Chapitre 17 : Bien plus que du spectacle
— Hey, la nouvelle ?
Alors que j’ouvre la porte, j’entends l’une des trois filles qui me cherche près des toilettes. Heureusement pour moi lorsque je sors, c’est la blonde, celle qui n’a rien dit de méchant à mon sujet lorsque nous étions dehors. Elle me sourit timidement et m’informe :
— On se met en route, les gars sont surexcités, c’est le moment ma belle et les autres connasses font la gueule…
Je lui souris à mon tour et réponds :
— Je suis prête. Et pourquoi elles font la tronche ces pimbêches ? Elles ne doivent pas faire la première danse ? Elles devraient être ravies de lancer la soirée !
Elle glousse, mais ne m’informe pas de la raison avec des mots. Elle me détaille des pieds à la tête histoire de dire : bah, tu es la plus belle et les mecs n’ont d’yeux que pour toi, c’est évident…
Je hoche la tête et l’entraîne par le bras. J’aime bien cette fille, elle n’est pas comme les deux autres, prétentieuse comme ce n’est pas permis. D’ailleurs, elles font déjà la gueule et ce n’est qu’un début ! Cette pensée me réjouit et me donne assez de pep’s pour tout le reste de la nuit.
Avant de monter sur la scène où les deux garces brunes se trémoussent déjà, je défais l’élastique qui emprisonne mes cheveux ondulés et demande à la blonde qui sera ma cavalière de danse :
— C’est quoi ton prénom ?
— Stéphanie, et toi, tu es Alicia, c’est ça ?
J’acquiesce et lui souhaite bonne chance. La chanson se termine, Stéphanie et moi montons sur la scène, je remarque que les garçons sont plus absorbés par leur jeu de la capsule que par les gonzesses qui « dansent ». Les premières notes d’un nouveau morceau résonnent, le volume augmente, je ne sais pas qui contrôle la sono, mais cette personne a choisi ma favorite ! Un incontournable. « Etienne, de Guesch Patti » retentit dans la salle tandis que je m’avance, toujours affublée de mon trench beige.
Comme il était prévu, c’est mon moment, mon heure de gloire de la soirée, la seule fois où je danserais en solo durant ce spectacle. Enfin, pas vraiment en solo puisque Stéphanie joue le rôle de l’admiratrice, assise, dégustant le spectacle. Une chaise est installée au milieu de la scène et les deux autres filles se déhanchent sensuellement autour de cette dernière. Stéph tourne son regard vers moi et tape dans ses mains pour signifier aux mecs que la deuxième danse commence.
Je marche lentement pour rejoindre le centre, claquant mes pas sur le rythme de la musique, mes yeux rivés sur ma collègue, ses iris pétillent. En me mordant la lèvre inférieure, je pose mon regard sur les garçons qui semblent absorbés par mon déhanché, je tourne autour de la chaise puis m’arrête net à sa droite. Stéphanie secoue ses cheveux longs et lisses tandis que je retire ma veste et la jette loin derrière moi. Souriante et en porte-jarretelle, je commence à peine à mettre les hommes en condition, mais je sais qu’ils en bavent déjà.
Mes mains se tendent et se posent sur le dossier de la chaise, après avoir caressé sensuellement le visage de mon amie de danse. Ma jambe droite se tend tandis que la gauche se plie puis inversement en cambrant le dos. Cet exercice permet de révéler la courbe insidieuse de mes fesses et fait grimper à coup sûr la température de la salle. Les sifflements retentissent, l’effet est réussi, je poursuis.
J’envoie un baiser à la foule puis, j’avance à petits pas en faisant quelques chassés et me stoppe à gauche de la chaise. Stéphanie me suit du regard, idem pour les garçons. De dos à mes spectateurs, les jambes légèrement écartées et le haut du corps légèrement penché en avant, j’intime un mouvement de balancier en bombant mon cul rebondit, mes mains se débarrassant des bretelles de mon soutien-gorge que je fais glisser sur mes épaules. Je m’accroupis sur mes talons aiguilles, jambes ouvertes, et remonte très lentement en dégrafant ma lingerie en dentelle que j’envoie valser dans le public lorsque je suis à nouveau debout. Ma collègue se trémousse sur la chaise, intime un personnage beaucoup trop excité. « ohhh tiens-le bien… »
Un coup d’oeil aux filles me permet de voir leur air de dégoût, ou plutôt devrais-je dire la jalousie qui s’écoule de leur visage. Ce qui me donne plus qu’envie de faire le show, elles n’ont encore rien vu !
Les seins nus, je marche en tournant autour de la chaise, ma collègue tente de m’attraper en faisant des mouvements de tigresse endiablée, je l’esquive, elle joue très bien son rôle. Lorsque j’arrive en face d’elle, je mets le coup fatal en actionnant mon mode « grand écart », celui qui fait tourner toutes les têtes. Les exclamations se veulent bruyantes tandis que je contracte les muscles de mes fesses un à un, le regard plongé dans celui de Daegan. Ce qui veut dire « regarde bien ce magnifique cul ! Tu n’y toucheras jamais ! » C’est une de mes spécialités et j’adore faire cet exercice à chaque fois, cela montre ma souplesse à toute épreuve et apparemment, les gars en raffolent !
Avant que la musique ne se termine, je me concentre un peu sur Stéphanie. Je la prends par la main et la soulève, envoie valser la chaise puis l’entraîne avec moi dans une danse enflammée. Je me pose derrière elle, nos corps se trémoussant à l’unisson et lui caresse ses cuisses nues avant de lui ouvrir les jambes de façon sensuelle, ma bouche collée contre son cou qu’elle me tend de désir. Elle ondule, son petit cul bombé se frotte sur mon pubis, mes mains se posent sur ses seins voluptueux que je cajole, l’ambiance monte encore d’un cran, les mecs deviennent fous. Ils sifflent, se mordent les lèvres et certains ne clignent même plus des yeux, histoire de ne rien perdre du spectacle qu’on leur offre.
La dernière note sonne, Stéphanie se tourne sauvagement, son souffle frôle mes lèvres, ses yeux parlent pour elle. Je lui souris, elle comprend immédiatement que je suis d’accord à son envie et m’embrasse langoureusement. Je lui rends ce baiser, non pas avec passion, mais avec fureur. Cette danse m’a excitée au plus haut point et en plus, je sens le regard des deux garces dans mon dos, je peux même entendre leurs pensées, dégoûtées de voir que le show ne tient qu’a nous. Pétasse !
Une petite pause s’impose, nous descendons toutes de la scène, les garçons viennent nous accueillir en bas des marches. Même Daegan est présent.
— Je crois que ces demoiselles ont bien mérité de prendre un verre avec nous ! lance l’un d’eux.
Nous acceptons avec plaisir, j’ai la bouche sèche et le souffle court. Nous nous installons tous les dix sur les bancs moelleux et discutons de tout et de rien autour d’un verre. Les hommes nous félicitent, surtout Stéphanie et moi pour ce spectacle hors norme. Je suis plus que ravie de tous les compliments qui s’échappent de la bouche de chacun, hormis Daegan. Il est beaucoup trop silencieux à mon goût…
La soirée suit son court puis vient l’heure des photos souvenirs. Les garçons, gourmands, désirent des dizaines de clichés chacun puis vient le tour de celui qui fait battre mon coeur beaucoup trop fort…
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