’il se sentait parfois comme un personnage de son propre roman.

À un moment, alors qu’il jetait un regard vers Clara, elle lui fit un clin d’œil, comme pour l’encourager. Cette soirée prenait une tournure inattendue, presque agréable. Entouré de ce monde artistique, il sentit quelque chose d’inédit : l’impression d’être à sa place, malgré le cadre inhabituel.

Alors que la soirée battait son plein, Clara aperçut un petit groupe en pleine discussion près du fond de la salle. Elle sourit et fit un signe à Nicolas de la suivre. Ils se frayèrent un chemin à travers les invités, et Nicolas remarqua alors que le groupe était composé de quelques écrivains bien connus, échangeant autour de coupes de champagne. Clara se pencha vers Nicolas, un sourire complice aux lèvres.

— Je vais te présenter à des amis écrivains. Ils aiment rencontrer de nouveaux talents, et je pense que ça pourrait t’inspirer, lui murmura-t-elle avant de l’emmener vers eux.