Chapitre 25 : Je crois que...
Mes joues sont trempées et mes yeux me piquent. Je ne m’étais même pas aperçue que je pleurais durant mon récit. La douleur est tellement indescriptible, toujours présente en moi comme si c’était hier, qu’elles coulent toutes seules, à chaque fois que je me libère de ce fardeau. Bien que j’en parle le moins souvent possible, mis à part à mon psy qui me demande à chaque séance comment je me sens envers cette histoire.
D’un revers de la main, j’essuie les larmes qui inondent mes pommettes et mon cou puis me tourne vers Gabin qui reste toujours silencieux. Tellement calme que je pense même qu’il s’est endormi. Je m’assieds au bord du canapé et lorsque mes iris se posent sur lui, je suis surprise par son attitude. Les traits de son visage sont tendus et sa mâchoire est tellement crispée qu’on dirait qu’il risque de péter un câble et de tout envoyer valser. Ses prunelles fixent le lointain, un endroit invisible à mes yeux, un endroit où je n’ai pas accès. Il semble perdu dans ses pensées maléfiques.
— Gabin, tu vas bien ? je demande afin de me rassurer.
Ses yeux se ferment puis se rouvrent encore plus sombres qu’il y a une seconde. Gabin se lève, passe ses mains dans ses cheveux en tournant comme un coq en cage puis s’agenouille devant moi. Là, il saisit mes mains dans le creux des siennes d’une façon si douce que c’en est déconcertant lorsqu’il hurle :
— Non, bébé… Non, ça ne va pas du tout. Putain ! Je suis dans une colère noire ! Si je n’étais pas certain que tu vas mieux aujourd’hui, je te jure que j’aurai buté ce bâtard de mes propres mains !
Puis, voyant que mes yeux s’agrandissent de stupeur, si ce n’est concrètement de la peur au son de sa voix grave et menaçante, il reprend, plus doucement :
— Excuse-moi… C’est juste que… Putain, comment on peut faire ça a quelqu’un comme toi ?! Tu es la fille la plus belle, la plus intelligente, la plus gentille, la plus généreuse, la plus… En fait, tu es parfaite ! Je ne comprends pas comment il a pu te faire souffrir autant. Ça me révolte, mais ça me donne aussi envie de prendre soin de toi. Tu es une personne formidable et je t’aime beaucoup, Alicia. Viens là, termine-t-il en m’ouvrant grand les bras.
Je m’y réfugie avec bonheur, la tête posée sur le creux de son épaule. Son coeur bat la chamade derrière sa cage thoracique et les larmes me montent, une fois encore, après toutes ces choses si adorables qu’il vient de me dire. Ce gars est précieux à mes yeux. J’en suis formelle maintenant et je remercie le destin de l’avoir mis sur mon chemin ! Dommage qu’il ne l’est pas était plus tôt.
Toujours enlacé l’un à l’autre, je relève la tête et plante mon regard brillant dans le sien puis annonce :
— Ce que tu me dis me touche profondément, Gabin. Tu es un gars bien toi aussi. Même si je pleure cette histoire, crois-moi, je suis véritablement guérie maintenant.
Gabin me sourit timidement et pose ses mains sur mes joues. Mon visage s’approche dangereusement du sien. Je ressens le désir indescriptible de poser mes lèvres sur les siennes. J’ai impérativement besoin de ce contact, là, tout de suite. Ce que je fais sans réfléchir plus longtemps.
Notre baiser se veut long, langoureux et passionné. Des gémissements à peine audibles s’échappent tandis que je me lève, les lèvres toujours soudées aux siennes. Inconsciemment, je l’entraîne avec moi près du lit. Gabin s’en rend compte lorsque ses mollets touchent le matelas.
— Attends, bébé… Tu es… On ne devrait pas…
— Chut… dis-je en le poussant avant de me mettre à califourchon sur lui.
Sans plus d’hésitation il se laisse faire et partage même mon désir. Mes mains cherchent l’ourlet de son t-shirt que je fais passer par-dessus sa tête. Il sourit, espiègle. Sans prévenir, il me fait basculer sur le côté afin d’avoir le contrôle sur la situation. J’adore ça. Je me laisse faire à mon tour. Désormais au-dessus de moi, il s’évertue à me déshabiller. Ma robe rejoint son maillot sur le sol, bientôt suivie par son pantalon et mes sous-vêtements que je retire à la hâte.
— Tu es certaine que tu en as envie ? demande-t-il, les joues rougies par le désir qui nous consume.
Je hoche la tête pour toute réponse et caresse son membre à travers son caleçon. Gabin se penche sur moi et me cajole de baiser aussi délicieux qu’excitant. D’abord sur le front, les joues, les lèvres puis dans le cou. Son souffle se répand sur ma peau à mesure qu’il descend vers mon intimité trempée. Lorsque sa langue de pose sur mon clitoris, un son aigu s’échappe de ma bouche ouverte en grand et mon corps se cambre.
Ce soir, je crois que je ne désire qu’une chose.
Je veux qu’il me pénètre vite et fort pour me faire oublier ce cauchemar. Mais je résiste tout de même quelques instants, profitant de ce moment de non-pudeur merveilleux. Lorsque son visage réapparaît d’entre mes cuisses, je l’attire à ma hauteur et prends son sexe en bouche. Gabin halète, souffle, gémit puis annonce :
— Désolée bébé, je suis beaucoup trop exciter, tu es une déesse. Je ne peux plus tenir si tu continues à me faire ça avec ta bouche merveilleuse.
Ni une, ni deux, je le laisse faire ce qu’il veut. Gabin se repositionne entre mes jambes et saisit son sexe de sa main droite, un sourire mutin collé sur ses lèvres charnues. Pour me rendre folle de désir, il s’amuse à faire glisser son gland sur mon clitoris, puis sur mes lèvres supérieures. Mais il ne m’aura pas à ce petit jeu. Tout à coup, alors qu’il recommence son petit manège, j’attends que sa verge soit pile posée sur mon entrée et fais basculer mon bassin. Piègé, Gabin n’a plus qu’une seule chose à faire : me gratifier de coups de reins puissants et incessants, mais c’est tout le contraire. Il prend tout son temps, remue très lentement. L’orgasme monte, mais il me manque ce petit quelque chose qui me libère. Mon amant s’en rend compte et, comme s’il lisait dans mes pensées, pose son pouce sur mon bouton magique. La sensation est divine, c’est alors qu’il accélère la cadence, me donnant ce que je voulais depuis le début. Ses coups de boutoirs sont comme je les aime. Puissants, intense, surprenants. Sa peau claque contre la mienne, je transpire, je hurle de plaisir. Mes yeux se ferment et mon corps ondule puis est secoué de spasmes au moment même où Gabin lace un cri bestial.
Il nous faut plusieurs minutes pour retrouver nos respirations à peu près stables. Allongée sur le côté, enroulée sous le bras chaud de Gabin, je me laisse aller au sommeil qui me cherche.
— Bébé, tu dors ? me demande Gabin en voyant que je ne bouge plus.
Sans trop bouger, il tire sur la couette et couvre mon corps endormi. J’ai envie de répondre, mais je me sens si faible. Cet orgasme était épuisant, je suis lessivée par cette soirée. Morphée est là, il me jette sa poussière de fatigue. Je sombre lentement, j’ai juste le temps d’entendre ses mots avant de partir au pays des rêves.
— Je crois que je tombe amoureux… bébé, même si tu dors, sache que… je crois que je t’aime…
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