Chapitre 8 : Mon inconnu masqué

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À vraie dire, il n’est pas l’heure, ni le lieu, ni le moment pour que je me pose ces questions. Là, tout de suite, je dois juste assurer mon spectacle et si possible, en faire baver ce bel inconnu masqué.

Pour ce faire, je me déhanche sur ses jambes au rythme de la musique entraînante et mes mains se font un chemin entre ses mèches rebelles. Sensuellement, je me penche en arrière, ma main droite touche le sol et cette position lui offre une vision torride de mon entrejambe tout juste caché par une culotte minuscule en soie grise.

Le bellâtre souffle de désir, ses paumes se posent sur mes épaules avant de poursuivre leur chemin vers mes seins qui se dressent devant ses yeux ébahis. D’ordinaire, je n’ai pas le droit de le laisser me toucher, mais je suis ce genre de personne qui prend des risques, car cette connexion avec mon partenaire est vitale à mon show. D’ailleurs, mes spectateurs semblent aimer ça ! Même Alizée est en train de baver dans le public. Je crois que si son apollon était présent, il prendrait cher ! Cette pensée me rend plus que joyeuse alors, je passe immédiatement au niveau supérieur.

Prends-en de la graine, ma chère sœur !

Sans prévenir, je me lève et pose mon index sur les lèvres de mon partenaire avant de me retourner brusquement. Dos à mon inconnu coquin, je remue le basson de gauche à droite sensuellement, puis je me baisse jusqu’à ce que mes fesses touchent mes talons avant de me redresser, très lentement, en bombant davantage mon postérieur.

Derrière moi, malgré le brouhaha qui résonne dans la salle, j’entends l’homme masqué qui grogne de convoitise. La tentation est à son comble, tout fonctionne comme sur des roulettes alors, pour lui mettre le coup fatal, je tends mes mains dans mon dos et dégrafe mon soutien-gorge. Là, je me remets face à lui et j’approche, telle une lionne devant sa proie, puis lui glisse à l’oreille :

— Tout va bien mon ange ?

Le beau gosse ne répond toujours pas, trop occupé à se mordre la lèvre inférieure en lorgnant sans vergogne ma poitrine volumineuse. Je lui souris et lui agrippe une main que je pose sur l’un de mes seins. C’est alors qu’un énorme sourire fend son visage d’ange.

Sa soif est si forte que tout à coup, il se lève et me presse dans ses bras, écrasant volontairement mon corps contre le sien sous les applaudissements de notre public. Ses hanches ondulent et entraînent les miennes dans une danse sexy et endiablée.

J’adore quand mes spectacles sont pourvus d’imprévu et ce soir, je suis extrêmement chaude !

L’inconnu aux yeux gris a du talent : il me fait tournoyer et me rattrape à la perfection puis, sans que je ne m’y prépare, il m’embrasse sauvagement. Il dévore mes lèvres avec tellement de passion qu’une boule de désir grossit dans mon bas-ventre. Mon coeur tambourine comme un fou contre ma poitrine et moi aussi, maintenant, je halète et je meurs d’envie qu’il me touche plus encore.

Cela n’arrive qu’exceptionnellement, mais ce soir, je crois qu’il est nécessaire, voir même vital que je passe une partie de la nuit avec ce bel étalon aux yeux gris.

Comme je le souhaitais, Alizée n’en perd pas une miette. Elle se déhanche timidement sur la musique, mais dans sa tête, elle enregistre tout ce qu’elle voit. Je suis certaine qu’elle saura reproduire tout ça à merveille avec son chéri. J’espère en tout cas qu’elle ressentira le même désir que celui qui m’inonde à ce moment !

La soirée promet d’être longue… Très longue !

Je me colle un peu plus contre son torse et pose mes mains de part et d’autre de son visage carré, mais la musique se termine au même instant, laissant place à la voix rauque du président de ce salon érotique.

— Mesdames et messieurs, je suis heureux de voir autant de monde présent pour ce vingt-troisième salon de l’érotisme dans cette magnifique ville accueillante qu’est Arras !

Tout le monde est joyeux, certaines personnes lancent même des « hip, hip, hip » tandis que d’autres sifflent de toute leur force.

Malgré lui, mon inconnu me relâche et s’éloigne de quelques pas en mettant ses mains dans les poches de son jean. Alizée, elle, se rapproche en applaudissant, ravie de cette soirée.

— Il est désormais l’heure du plus GROS du spectacle. Celui que vous attendez tous ! Allez, approchez de la scène mes amis ! Quittez les stands de vos demoiselles magnifiques, vous les reverrez plus tard, lance le dirigeant en riant. Nos filles, nos meilleures danseuses vont aller se préparer pour vous offrir quelque chose de mémorable, mais en attendant, je vous propose un petit rafraîchissement. Le bar est à l’entrée, n’hésitez pas !

Tout en me trémoussant doucement pour continuer le show, je jette un regard en biais vers l’inconnu masqué puis me scrute aussi. Dans ses yeux, je peux lire encore tout le désir qu’il ressent encore et cette boule au niveau de son bassin qui ne dégrossit pas me donne envie de lui sauter dessus. Mais évidemment, au moment où, de l’index, j’appelle ce bellâtre à venir me rejoindre sur ma scène, l’organisateur me coupe l’herbe sous le pied et annonce :

— Nous attendons : Leïla, Eliana, Chloé, Marguerite et Solène en coulisse ! Elles vont nous faire le SHOW ! Tenez-vous prêts mes amis !

D’un regard peiné, j’enfile le peignoir en satin que j’ai emporté pour rejoindre les coulisses. J’aurai voulu encore danser avec lui, le chauffer jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et m’entraine avec lui dans un endroit sombre où toutes les folies sont permises, mais non.

En regardant le sol pour ne pas faire face à cet échec orgasmique, je contourne l’homme masqué qui ne compte pas en rester là. D’une poigne ferme, il me saisit la main et je découvre sa voix pour la première fois lorsque, dans l’oreille, il me susurre :

— Ne t’en va pas trop loin, sexy girl. J’aimerais te revoir après ton spectacle…

Cet homme séduisant à souhait me propose le rencard que j’espérais ! J’ai envie de hurler ma joie, mais je n’en fais rien. À la place, je lui lance un simple, mais ravageur clin d’oeil et vais rejoindre ma sœur sans un mot.

Arrivée à ses côtés, elle trépigne et me saute littéralement dans les bras en disant :

— Punaise Alicia ! Tu es vraiment douée ! J’ai appris tellement de choses ce soir que j’aimerai bien rentrer avec quelqu’un pour voir si j’ai assimilé ton talent !

À ces mots, je m’étrangle et me dégage de ses bras, choquée.

— Mais… Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de ma prude sœur ? je réplique, taquine.

— Oh, ne dis pas n’importe quoi sœurette, je ne suis pas prude ! J’aime plaire et faire des choses coquines ! Seulement, je ne connais que les bases et ce n’est juste plus suffisant…

— Je veux bien te croire, mais qu’en est-il de Cédric ? Ce n’était pas pour lui que tu voulais te lâcher ?

— Bien sûr que c’est pour lui, mais je ne vais pas me jeter dans la gueule du loup et risquer de le tomber très bas ! Autant que je m’entraîne avec un parfait inconnu ! Cédric n’en saura rien, termine-t-elle par un clin d’œil taquin.

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